50 ans de style Bond

On peut détester James Bond et pourtant l’aimer. Explications.

Les intrigues manichéennes – le Bien made in UK contre le Mal venu de partout ailleurs – et les spectaculaires cascades du célèbre espion ont beau hérisser les poils du cinéphile qui se cache en nous, il existe une autre dimension qui rachète les aventures du personnage imaginé en 1953 par Ian Fleming.

Cette dimension consiste en l’esthétique particulière déployée à travers les vingt-quatre films de la saga. Au bout de ces kilomètres de pellicules, rien de moins qu’un univers reconnaissable entre mille qui a sérieusement imprimé les imaginaires. Pour dessiner ce décor, design, mode et même architecture ont été conviés par les différents réalisateurs qui ont conçu la « marque » 007.

Mode ? Au début de la série, Sean Connery portait les vêtements de l’emblématique couturier britannique Anthony Sinclair – dont la boutique trône dans le quartier londonien de Mayfair. Par la suite, c’est Brioni qui a taillé sur mesure les habits de Pierce Brosnan… avant que Tom Ford ne réalise un magnifique costume trois boutons, couleur peau de requin, parfaitement ajusté à la silhouette de Daniel Craig.

Design ? De la Lotus Esprit amphibie aux 1 001 gadgets – stylo qui tue, Zippo qui filme… -, en passant par les montres cultes – la fameuse Rolex Submariner -, nombreux sont les objets du mythe.

Il reste que de toutes les disciplines artistiques, c’est l’architecture qui se taille la part du lion. Que l’on songe à l’improbable cachette du Spectre sur une île fictive au Japon ou à la cathédrale d’or de Goldfinger… Autant de concepts qui portent la trace de Ken Adam, décorateur célèbre pour avoir également élaboré la « war room » de Docteur Folamour.

Envie de renouer avec tout cela ? C’est exactement le propos de 50 ans de style Bond, l’exposition programmée à La Villette, à Paris, qui nous fait replonger, en mode immersion, dans la griffe Bond à travers affiches, gadgets, décors et autres story-boards.