Canada: la forêt du Grand Ours, grande comme la Belgique, devient enfin un sanctuaire

The Great Bear Rainforest © Province of British Columbia

L’immense forêt humide du Grand Ours, longeant une bonne part de la côte pacifique du Canada, va être largement protégée après plus de deux décennies de lutte des peuples autochtones et des organisations écologiques contre l’industrie forestière.

Lundi, le gouvernement provincial de Colombie-Britannique (Ouest) a annoncé un accord pour la protection de cette forêt humide à l’issue de dix années de négociations, accord paraphé par les autochtones, les écologistes et l’industrie.

Cette vaste zone forestière riche en biodiversité s’étend sur 3,6 millions d’hectares de la côte centrale de la province jusqu’à l’Alaska au Nord, un territoire équivalent à la Belgique, et abrite 26 communautés amérindiennes.

Cet accord permet aussi d’assurer la protection de l’ours Kermode, une espèce rare d’ours noir dont plusieurs individus sont à fourrure blanche. Ce plantigrade, également connu sous le nom d’ours esprit, se rencontre uniquement dans cette forêt.

L’accord stipule que 85% de territoire forestier de la forêt humide du Grand Ours (The Great Bear Rainforest) sont désormais interdits à toute exploitation arboricole. Les 15% restants sont ouverts à la sylviculture pour soutenir les emplois locaux, mais sont soumis aux normes les plus strictes en Amérique du Nord en matière d’exploitation forestière commerciale, a indiqué le gouvernement provincial.

« Cette entente historique permet la protection d’une plus grande partie des forêts vierge et secondaire, tout en assurant les opportunités de développement des Premières Nations locales », a déclaré la Première ministre de la province Christy Clark dans un communiqué.

Pour Greenpeace qui, avec d’autres groupes environnementaux, réclamait une protection de cette forêt, cet accord « donne de l’espoir à la résolution de vifs conflits touchant d’autres forêts » au Canada comme par exemple la forêt boréale au Québec et en Ontario, a déclaré son porte-parole Nicolas Mainville.

Les négociations pour la protection de cette forêt avaient débuté en 2006 entre la province, les Premières nations, les compagnies forestières et les groupes environnementaux.

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