Défendre le droit d’importuner les femmes revient à « mépriser les millions de victimes de violences sexuelles »

. © Reuters

Des militantes féministes françaises répliquent mercredi à la tribune défendant la « liberté » des hommes « d’importuner », signée par une centaine de femmes dont l’actrice Catherine Deneuve, les accusant de vouloir « refermer la chape de plomb » soulevée par le scandale Weinstein et de « mépriser » les victimes de violences sexuelles.

« Dès que l’égalité avance, même d’un demi-millimètre, de bonnes âmes nous alertent immédiatement sur le fait qu’on risquerait de tomber dans l’excès », affirment ces féministes signataires d’un texte publié sur le site francetvinfo.

Ce texte se veut une « réponse » à la tribune publiée mardi dans le quotidien français Le Monde par un collectif de femmes qui s’inquiètent d’un retour du « puritanisme » après l’affaire Weinstein.

« Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste », soutient le collectif d’écrivaines, comédiennes, chercheuses et journalistes qui s’expriment dans la tribune publiée par Le Monde. Elles s’inquiètent de l’avènement d' »un féminisme qui prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité ».

Avec ce texte, elles essayent de refermer la chape de plomb que nous avons commencé à soulever. Elles n’y arriveront pas

« En France, chaque jour, des centaines de milliers de femmes sont victimes de harcèlement. Des dizaines de milliers d’agressions sexuelles. Et des centaines de viols », répliquent les féministes signataires, une trentaine, dont la militante Caroline De Haas, des journalistes et de nombreuses militantes associatives.

Pour elles, les femmes qui ont signé la tribune du Monde « mélangent délibérément un rapport de séduction, basé sur le respect et le plaisir, avec une violence ».

Catherine Deneuve, l'une des personnalités signataires de la tribune du Monde du mardi 9 janvier défendant le droit d'importuner les femmes
Catherine Deneuve, l’une des personnalités signataires de la tribune du Monde du mardi 9 janvier défendant le droit d’importuner les femmes© Reuters

Affirmant que la plupart des personnalités citées dans Le Monde sont « récidivistes en matière de défense de pédocriminels ou d’apologie du viol », les militantes féministes estiment qu’elles « utilisent une nouvelle fois leur visibilité médiatique pour banaliser les violences sexuelles » et « méprisent de fait les millions de femmes qui subissent ou ont subi ces violences ».

« Avec ce texte, elles essayent de refermer la chape de plomb que nous avons commencé à soulever. Elles n’y arriveront pas », poursuivent les signataires.

Se référant au célèbre hashtag #BalanceTonPorc, elles concluent: « Les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s’inquiéter. Leur vieux monde est en train de disparaître« .

Lire le texte intégrale de cette tribune via ce lien

Les signataires de cette tribune sont :

Ont signé cette tribune :Adama Bah, militante afroféministe et antiraciste, Marie-Noëlle Bas, présidente des Chiennes de garde, Lauren Bastide, journaliste, Fatima Benomar, co-porte-parole des Effronté.es, Anaïs Bourdet, fondatrice de Paye ta Shnek, militante féministe, Sophie Busson, militante féministe, Marie Cervetti, directrice du FIT et militante féministe, Pauline Chabbert, militante féministe, Madeline Da Silva, militante féministe, Caroline De Haas, militante féministe, Basma Fadhloun, militante féministe, Giulia Foïs, journaliste, Clara Gonzales, militante féministe, Leila H., de Check tes privilèges, Clémence Helfter, militante féministe et syndicale, Carole Henrion, militante féministe, Anne-Charlotte Jelty, militante féministe, Andréa Lecat, militante féministe, Claire Ludwig, chargée de communication et militante féministe, Maeril, illustratrice et militante féministeChloé Marty, assistante sociale et féministe, Angela Muller, militante féministe, Selma Muzet Herrström, militante féministe, Michel Paques, militant féministe, Ndella Paye, militante afroféministe et antiraciste, Chloé Ponce-Voiron, militante féministe, metteuse en scène, réalisatrice et et comédienne, Claire Poursin, coprésidente des Effronté.es, Sophie Rambert, militante féministe, Noémie Renard, animatrice du site Antisexisme.net et militante féministe, Rose de Saint-Jean, militante féministe, Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement et militante féministe, Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie et militante féministe, Nicole Stefan, militante féministe, Mélanie Suhas, militante féministe, Monique Taureau, militante féministe, Clémentine Vagne, militante féministe, l’association En Avant Toute(s), l’association Stop harcèlement de rue.

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