La nostalgie n’en finit plus

Un Manneken-Pis très eighties, vêtu comme Coluche, à l'expo Génération 80. © sdp
Mathieu Nguyen

Au grand dam de ceux qui espéraient voir le phénomène s’essouffler, l’année 2018 l’aura vu perdurer, voire enfler : nous voilà pris dans une vague de nostalgie à laquelle il devient difficile d’échapper.

Et après les glorieuses décennies 60 et 70, place au revival des années 80-tirant-vers-les-90, et d’aucuns s’amusent que l’on puisse soudain trouver tant de substance dans une période souvent considérée comme un sommet de mauvais goût. Du coup, ça grince un chouïa quand on remet au goût du jour des tendances qui, à l’époque, étaient déjà controversées. La preuve en design, où le retour du style Memphis en fait encore cauchemarder certains, avec son clash de couleurs et sa kitschitude assumée ; et l’on suppose que les tenants du bon goût voient d’un drôle d’oeil le succès de la collection Disco de Gufram, célébrant l’outrance du mobilier des boîtes de nuit.

Même émoi en mode, où les fashionistas craquent pour des dad shoes, baskets boursouflées prisées par les ados des nineties, ou succombent au mom jeans à coupe carotte – sans parler des épaulettes, logos et bijoux XXL, chouchous et palmiers, et tant d’autres reliques d’un temps qu’on croyait révolu. En tout cas, qu’il s’agisse d’opportunistes recyclages, de rééditions Fisher Price Vintage ou des expos actuelles de qualité ( Records and Rebels à l’ING Art Center, Night Fever au Adam, à Bruxelles, ou Génération 80, à la gare des Guillemins, à Liège), la tendance en dit long sur notre propension à négliger le présent, appréhender l’avenir et idéaliser le passé.

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