Le parti pris du noir
Créatrice et cofondatrice (avec Vanessa de Jaegher) de Stone, une ligne
de bijoux » seconde peau « , Marie Poniatowski nous a ouvert les portes
de son appartement parisien, situé rue de Rivoli, en face du Louvre
et des jardins des Tuileriesà Un cocon raffiné et zen, propice à l’inspiration.
On dit que le cordonnier est toujours le plus mal chaussé. Ce n’est pas le cas de Marie Poniatowski qui porte toujours, avec grâce et simplicité, ses propres créations : les boucles d’oreille » Fleurs sacrées » et le bracelet » Lovely « . Elle a aussi adopté le nouveau pendentif » Indian Summer « , une vraie plume d’Indien, articulée en trois parties. Des bijoux précieux, méticuleusement dessinés, discrètement pavés de diamants, aux formes souples, ondoyantes et très féminines.
Un double salon
La griffe Stone a vu le jour en 2004. Dans une vie antérieure, Marie a mené une vie de jet-setteuse (son père a dirigé pendant quinze ans le magazine Vogue France) et a fréquenté du beau monde en enchaînant défilés de mode, séances photos et voyages. Plus tard, elle s’est frottée au septième art, en devenant assistante à la mise en scène de Claude Lelouch, notamment. La naissance de sa fille marque une brève pause dans sa carrière professionnelle. Vanessa de Jaegher, sa grande amie et complice de longue date, accouche au même moment d’une fille. Les jeunes mamans décident de s’associer et de lancer une ligne de bijoux » différents « . Issues toutes les deux de familles décomposées et recomposées, elles se sentent proches de ces femmes nouvelles et indépendantes qui, à l’instar des héroïnes de Sex & The City, bougent beaucoup, tiennent à leur liberté et s’offrent leurs bijoux.
La conception et la fabrication relevant du vrai artisanat de qualité, Marie peut travailler chez elle. Un vrai bonheur ! D’une part, elle a l’opportunité de profiter au maximum de sa petite fille Tess, âgée de 4 ans et demi, et, d’autre part, elle peut jouir pleinement de son superbe appartement, très largement ouvert sur les jardins des Tuileries. » Ma s£ur Sarah et son mari Marc Lavoine habitent au-dessus, confie Marie. C’est grâce à Sarah que nous avons pu le louer, il y a un peu plus de deux ans, après la mort de l’écrivain Henri Troyat qui l’a occupé pendant très longtemps. Quand j’ai vu l’appartement pour la première fois, il y avait encore plein de bouquins, l’ensemble était assez poussiéreux. Cela dit, ma mère est décoratrice, Sarah aussi, je baigne dans la déco depuis l’enfance et j’ai vu tout de suite le grand potentiel de l’espace. Je voulais un immense double salon. «
Le choix de la simplicité
Pour commencer, Marie fait donc abattre le mur qui séparait l’ancien salon et le bureau de la secrétaire d’Henri Troyat. A sa place, trône le canapé Blabla, dessiné par Sarah Lavoine. Il permet de s’asseoir de deux côtés et fait le trait d’union entre les deux salons. Les canapés noirs, également conçus par Sarah, profonds et confortables, entourent des tables basses très sombres. L’une est en ébène, l’autre en bambou et elles sont signées JNL Collection à Wavre. » J’adore les créateurs belges « , glisse Marie. Des tapis noirs faits sur mesure à Marrakech laissent apercevoir un magnifique parquet ancien en chevrons, très parisien. » Je suis plutôt dans l’uni, on s’en lasse moins. J’adore la simplicité, le blanc et le noir. Mais le blanc, avec les enfants, c’est salissant d’où le parti pris de dominante noire. «
Sur ce fond sobre et neutre, les objets et les souvenirs de vacances ressortent d’autant mieux. Ils sont peu nombreux et soigneusement triés. » Je ne suis pas une collectionneuse. Je fonctionne au coup de c£ur, la valeur des objets importe peu. » Une mini-collection de bouddhas, de différentes tailles, est la seule entorse à ce principe : » Je suis une grande nerveuse à l’intérieur et la vue d’un bouddha me calme. » Quelques photos et tableaux » coups de c£ur « , des livres d’art et des guitares complètent le décor. La chambre de Tess offre un contraste saisissant : c’est un royaume doux et tendre, tapissé de teintes pastel. La petite princesse y voit toujours la vie en rose !
Carnet d’adresses en page 41.
Barbara Witkowska
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