Angel est aux anges

Barbara Witkowska Journaliste

Pour fêter son 15e anniversaire, Angel de Thierry Mugler s’offre une création olfactive très originale, fruit de l’union de deux savoir-faire ancestraux : la haute parfumerie et les spiritueux de luxe.

Le concept. Tout ce qui touche à l’univers des anges n’échappe pas aux responsables de Thierry Mugler. Ainsi ont-ils été interpellés par le terme  » la part des anges « , uti- lisé par les producteurs de cognac. De quoi s’agit-il ? Au cours du long vieillissement du cognac, une petite partie d’alcool s’évapore et s’échappe des fûts en chêne. On dit alors que ce précieux élixir est destiné aux anges. Une idée audacieuse a germé chez Thierry Mugler…  » Nous avons osé faire vieillir Angel dans un fût et le confronter à l’air, au bois et au temps, comme nous avons osé, il y a quinze ans, transgresser les codes de la parfumerie, en lançant le premier parfum gourmand « , explique Pierre Aulas, consultant olfactif pour Thierry Mugler Parfums.

Le procédé. Pour faire aboutir le projet, les responsables ont contacté le  » nec plus ultra  » dans le domaine du cognac : Rémy Martin. Créée en 1724, c’est la première marque de cognac en France et la seule grande maison de cognac encore familiale. Pour cette expérience inédite on a choisi l’Extrait d’Angel (la concentration la plus forte), dont les notes miellées sont les plus proches du cognac. Cela dit, le parfum a été retravaillé par Françoise Caron. Elle a sublimé davantage son accord miellé et animal pour lui donner une touche  » haute parfumerie  » supplémentaire. Le vieillissement en fût a été orchestré par Pierrette Trichet, maître de chai de Rémy Martin. Il n’en fallut pas moins de cinq longs essais pour parvenir au résultat final. Les fûts en chêne du Limousin dans lesquels vieillit le cognac ont eu une action trop forte sur le parfum. Le bois d’acacia rendait la fragrance trop florale, le châtaignier accentuait trop sa facette vanillée, tandis que le chêne américain mettait trop en évidence son accord boisé. Le merisier, enfin, s’est avéré parfait. Après 23 semaines de macération (procédé breveté), une version sublime et transcendée d’Angel était née.

La fragrance. Plus concentré, plus arrondi et plus moelleux (20 % se sont exhalés pour  » régaler  » les anges), l’Extrait  » Angel La Part des Anges  » mêle des accents gourmands de fruits confits à des notes somptueusement ambrées. Dans un dernier souffle, il s’enveloppe dans un voile sensuel de patchouli, de bois et d’épices. Cet élixir est rare. Six petits fûts de 40 litres ont permis de réaliser 4 742 d’exemplaires (cuvée 2007) et pas un de plus, dont 60 pour la Belgique (disponible fin octobre prochain). Une étoile exceptionnelle, richement parée de cristaux Swarovski, lui sert d’écrin à sa mesure.

Barbara Witkowska

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