au sommet de l’horlogerie
Le roi du stylo a lancé sa première montre en 1997 et, en quelques années, s’est imposé dans l’univers de l’horlogerie haut de gamme. Visite exclusive des ateliers au coeur du Jura suisse.En 2006, Montblanc fête son centenaire. Plusieurs chefs-d’oeuvre de technique horlogère marquent d’une pierre blanche cet anniversaire prestigieux. En vedette ? Le chronographe Star Chrono GMT Perpetual Calendar. Outre les fonctions classiques d’une montre, il présente également un affichage GMT et l’un des calendriers perpétuels les plus sophistiqués de l’histoire de l’horlogerie. Ce véritable bijou se décline en or blanc, jaune ou rose et son édition est limitée à 100 exemplaires. Il existe aussi en version encore plus précieuse, en platine avec un squelette en rotor Art nouveau, mais en trois exemplaires seulement. Tout aussi exclusive et élitiste, la montre féminine du centenaire, baptisée Profile Lady Elegance Diamonds, sera disponible également en trois exemplaires, habillés différemment : un modèle en diamants » total look « , l’autre combinant diamants et rubis et pour finir une montre alliant diamants et saphirs. Chaque pièce totalise 794 pierres précieuses ! Le point commun entre ces éditions festives ? Un diamant exceptionnel, de taille unique et brevetée, à 43 facettes, orne la couronne de tous les modèles de montres anniversaires.
Pour l’amour de l’art
La maison Montblanc est née à Hambourg en 1906. Le premier stylo, rouge et noir, était déjà estampillé de ce fameux logo en étoile, représentant de façon stylisée les six vallées du massif du Mont-Blanc, le sommet le plus haut d’Europe, symbole d’inaccessibilité et d’excellence. Le fameux Meisterstück naîtra plus tard, en 1924. Au fil du temps, il deviendra l’instrument d’écriture le plus prestigieux du monde et servira à signer les traités les plus importants de l’histoire du xxe siècle. Le légendaire Meisterstück s’inscrit dorénavant dans l’univers de l’art. Mais le marché pour ce type de produits d’exception est limité et, à l’orée du iiie millénaire, la maison a décidé de se diversifier. » L’idée consistait à proposer un objet cohérent, qui s’approche du stylo et qui constitue une suite logique dans les activités de la maison, explique Laurent Oberson, PDG de Montblanc. La montre s’est donc imposée tout naturellement. C’est un objet intemporel et affectueux, en relation intime avec la personne. Nous avons » écrasé « , symboliquement, un Meisterstück. Chez nous, la réserve de marche rappelle la réserve d’encre d’un stylo. On veut uniquement des montres où la transmission d’âme est palpable. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de tourbillon chez nous, car c’est la tendance. »
Le siège central et la manufacture de Montblanc Montre sont installés au sommet de la petite ville du Locle, le berceau de l’horlogerie suisse. Ciel limpide, collines et vallées, prairies bien peignées… Le paysage ressemble à une carte postale suisse. Les dirigeants ont eu l’opportunité d’acquérir une superbe villa, construite en 1906… soit la même année que la fondation de l’entreprise à Hambourg. Son architecture reflète les goûts du propriétaire, le banquier Charles Courvoisier, pour l’Art nouveau, appelé ici… l’Art Sapin ! On est loin des courbes voluptueuses et sensuelles d’un Victor Horta. L’Art Sapin privilégie des volumes plus sobres et rigoureux, des lignes plus nettes et plus tendues.
Admirablement rénovée, la villa a gardé son esprit originel, » enrichi » de quelques touches subtiles et contemporaines, rappelant ses nouvelles fonctions. Le mariage de l’ancien et du moderne est parfaitement réussi et renvoie à la philosophie de l’entreprise qui s’attache à faire cohabiter les valeurs traditionnelles et les idées nouvelles. Un lien très étroit avec l’art contemporain en fait partie. Chaque pays a la liberté de travailler avec des artistes locaux qui alimentent la Fondation Culturelle Montblanc. Au Locle, la maison soutient un artiste suisse pendant un an, puis lui achète une £uvre dont le prix est fixé par l’artiste lui-même. Un coup de pouce très appréciable pour les jeunes dont la carrière décolle souvent après cette année de mécénat, comme c’est le cas, par exemple, pour Sylvie Fleury, aujourd’hui mondialement connue. Leurs £uvres, souvent minimalistes, se glissent avec bonheur dans ce cadre centenaire. Au premier étage, cinq suites, spacieuses et luxueuses, accueillent des visiteurs venus de tous les pays, des amis, des aficionados ou des clients importants. Bien qu’appartenant au groupe de luxe Richemont, Montblanc veut préserver à tout prix l’esprit familial de l’entreprise où le sens de l’accueil est primordial.
A ses débuts, en 1997, Montblanc Montre compte six personnes. Le succès vient très vite. Aujourd’hui, 60 collaborateurs dont 20 maîtres-horlogers s’activent au Locle. Il a fallu dilater l’espace. L’architecte Stéphane Horni a imaginé une extension souterraine, entièrement vitrée, totalement invisible de l’extérieur et parfaitement intégrée dans le paysage. C’est donc ici, dans ce vaste atrium clair et agréable où la lumière s’engouffre généreusement que les maîtres-horlogers défendent les valeurs de la tradition artisanale alliée au savoir-faire ancestral. Nous circulons librement, guidés par Thierry Pellaton, directeur de la production. En regardant par-dessus l’épaule des horlogers pendant leur travail, nous découvrons, étape par étape, la construction lente et patiente des montres mécaniques dotées de complications intéressantes.
Cinq lignes bien ciblées
La production horlogère de Montblanc réunit cinq types de produits. La ligne Star, la plus proche de l’instrument d’écriture Meisterstück, séduit la même clientèle des quinquas, voulant se faire plaisir avec un bel objet. La dernière-née de cette ligne, la Montblanc Star XXXL Chrono GMT Automatic, est dotée de fonctions complexes et d’un diamètre impressionnant de 42 mm. Dédiée aux plongeurs professionnels, la ligne Sport est équipée de boîtiers en tentale, matériau dur, lourd et très résistant. Performante et technique, cette ligne plaît particulièrement aux cadres dynamiques, épris d’aventure et d’esprit sportif. Depuis 2005, elle est déclinée, en acier, pour les femmes. Les » bobos » craquent, eux, pour la ligne TimeWalker (dont le dernier modèle est un Chrono Automatic) au design chic et intemporel, dépourvu de tout effet » show of « . La ligne Summit, la plus standard et la plus accessible, se caractérise par un look classique, pour impact visuel immédiat. Le cinquième type de produits s’adresse à la femme. La ligne Profile ambitionne un lien avec la joaillerie, dans la mesure où la tranche de la montre s’agrémente d’un diamant taille princesse stylisée. Les derniers modèles, baptisés Couture, flirtent aussi avec la mode et s’habillent d’élégants bracelets en tissu à effet tweed.
2007 s’annonce comme une année faste pour la femme. Elle représente déjà 30 % de la clientèle et ce pourcentage ne cesse de grimper. On prévoit pour elle davantage d’or (la Profile Lady Gold en or jaune massif vient de sortir), davantage de diamants, mais aussi de » technique « , car il semblerait que les femmes se passionnent de plus en plus pour les belles mécaniques. Pour preuve, le succès de la Star Lady Automatic Moonphase Diamonds, la petite dernière de la » Star Collection « , intégrant un indicateur des phases de Lune.
Barbara Witkowska
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