Vanessa Nakate, la voix des plus vulnérables au changement climatique.

© Belga

« On ne peut pas manger de charbon ». Cet axiome est devenu le mantra de la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, qui martèle son message à travers la planète pour donner une voix aux communautés les plus vulnérables au changement climatique.

« On ne peut pas manger de charbon ». Cet axiome est devenu le mantra de la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate, qui martèle son message à travers la planète pour donner une voix aux communautés les plus vulnérables au changement climatique.

Dans les allées du centre de conférence de Milan, où elle a été applaudie par 400 jeunes du monde entier réunis pour élaborer leur vision de l’action climatique, la jeune femme de 24 ans porte même cette devise en étendard, floquée en anglais et en grosses lettres vertes sur son sweatshirt fabriqué par sa soeur: « WE CANNOT EAT COAL ».

Si elle était au pouvoir, c’est d’ailleurs par ça qu’elle commencerait.

« Il y a a tellement de choses que je voudrais faire, mais je pense que (la première) serait de mettre un terme aux investissements dans les projets d’énergies fossiles », dit-elle à l’AFP. « Parce qu’on ne peut pas manger de charbon, on ne peut pas boire de pétrole, on ne peut pas respirer du gaz ».

Alors pour elle, la poursuite de la construction de centrales à charbon, d’oléoducs et de gazoducs est la preuve que les dirigeants de la planète ne sont pas vraiment engagés pour le climat.

« Si quelqu’un se préoccupait vraiment de la vie des communautés et des populations exposées aux pires impacts de la crise climatique, alors un vrai leadership serait d’arrêter les investissements » dans ces projets, estime-t-elle.

Ce combat contre les énergies fossiles et leurs émissions de gaz à effet de serre servirait la planète en général mais surtout « ceux qui sont en première ligne de cette crise, sans en être responsables », plaide-t-elle, contente de pouvoir « amplifier » la voix de ces populations les plus pauvres.

« L’espoir qui me pousse » –

Pour aider sa communauté, la diplômée de gestion des affaires a lancé dans son pays, avec son organisation Rise Up Movement, le projet « Vash Green Schools » qui permet d’installer dans les écoles rurales des panneaux solaires et des fours écologiques remplaçant la cuisson au bois.

Vanessa Nakate, la voix des plus vulnérables au changement climatique.
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Mais pour elle, aider les pays en développement à réduire leurs émissions et même à s’adapter aux impacts dévastateurs du changement climatique n’est pas suffisant. Elle veut que les pays riches mobilisent de l’argent pour compenser les préjudices subis, une revendication largement partagée au sein des pays du Sud.

« Les pertes et préjudices sont déjà là maintenant. Les dirigeants doivent le reconnaître et commencer à payer pour ces pertes et préjudices », martèle celle qui se définit comme une militante de la « justice climatique ».

« Il y a certaines choses auxquelles on ne peut pas s’adapter ».

« On ne peut pas s’adapter à la faim, on ne peut pas s’adapter à l’extinction, ou aux traditions perdues, ou à l’Histoire perdue », insiste la jeune femme, en référence notamment aux communautés qui seront chassées de leurs terres ou devront changer de mode de vie.

Quant à son avenir personnel, celle qui se dit « bouleversée » par les applaudissements qu’elle reçoit lors de ses déplacements à travers le monde, le voit plutôt pour l’instant « tranquille » en Ouganda où elle passe « inaperçue », où elle veut faire de nouvelles études axées sur l’environnement.

Sans pour autant abandonner son combat. « C’est l’espoir qui me pousse à continuer à réclamer la justice climatique. »

« Avec une vision et l’imagination d’un avenir que nous méritons, j’espère pouvoir continuer à parler haut et fort, j’espère que les choses tourneront bien. »

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