En quelques mois seulement, le Stanley Quencher, un gobelet isotherme XXL, s’est offert pas un mais bien deux moments de viralité intense. D’abord grâce à un engouement incroyable qui a même gagné les célébrités, Victoria Beckham la première. Puis plus récemment, et de manière moins reluisante, pour une sombre histoire de plomb…
Si on vous dit Stanley, vous pensez « cup », et hockey? Plus un pour la culture générale, par contre, vous avez clairement loupé un élément important du zeitgeist, soit l’engouement frénétique pour le Stanley Quencher, un « tumbler » XXL permettant de contenir jusqu’à 1.2 litres de liquide dans un gobelet isotherme, pensé pour garder son contenu aussi frais ou chaud que vous le désirez. À l’ère du wellness, qui voit l’hydratation devenir quelque chose de revendiqué et presque l’affirmation d’une forme de supériorité morale, c’est à qui se baladera avec la plus grande source d’eau potable, et après les bidons en plastique encourageant leurs propriétaires à boire plus, le Stanley Quencher a eu droit à son heure de gloire.
Et quelle gloire! Adele, Jessica Alba, Ben Affleck mais aussi Kelly Clarkson, Olivia Rodrigo ou encore Victoria Beckham ne sont que quelques unes des célébrités à avoir rejoint les hordes de TikTokeurs inséparables de leur gobelet XXL – pensé avec un fond affiné pour rentrer dans les porte-gobelets ainsi qu’une poignée renforcée pour être trimballé avec aise.
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L’époque étant ce qu’elle est, il n’en fallait pas plus pour que la frénésie se nourrisse d’elle-même, et pléthore de posts ont été publiés sur les réseaux sociaux pour chanter les louanges de ce bidon ultra hype, tandis qu’outre-Atlantique, l’arrivée en boutiques d’éditions limitées a parfois tourné à l’empoignade. Le tout, c’est là le plus incroyable, sans campagne de marketing poussée de la part de Stanley 1913, marque bien connue des campeurs et à laquelle on doit le Stanley Quencher, poussé sous les feux de la rampe à la force du bouche à oreilles 2.0 et de la machine à tendances des réseaux.
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Problème: si ces derniers amplifient le positif, il en va de même dans l’autre sens, et depuis quelques jours, le buzz autour de cet abreuvoir tendance a repris, mais en mal cette fois.
Le Stanley Quencher, jusqu’à plus soif?
En cause: la présence de plomb, dont le potentiel toxique pour les humains n’est plus à prouver, dans sa composition. Une présence qui n’est pas secrète, puisqu’elle est mentionnée sur le site de la marque, mais il semblerait que jusqu’à présent, l’attention se soit plutôt portée sur les couleurs en édition limitée des modèles plutôt que sur les matériaux nécessaires à leur fabrication. Dont le plomb, donc.
Il n’en fallait pas plus pour que les comédiens de Saturday Night Live en fassent un sketch, Big Dump Cups, moquant la frénésie autour des gobelets autant que le manque d’attention de leurs inconditionnels, tandis que sur les réseaux sociaux, ces derniers semblent trouver la situation tout sauf drôle. C’est que si on se balade avec 1.2 kilo d’eau (voire plus avec le poids du gobelet) au bout du bras, c’est pour le symbole de statut et l’association avec telle ou telle célébrité, certes, mais aussi parce qu’on se convainc qu’il s’agit-là d’une manière plus saine de s’hydrater qu’à même la bouteille, avec vagues de micro plastiques à chaque gorgée.
@bbcnews So they do have lead in them BUT not on any part "that comes into contact with the consumer nor the contents of the product" – according to Stanley. #Stanley #Quencher #StanleyCup #AdventureQuencher #LeadPoisoning #LeadTest #StanleyTumbler #StanleyQuencher #StanleyQuencherTumbler #TikTokMadeMeBuyIt #ViralTumbler #BBCNews ♬ original sound – BBC News
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Du plomb dans l’aile
Et chez Stanley, alors, qu’a-t-on à répondre pour la défense du Stanley Quencher? Dans un communiqué de presse, la compagnie a admis qu’au fond de chaque Quencher se trouve une barrière circulaire en acier inoxydable, qui recouvre une pastille contenant du plomb. Ce dernier scelle l’isolation sous-vide du produit, et n’entre pas en contact avec le contenant (ni son contenu) « à moins que la barrière en acier inoxydable ne se détache », ce qui, selon le porte-parole de la marque, est « possible mais rare ».
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Et d’assurer qu’il n’y a pas de plomb présent à la surface des produits Stanley qui entrent en contact avec le consommateur ou avec le contenu du produit. Quant à savoir si cela suffira à rassurer leurs propriétaires, et à ne pas entacher la popularité croissante de ces gobelets gargantuesques, cela reste à voir.
En attendant, outre-Atlantique, Stanley fait actuellement l’objet de la part d’une action collective, quatre plaignantes ayant déposé plainte devant le tribunal de l’État de Californie en affirmant que l’entreprise a induit les consommateurs en erreur en omettant d’indiquer que le produit contenait du plomb.
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