Avis de vent frais sur L.A.
Peut-on parler d’effet boule de neige lorsqu’on évoque Los Angeles, où la température moyenne annuelle fluctue entre 19 et 25 °C ? Sans doute pas. Mais quel que soit le nom qu’on lui donne, un fameux phénomène d’emballement, exponentiel et cumulatif, frappe la mégapole américaine. Certes, l’easy way of life cher à la côte ouest en a fait de longue date un des spots les plus » cool » – là encore, sans mauvais jeu de mots – de la planète. Mais aujourd’hui, elle affole carrément tous les radars de la branchitude. Que le magazine pointu Holiday, dont Marc Beaugé (Le Monde, Les Inrocks, Technikart, GQ, Society…) assure la rédaction en chef, consacre sa plus récente édition à la Californie est un premier signe qui ne trompe pas. Dans son édito, celui qui a relancé la publication haut de gamme en 2014 souligne la capacité des Angelenos à penser » out of the box » pour transformer leurs » rêves en réalité « , de la ruée vers l’or à l’invention du surf en passant par la légalisation du cannabis. Une indépendance d’esprit et une confiance en soi tellement exacerbées qu’au lendemain de l’élection de Trump (pour rappel, 61 % des Californiens ont voté Clinton), l’Etat entier s’est posé la question de rester ou non dans l’Union.
Ce sentiment que là-bas rien n’est impossible explique, en partie, le pouvoir d’attraction qu’exerce L.A. sur la mode. Lors de la dernière Fashion Week, Tommy Hilfiger quittait ainsi son fief de New York pour s’emparer de son décor grandiose et, après customisation façon parc de loisirs, y présenter son défilé. Avant cela, Hedi Slimane, alors chez Saint Laurent, avait quant à lui traversé l’Atlantique et abandonné Paris pour ce nouvel eldorado. Et ce 11 mai, c’était au tour de Dior d’y dévoiler sa collection Croisière. Il faut dire que Raf Simons, un temps en charge de la création pour la maison, avait déjà connecté celle-ci à la Cité des anges et à ses artistes, qu’il aime tant. Mais il est loin d’être le seul Belge à succomber à ses charmes. Peter Philips, directeur du maquillage Dior, s’y rend d’ailleurs de plus en plus souvent et en connaît les bonnes adresses. Raf Maes y a développé Komono, son label de lunettes, et met en avant une » culture d’entreprise, très différente, basée sur la réactivité et le réseau » tandis que Christophe Coppens, qui s’y offre une deuxième vie après avoir arrêté sa marque, en apprécie l’esprit de liberté et surtout une… » certaine fraîcheur « . Dont acte.
Retrouvez chaque vendredi Delphine Kindermans dans l’émission Pop & Snob de Fanny Guéret sur www.rtbf.be/auvio et sur Pure FM à 15 h 30.
DELPHINE KINDERMANS
Un phénomène d’emballement, exponentiel et cumulatif, frappe la mégapole américaine.
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