Bloc-notesBelges au carré
Pour Weekend, elle a joué le jeu. Tout comme avant elle Emilie Dequenne, Deborah François ou Jérémie Renier, les comédiens en herbe devenus stars grâce à la magie de la caméra des Dardenne. Bruxelles-Paris-Bruxelles, le temps d’une métamorphose pour Arta Dobroshi, l’héroïne du septième opus des frères, Le Silence de Lorna. Au menu, ni pain au chocolat, ni bière, qu’elle déteste, mais un shooting 5-étoiles orchestré par un styliste de rêve, Martin Margiela, le créateur visionnaire, » le septième des Six d’Anvers « . Robes, pulls, leggings, bottes, escarpins, Arta s’est livrée avec légèreté au ballet des blouses blanches chargées de la relooker, fait exceptionnel, dans l’antre du maître, un ancien couvent au c£ur même du xie arrondissement. Arta, l’antifashionista, passé les premiers moments de timidité naturelle, s’est découvert des talents de top et des envies de séductrice. Une journée palpitante, toute de pudeur et de complicité.
Les géants Dries Van Noten, Ann Demeulemeester, Raf Simons, Annemie Verbeke, A.F. Vandevorst, l’irrésistible Antony Vaccarello… tous se sont donné rendez-vous dans ce numéro ambitieux qui est aussi un hommage à leur immense talent. Sans oublier Edouard Vermeulen, » le couturier de la famille royale » qui, pour la première fois, livre ses grands émois artistiques. Anish Kapoor, Marc Rothko, Cy Twombly, Louise Bourgeois, Jan Fabre… le patron de la maison Natan a pointé pour nous ses essentiels de l’art. Une vraie passion.
Le label claque comme un manifeste, ce qu’il est. Un manifeste pour un vestiaire durable, une garde-robe fairtrade estampillée Max Havelaar. Dressing Right, c’est un pari fou relevé avec brio par Tony Delcampe, le directeur du département mode de La Cambre à Bruxelles et Thierry Rondenet, la » moitié » du duo de créateurs Own. Une aventure vertigineuse, tant elle demande du courage et de la ténacité, y compris, c’est sûr, de la part de celui qui a osé la financer. À l’arrivée, une collection (dans un premier temps) pour homme, en coton, cachemire, jersey, twill, serge crêpe, confondante de subtilité et de finesse. Des tons pastel, un zeste d’esprit années 1950… Que vous pourrez découvrir, en avant-première dans notre plat pays, grâce à Weekend et à Dirty Dancing ce samedi 6 septembre, au Mirano à Bruxelles (infos : www.weekend.be). La mode équitable/éthiquable, c’est aussi désormais le talent made in Belgium !
Christine Laurent
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