Plaisirs extrêmes
Bad boy, pop star du design, il se sent libre Arne Quinze. Depuis son petit coin de terre flamand, mine de rien, il mène de front plusieurs dizaines de projets dans le monde entier. Le Salon de Milan, en avril prochain, va l’accueillir comme une star. Et la très sélecte galerie d’art Pierre Bergé à Bruxelles, le 17 du même mois, lui offrira un écrin de pas moins de 200 m2 pour y dévoiler une série de pièces uniques. L’homme a un talent fou. Autodidacte, polymorphe, il n’a peur de rien. Rien ne l’amuse autant que de détourner les règles, faire exploser les carcans. Oser rêver tout haut, tel est son credo. » J’aimerais changer le monde, essayer de donner aux gens une vie meilleure « , a-t-il confié à notre journaliste Isabelle Willot. Entre-temps, ça plane pour lui. Un véritable phénomène !
Elle aussi, elle est connue dans le monde entier. Son profil ? Tout le contraire de celui de Quinze. Isabelle de Borchgrave, en effet, cultive la discrétion, une grande modestie qui contraste avec le côté flamboyant du Courtraisien. Son travail est d’un raffinement extrême. La voilà, avec quelque cent robes et accessoires, guest star à Venise où elle a envahi avec brio le Palais Fortuny. Sa matière première : du papier qu’elle enduit de motifs chatoyants inspirés par les tissus et les robes du début du xxe siècle dessinées par le célèbre Mariano Fortuny. Dans la Cité des Doges, les originaux du maître côtoient les copies réalisées en plissés délicats par la créatrice belge. Cherchez l’erreur ! Un art du trompe-l’£il éblouissant.
Une touche de design premium pour booster le low-cost ! Des décors flashy aux atmosphères cosy, McDonald frappe fort. Si, si, McDonald, l’un des géants du fast-food. Plus question désormais d’y avaler des nuggets vite fait, bien fait, sur de vulgaires chaises en plastique ! On y va pour se sustenter, certes, mais aussi pour se détendre en se glissant sur des sièges griffés Eames ou Jacobsen. Objectif : séduire une clientèle plus haut de gamme qui peut parfaitement privilégier le charter pour passer des vacances dans un palace… et qui n’hésitera pas à manger un jour chez Ducasse et le lendemain chez le géant américain. Un consommateur qui passe, sans état d’âme, d’un extrême à l’autre. Un marché en pleine expansion que McDo ne veut pas manquer. D’autres se sont engouffrés dans la brèche. Une lame de fond, comme le prouve notre dossier. Un zeste de glamour dans la grisaille du quotidien, qui s’en plaindra ?
Christine Laurent
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