Visite d’un bungalow moderniste sublimé par une extension miroir près d’Anvers

© Mr Frank

Sous ses allures de  plain-pied, ce bungalow des années 1970 cache bien son jeu: son extension perchée sur le toit, entièrement recouverte de miroirs, se fond dans le décor comme un mirage.

On peut provoquer la chance, mais il arrive aussi qu’elle vous tombe dessus. Sylvia et Kristiaan en ont fait l’expérience en cherchant leur chez-eux. À l’époque, le couple rêve d’une habitation moderniste de plain-pied, près d’Anvers, avec tout le charme d’origine, mais sans trop de travaux. Après plusieurs mois de quête, une annonce réunit finalement tous leurs critères.

© Mr Frank

Seul hic: ils ne peuvent assister à la visite prévue en soirée. «Contre toute attente, les propriétaires nous ont proposé de venir dans la journée, avant tout le monde, se souvient Sylvia. Pendant la visite, ils nous ont dit qu’ils accepteraient la première offre au prix demandé. Nous avons sauté sur l’occasion. Après coup, nous avons appris que certains candidats acheteurs allaient faire une offre supérieure. Nous avons été chanceux.»

Sortir du cadre

Le bungalow, construit en 1970, est alors dans un bon état, ce qui leur permet d’y emménager tout de suite. «Nous savions que nous voulions rafraîchir un peu la maison, raconte Kristiaan, mais nous avons d’abord vécu dedans pendant un an, pour mieux apprendre à la connaître. Cela nous a aidés à savoir ce qu’il fallait vraiment modifier.» Le couple tient avant tout à préserver le caractère du lieu.

© Mr Frank

Il conserve autant que possible les éléments d’origine, parfois à la surprise de son entourage. «Certains nous conseillaient d’enlever les lattes de bois au plafond, mais nous n’y avons même pas songé.»Le duo garde aussi le sol carrelé chauffant, les armoires encastrées et les meubles sur mesure des chambres d’enfants – parfaits pour les deux filles de Sylvia, issues d’une précédente relation. Seule la cuisine, après plus de cinquante ans, nécessite un vrai renouveau.

«Elle était minuscule et isolée dans une sorte de petit réduit, raconte Kristiaan. Je sais que c’est un cliché, mais je voulais vraiment une cuisine ouverte. J’adore cuisiner, et nous recevons souvent des amis. C’est quand même plus convivial de pouvoir discuter pendant que je suis derrière les fourneaux.»

C’est donc au centre de la maison que les transformations les plus visibles ont lieu. L’ancienne cuisine et un petit bureau disparaissent pour laisser place à une version plus spacieuse, en placage de chêne chaleureux et Inox. Une intervention qui répond aux souhaits de Kristiaan tout en laissant pénétrer davantage de lumière dans le salon. L’îlot en béton évoque désormais de façon contemporaine le matériau de la cheminée d’origine, dont le couple raffole, et invite à s’y attabler.

«Quand on allume la lampe au-dessus du bar le soir, on se croirait dans un chef’s table japonais», sourit le cuisinier amateur. Le projet est signé par le studio d’intérieur Contekst, des amis du couple. «En collaboration avec l’architecte Hansi Ombregt, ils ont supervisé l’ensemble des travaux, raconte Sylvia. Contekst a imaginé l’aménagement intérieur et établi des plans d’exécution détaillés, réalisés ensuite sous la direction de Hansi.»

En trompe-l’œil

La nouveauté la plus spectaculaire de cette demeure seventies est pourtant celle qu’on ne devrait presque pas remarquer, du moins, c’est ce qu’espèrent Sylvia et Kristiaan. «Nous avons très vite su que nous voulions ajouter une salle de bains, explique Sylvia. Mais l’extension latérale n’était pas autorisée. Il nous a donc fallu trouver une autre solution, raccord avec notre amour des lieux.» Leur idée: surélever la maison… mais envelopper l’étage d’un revêtement en miroir.

«De cette façon, l’étage disparaît visuellement et l’impression de plain-pied est préservée.» Et en effet, quiconque passe devant la maison ne remarque sans doute pas la toute nouvelle extension. Selon l’endroit où l’on se tient, la surélévation se fond entièrement dans le décor verdoyant.

Sur les côtés et à l’arrière, les panneaux miroir sont ponctués de grandes fenêtres savamment placées, qui ouvrent la vue sur la nature. «Certains pensent que nous pouvons voir dehors à travers les miroirs, s’amuse Kristiaan. Le facteur m’a encore demandé ce matin si nous l’espionnions ainsi. Mais non, derrière les miroirs, ce sont simplement des murs!»

Ces murs, pourtant, cachent bien plus qu’une salle de bains. «Puisque nous construisions un étage, nous avons décidé d’y ajouter aussi une chambre et un dressing, raconte Sylvia. L’ancienne chambre du rez-de-chaussée est devenue un grand bureau.» La «galerie des glaces» abrite désormais un véritable cocon privé pour le couple, baigné d’une atmosphère radicalement différente. «Grège, dit Sylvia en souriant.

Comme le rez-de-chaussée est assez sombre et texturé, nous voulions que l’étage soit épuré et clair.» La chambre et la salle de bains, presque entièrement réalisées en microtopping, se prolongent par un dressing couleur sable, où un meuble laqué brillant capte la lumière du jour et semble refléter les nuances vertes du jardin. «Grâce au contraste entre les deux niveaux, nous apprécions d’autant plus leurs atmosphères respectives», conclut Sylvia.

Leur rénovation respectueuse crée un pont entre l’âme d’hier et le confort d’aujourd’hui – ce que les anciens propriétaires, qui avaient bâti le bungalow en 1970, ne manquent pas d’apprécier. «Ils trouvent cela fantastique. Toute la famille est déjà venue voir le résultat», sourit le couple.

En bref, Sylvia Lesseliers et Kristiaan Dierckx
– Sylvia travaille comme indépendante dans le secteur biomédical. Après quinze ans dans le trading, Kristiaan est en reconversion professionnelle.
– Ils vivent ensemble depuis 2022 avec les deux filles de Sylvia, Lola et Lois.
– Le bungalow des années 1970 a été rénové par l’architecte Hansi Ombregt et les architectes d’intérieur de Contekst.

Texte: Lara Laporte

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire