Pauline Perrignon en 5 mots
Le premier roman de la Française est né du deuil de son père, mais en lui réinsufflant la vie, elle renoue avec la joie.
ÉMERVEILLEMENT
» Les livres donnent la vie. La mienne a resurgi grâce à celui-ci car en revisitant les morts, je suis partie à la rencontre des vivants « , explique Pauline Perrignon. Il y a une touche mutine et enfantine chez elle. Comme si la benjamine n’avait pas grandi. » La petite fille choyée » continue à s’émerveiller des choses simples. La blondeur de ses cheveux s’accompagne d’un air malicieux : » J’ai envie de tendre vers la joie, l’amour, la douceur et la générosité. On n’accède pas au bonheur sans l’autre. «
OSER
Ecrire sur le père, c’est forcément le trahir, mais aussi assumer une fidélité à soi-même. » Ce roman constitue une forme de renaissance et d’affranchissement, dit-elle. Endosser le casque d’auteure m’a permis d’acquérir une nouvelle identité. Grâce à une bonne dose d’inventivité, je préfère retenir le meilleur que le pire. «
PAPA
La famille représente » un espace d’amour, où l’on se définit. Or il faut s’en émanciper pour se redéfinir. Il s’agit d’un cocon et d’un carcan, où l’on apprend à faire sa place « . Le père étant un pilier, sa disparition entraîne un vacillement. » Il n’épongeait pas mes angoisses, mais sa présence rassurante me manque, concède la Française. Cet homme tendre, fragile, droit et engagé m’a transmis l’amour des mots. » Pauline partage son émotivité, son indignation et sa petite carrure.
LITTÉRAIRE
Pauline Perrignon a grandi avec trois grandes soeurs, qui lui racontaient des histoires. Sa trajectoire a parfois été flottante car elle vivait » à la lisière de plusieurs passions : la littérature, la musique, la danse, le dessin et le théâtre « .Elle est finalement devenue éditrice chez Grasset. Alors qu’elle est envahie de manuscrits, elle a ressenti le besoin d’écrire son propre livre.
PERTE
» On écrit pour échapper à la folie. La perte est unique, pourtant je voulais la partager. » Aller à la rencontre de l’homme, pas seulement de la figure paternelle. » Quand on touche de si près la mort, il faut retourner à la vie ! Comment lui donner du sens et la rendre plus intense ? » C’est précisément cette oscillation que décrit ce premier roman touchant.
Kerenn Elkaïm
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