Casque d’or
Elle l’avoue elle-même, c’est une grande timide. Cette spéléologue de l’âme humaine, à l’univers borderline, ne rase certes pas pour autant les murs. Mais elle se fait discrète. Si ce n’est sa magnifique chevelure de lionne qui attire inévitablement tous les regards, elle passerait presque inaperçue. La romancière Nathalie Rheims affiche sa blondeur comme d’autres leurs signes extérieurs de séduction : avec ostentation. Pas par provoc, non. Juste comme une arme qu’elle mettrait en avant. Car, comme elle le confie à Weekend (lire pages 56 à 60), elle n’a pas toujours pu arborer une aussi belle crinière. Alors aujourd’hui, elle y tient comme à un symbole sacré, profondément ancré en elle. Et comme un véritable atout.
Normal. Depuis la nuit des temps, le blond, couleur de l’or, la valeur suprême par excellence, attire le regard, permet de sortir de l’obscurité, d’offrir au plus grand nombre la clarté lumineuse d’une teinte rare. Mais, attention, une blonde peut en cacher une autre. Entre les nordiques, les vénitiennes, les naturelles, les colorées ou les angéliques, il y a plus qu’une simple nuance. Côté pile, une blonde fait rêver. Côté face, elle peut faire sourire. Blondinette, blondasse, barbie, bimbo, autant de vocables pour des sujets devenus la cible privilégiée, aussi, de l’observation du fonctionnement de la société. Pour preuve, l’ethnoblondeur, qui aurait contaminé la Terre entière et représenterait, selon certains observateurs, une véritable allégorie de la globalisation et de l’hégémonie occidentale.
Pour mieux saisir le phénomène, un rapide calcul s’impose. A l’échelle de l’humanité, on compte moins d’une blonde pour 1 000 brunes ou châtains. Soit la somme rondelette, tout de même, de trois millions de femmes, dont 8 % environ de vraies blondes. Qu’on imagine douces et innocentes, fragiles, comme peuvent l’être les enfants. Ou, tout au contraire, niveau zéro, rayon neurones, mais véritables femmes fatales auxquelles seuls quelques mâles pourraient résister. Un tableau pour le moins contrasté, et qui voudrait que l’on soit donc blonde avant d’être quelqu’un.
Mais, attention, tout doucement, mais sûrement, les choses changent. Car les Sharon Stone ou Madonna du futur ne seront probablement pas celles que l’on croit. Aujourd’hui, la couleur des cheveux importe moins, c’est le corps surtout que l’on exhibe. La société mue, les différences culturelles s’imposent subrepticement. Fini de se payer la tête des » blondchen » ! Qui sait si demain elles ne vont pas rejoindre la horde des politiquement corrects ? Une perspective qui, c’est sûr, est de moins en moins tirée par les cheveux.
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Christine Laurent
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