« L’accouchement discret n’est pas une solution »

. © istock

La proposition d’accouchement « discret » que des parlementaires Open Vld souhaitent remettre sur la table ne constitue pas une solution pour les mères qui déposent leur nouveau-né dans la boîte à bébés d’Anvers, selon l’ASBL Moeders voor Moeders, qui a installé cette boîte il y a 17 ans.

« Le fait que des données soient enregistrées pour offrir une chance à l’enfant de retrouver ses origines par la suite constitue un obstacle déjà trop important pour elles », soutient Katrin Beyer, de Moeders voor Moeders. « Notre expérience nous apprend que si tu offres la possibilité d’accoucher dans l’anonymat complet, les mères sont souvent tentées par après de laisser spontanément leurs données. »

Treize enfants ont été découverts dans la boîte installée à Borgerhout en 2000, dont quatre cette année. « Mais en 2012, il y en avait eu déjà trois, et puis plus aucun l’année suivante. Il n’est donc pas facile d’établir des tendances », poursuit Mme Beyer. « Nous constatons, sur la base des appels reçus à notre ligne de contact, que de nombreuses mères sans recours proviennent de l’extérieur de la région anversoise. La plupart sont même francophones. C’est pourquoi nous regrettons que l’initiative à Bruxelles (Evere, NDLR) ait été si critiquée. Les bébés qui sont déposés dans la boîte ont presque toujours moins de 24 heures. Une mère des environs de Charleroi devrait ainsi se précipiter dans une voiture juste après l’accouchement pour faire tout le chemin jusqu’à Anvers. Cela augmente le risque qu’elle opte pour une solution plus proche mais beaucoup moins sûre. »

Des treize enfants déposés à Anvers, au moins une mère est revenue sur sa décision et pour d’autres, une forme de contact a été établie, explique encore Katrin Beyer.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content