Opération métro, boulot… tricot à Paris

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Démodé le tricot ? Un groupe de jeunes Parisiennes, passionnées par les aiguilles et la laine, veulent démontrer que ce mode d’expression peut frôler l’art urbain, en s’installant à l’improviste dans des rames de métro pour y tricoter des créations inattendues.

Démodé le tricot ? Un groupe de jeunes Parisiennes, passionnées par les aiguilles et la laine, veulent démontrer que ce mode d’expression peut frôler l’art urbain, en s’installant à l’improviste dans des rames de métro pour y tricoter des créations inattendues.
Une quarantaine de tricoteuses et tricoteurs ont parcouru mercredi soir plusieurs lignes de la capitale à l’occasion d’une « flashmob » – réunion spontanée -, une première dans le genre.

« L’idée est de faire sortir la laine de la maison, où l’on tricote souvent tout seul et de partager nos créations avec les voyageurs », explique Solène Couturier, une des trois fondatrices du Collectif France Tricot (CFT).

Et ça marche. « C’est quoi ce point ? On dirait de la broderie », demande une jeune passagère de la ligne 14 lorgnant sur la maille d’une tricoteuse. S’ensuit une discussion technique entre deux initiées sur le point « jacinthe des prés ».

Sur la ligne 6, métro Dupleix, une dame âgée raconte ses souvenirs de jeunesse. « De mon temps, on apprenait le tricot à l’école. Qu’est ce qu’on s’amusait ! », dit-elle, déplorant que sa fille « n’ait jamais voulu apprendre ».

Ne leur dites surtout pas que le tricot est « ringard » : « Il n’y a absolument pas que les mamies qui tricotent. Il suffit de regarder le nombre de sites consacrés au tricot sur internet, qui proposent d’échanger idées et patrons », rétorque Ilse Déthune, l’organisatrice en chef de l’opération.

Graffitis de laine


Armées de leurs mailles, certaines « tricopathes » décorent, au fil de leur passage, plusieurs barres métalliques de manchons multicolores.

Une pratique s’inspirant des « knitta please », un gang de tricoteuses venues de Houston qui recouvre les villes américaines de graffitis de laine.

« Le tricot est un art plastique sans limites qui permet de s’exprimer, au même titre qu’un pinceau pour un peintre ou un instrument pour un musicien », explique Solène Couturier.

Preuve de l’engouement pour le tricot urbain, le CFT lance tous les mois des défis aux internautes. Pour faire réagir le passant, chacun sa méthode : Solène enrobe les bancs publics de créations facétieuses, là où ses comparses du collectif préfèrent lâcher des souris de laine aux quatre coins de la ville ou décorer les fontaines Wallace…

« Une nouvelle génération, adepte du  » do it yourself « , découvre ou redécouvre le tricot depuis quelques années. Outre le côté utilitaire, le tricot est devenu un loisir créatif en vogue », explique Valérie Vidal, directrice du marketing et de la communication de la firme Bergère de France.

Pour Alexis Faja, l’un de rares hommes à participer à cette flashmob, le tricot « rend sexy auprès des femmes », confie-t-il dans un grand éclat de rire… Avant d’expliquer plus sérieusement que le tricot a été une activité traditionnelle des marins « qui devaient s’occuper pendant les longs mois en mer ».

D’autres, comme Emilie Sarran, valorise ses vertus relaxantes : « Moi, ça me déstresse tellement que je tricote partout et tout le temps, devant ma télé, dans le métro, la salle d’attente ».

LeVifWeekend.be, avec AFP

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