Shein, géant chinois de la fast fashion et ses 470.000 modèles disponibles
Le géant chinois de la « fast fashion » SheIn propose « 470.000 modèles disponibles en temps réel » sur son site, des volumes « astronomiques » et sans commune mesure avec des enseignes classiques, avec des impacts environnementaux et sociaux « désastreux », selon une analyse de l’ONG Les Amis de la Terre dans un rapport publié jeudi.
L’association a analysé quotidiennement durant le mois de mai les « nouveautés vestimentaires commercialisées » par SheIn et en a déduit que plus de 7.200 nouveaux modèles étaient ajoutés en moyenne par jour et ce, jusqu’à 10.800, avec une durée de vie moyenne de 65 jours sur le site.
Sur la même période, H&M en proposait 25.000, note l’ONG.
Le chiffre de 470.000 modèles disponibles par jour pour SheIn est même 900 fois plus élevé que celui d’une enseigne française classique.
La marque assurait elle en mai être un fabricant « à la demande », « capable de (la) mesurer très finement », ce qui permet de réduire de manière « drastique » les invendus et donc la production de déchets, selon Peter Pernot-Day, responsable de la stratégie et des affaires publiques, dans un entretien à l’AFP.
Cette théorie tient si « le nombre de modèles ajoutés chaque jour (n’est) pas aussi démesuré », contre-argumente Les Amis de la Terre, qui a chiffré la production de SheIn à un million de vêtements par jour, soit l’équivalent de 15.000 à 20.000 tonnes de CO2 émises.
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« En 2050, le secteur textile émettrait même 26% des émissions globales de GES (gaz à effet de serre, NDLR) si les tendances actuelles de consommation se poursuivent », estimait l’Ademe en 2022.
« Il est nécessaire de s’attaquer au système même de surproduction, en limitant les volumes de produits mis en vente », en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris, préconise Les Amis de la Terre.
Fondé en 2012 en Chine et basé à Singapour, SheIn a rapidement conquis le marché mondial de la « fast-fashion », basée sur le renouvellement rapide des collections à très petits prix, et ne vend qu’en ligne, ciblant une jeune clientèle s’abreuvant aux réseaux sociaux.
Accusée de travail forcé, d’incitation à la surconsommation, montrée du doigt pour l’impact environnemental de ses produits et peu transparente sur sa production, la marque s’attire les foudres des défenseurs de l’environnement et des droits humains.
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