Notre journaliste Jesse Brouns décrypte les neuf tendances masculines de cet été, du marcel sexy et intemporel au costume-short qui dévoile les gambettes.
L’archétype masculin qui, chaque saison, se pavane sur les podiums n’a guère vraiment changé au cours des vingt-cinq dernières années. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le prototype du mannequin était un individu d’âge mûr, robuste, parfois moustachu, souvent poilu. Il collait davantage à l’image d’un businessman qu’à celle d’un gringalet tout juste sorti du lycée.
Vers 1998, les créateurs Hedi Slimane et Raf Simons ont mis Musclor au placard au profit d’hommes plus excentriques. Pour toujours, semble-t-il parfois. Un phénomène étrange, car dans la mode, tout ce qui part finit un jour par revenir. A l’époque, il existait donc un décalage entre le profil des tops défilant sur les podiums et celui de ceux qui pouvaient réellement se permettre de s’offrir une mode de luxe.
Depuis, le vent a tourné. Le client moyen des maisons de haute couture est bien plus jeune aujourd’hui qu’il ne l’était il y a un quarte de siècle, surtout en Asie. Et sur nos podiums défilent des cheveux grisonnants, des poils de torse, et ici et là, des kilos en plus. Le phénomène reste néanmoins plus rare que dans les Fashion Weeks féminines. Mais attention, cela ne signifie pas pour autant que ces shows soient représentatifs de la tendance générale.
Le réalisme semble en tous cas encore accessoire, car à Paris et à Milan, les marques ont continué à vendre du rêve lors des Fashion Weeks printemps-été 24. Ainsi, on a pu voir Troye Sivan, star queer de la pop, en short de bain, chemise et polo à Paris, en plein mois de septembre. Et ce sur le podium de Miu Miu qui, après des années de silence, présentait en France sa nouvelle collection Homme. Au delà du coup de buzz, l’artiste est aussi le roi d’un intemporel qui promet d’être le prochain grand succès de l’été : le débardeur. Ce haut se veut sexy, mais pas facile à porter. Il s’assortit de préférence d’une bonne dose de courage, surtout si vous avez plus de 22 ans ou si vous n’êtes pas du genre à vous attarder à la salle de sport. L’autre option : un costume en tweed, façon Chanel.
Au top
Marcel, singlet ou débardeur : le tube de l’été 2024 se célèbre sous une chemise ouverte ou sous un cardigan. Il se passe d’accessoire lorsque le temps (entre autres) le permet.
Tailoring 2.0
Le retour de l’élégant costume sur mesure est amorcé depuis un certain temps déjà, mais aujourd’hui, les shorts aussi sont de la partie. De quoi donner aux hommes, même aux patrons les plus désobligeants, des airs de petits communiants.
Beau travail
Du mécanicien au pilote, le vêtement de travail reste une source d’inspiration inépuisable pour les créateurs, et cet été ne fait pas exception.
Combi chic
Une combinaison, pourquoi pas ? Une grenouillère, ça reste à voir…
Folie des grandeurs
Entre élégance et excès, les pantalons oversize et taille haute, inspirés des années 30 et 40, ont la cote… au point de grimper parfois jusqu’aux aisselles ! La médaille d’or va pour nous aux jeans griffés Loewe.
Plein le dos
Pas convaincu par le basique marcel ? Le dos-nu, autrefois associé à la garde-robe féminine, fait des émules cette saison. De quoi dévoiler ses épaules en toute élégance.
Place au crochet
Les férus de fils et d’aiguilles disposent encore de quelques semaines pour créer leurs propres tricots. Pour les autres, Botter, J.W. Anderson et Marine Serre ont une solution toute trouvée.
Let’s tweed again
On ne l’attendait pas pour l’été mais le costume en tweed est là. Chez Dior, Kim Jones le décline dans un motif cannage, tiré des archives. Mais au défilé, les clins d’œil à Chanel étaient si nombreux que cela ressemblait à une vraie déclaration d’amour à la marque au double C.
Et que ça brille !
Sur le dance floor, tout est permis… ou presque. A défaut de pouvoir tomber la chemise (et le reste), on peut vous conseiller un look en toute transparence, agrémenté d’une bonne dose de paillettes. Ambiance !
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