Quand Chaumet nous parle d’amour…

Barbara Witkowska Journaliste

Le joaillier de la place Vendôme met en scène une superbe exposition retraçant l’histoire de cinq siècles de  » bijoux sentimentaux « , tandis que  » Le Grand Frisson  » une nouvelle collection de joaillerie interprète avec éclat… le coup de foudre.

Le choc amoureux. Les douze bagues, pièces phares de la nouvelle collection  » Le Grand Frisson « , illustrent à merveille ces instants magiques où les émotions explosent dans une grande confusion de sentiments. Les barrettes aux lignes droites et affirmées contrastent avec la rondeur sensuelle des pierres, les mariages chromatiques révèlent des associations inattendues : l’orange vif voisine avec le turquoise, l’améthyste taquine le vert acidulé, l’orange, le rouge et le rose fusionnent dans un camaïeu chatoyant…  » La philosophie de Chaumet s’inscrit davantage dans les bijoux sentimentaux qu’ornementaux, explique Lionel Giraud, directeur artistique de Chaumet. Notre collection  » Lien  » symbolise l’attachement,  » Attrape-moi si tu m’aimes…  » est un clin d’£il aux jeux de la séduction,  » Le Grand Frisson  » évoque, lui, graphiquement et de manière abstraite l’instant de la rencontre, suivi d’un feu d’artifice de sentiments.  »

Le langage amoureux au fil des siècles. Le lancement de cette magnifique collection coïncide avec l’inauguration d’une rétrospective, à la fois culturelle et pédagogique, sur le bijou de sentiment, de la Renaissance à nos jours. Elle réunit environ 200 pièces rares et jamais montrées au public (dont une quinzaine de bijoux signés Chaumet).

Au xvie siècle, le bijou est figuratif et sculptural. Des bagues et des pendentifs ornés de Cupidon, d’un c£ur ou d’un portrait en miniature se taillent la part du lion. On est davantage dans la dimension sentimentale et affective. Au siècle suivant, les techniques (notamment celle de l’émaillage) se perfectionnent en ouvrant ainsi de nouvelles perspectives à la couleur. L’accent se porte alors sur les pierres. On déclare sa flamme avec le c£ur mais aussi avec le trèfle, symbole de l’espoir ou encore avec l’encre marine, symbole de l’attachement. Au siècle des Lumières, l’esprit des bijoux est léger, les motifs sont interprétés avec grâce et sourire. Un exemple ? Ces montres, parfois montées en bague, s’accompagnent de devises amusantes :  » J’aime à toute heure  » ou  » L’amour fait passer le temps « . Le xixe siècle voit, lui, apparaître un nouveau symbole : le serpent enroulé, emblème de l’amour infini. L’autre caractéristique ? L’abondance des bagues de fiançailles et de mariage qui reflète l’importance sociale de l’acte solennel. Le mot de la fin, au xxe siècle, est réservé à des créations de Chaumet : le langage amoureux se fait plus abstrait avec l’apparition de la toile d’araignée et des gouttes de rosée, symboles du  » frisson « .

Exposition Le Grand Frisson. Bijoux de Sentiment, de la Renaissance à nos jours , jusqu’au 7 novembre prochain. Du lundi au samedi, de 11 à 18 heures. Chaumet, 12, place Vendôme, à 75001 Paris. Internet : www.chaumet.com

Barbara Witkowska

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