En France, face aux actions des vegans, les bouchers craignent pour leur sécurité

Boucherie Saint François à Nice, dans le Sud de la France © Reuters

Latente depuis plusieurs mois, la tension entre vegans et bouchers a franchi un cran vendredi dans le nord de la France avec l’annonce que la profession allait faire appel à des vigiles ce week-end.

Le président des bouchers du Nord a indiqué qu’il allait s’adresser à une « société de sécurité privée » pour protéger des enseignes face à d’éventuelles actions d’associations vegans (qui excluent tout produit issu des animaux) samedi.

« Quatre associations vegans annoncent des actions contre nos commerces » samedi et « il n’est pour nous pas possible de ne pas réagir et d’attendre sagement leurs actions voire de fermer nos entreprises pour nous protéger », a affirmé Laurent Rigaud dans un communiqué.

« Nous allons donc sécuriser nos entreprises nous-mêmes physiquement avec une société de sécurité privée. Cette situation, vous le reconnaissez, est anormale mais nécessaire », a ajouté ce responsable.

« Nous avons fait appel à une société de gardiennage pour qu’un vigile reste toute la journée devant notre enseigne samedi et dans la nuit de samedi à dimanche », a expliqué à l’AFP Valérie Carreel, responsable d’une boucherie de Lille, dont les vitrines ont été vandalisées en mai et taguées « Stop au spécisme ».

« A ce stade, nous n’avons pas d’éléments particuliers » quant à l’organisation de manifestations de militants vegans ce week-end, a-t-on indiqué à l’AFP de source policière, soulignant cependant « une sensibilisation quasi permanente » à cette problématique.

Six personnes ont récemment été interpellées dans le cadre d’une enquête sur des actes de vandalisme contre neuf commerces, dont des boucheries ou des poissonneries, dans la métropole de Lille, par des militants vegan. L’une d’entre elles, une femme de 21 ans, devrait être jugée devant le tribunal correctionnel de Lille le 14 décembre.

Depuis le début de l’année, la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) a recensé en France « douze cas de commerces alimentaires caillassés avec tags de revendications anti-spécistes » et « plusieurs dizaines » de cas de détériorations, avec du « faux sang versé » ou de la « pose d’autocollants revendicatifs ».

Les anti-spécistes s’opposent à toute hiérarchie entre espèces, notamment entre l’être humain et les animaux.

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