Un poing pour elles
Avec ses 44 kg toute mouillée, ses attaches délicates et ses grands yeux bleu clair, on l’imaginerait sans doute plus spontanément monter sur ses pointes que sur un ring. Pourtant, même lors de cette période incontournable où la majorité des petites filles ne jurent que par le rose, Sasha ne s’est jamais vue en tutu. Ce dont elle rêvait, c’était d’uppercuts, de crochets et de fouettés bien sentis. A défaut, elle se tourna vers le judo, pendant quatre ans. Mais son envie d’en découdre avec la boxe n’a pas faibli une fois qu’elle eut enfin atteint l’âge minimum pour enfiler des gants. Depuis, chaque semaine, l’ado prend la direction du Club Le Gaulois, à Bruxelles. Elle y retrouve Daniel, son entraîneur, détenteur de plusieurs titres internationaux, et des gaillards plutôt fiers de voir une gamine mordue de » savate « . Jeunes adultes ou quinquas aguerris, ils l’encouragent à leur manière, en transmettant toutefois un message univoque : ici, » le geste a un sens, un but, une fonction « . Chloé, l’autre teen-ager qui l’a entre-temps rejointe dans le vestiaire Femme, et Gigi, la championne de Belgique, lui rappellent quant à elles que l’époque où les sports de combat étaient destinés aux hommes est révolue.
C’est aussi cet aspect » très collectif, tous milieux, genres, poids et cultures confondus » qui a séduit Stéphanie Blanchoud – l’inspecteur de police d’Ennemi public – lorsqu’elle s’est mise en quête d’une échappatoire qui l’aiderait à surmonter une rupture sentimentale. Une aventure qu’elle a d’ailleurs décidé de mettre en scène dans son spectacle Je suis un poids plume, et qui prouve, s’il le fallait encore, à quel point la discipline est salutaire pour celles qui souhaitent » reprendre confiance en elles, s’endurcir, se décharger d’un stress » et qui sont » prêtes à se dépasser « , comme le confie le coach du Physical Boxing Club, dans la capitale également.
Et s’il croit bon de souligner que chez lui, » on tape pour de vrai » et » on a mal, on pleure, on souffre « , c’est parce qu’en parallèle de ces salles réservées aux puristes, des déclinaisons nettement plus soft voient le jour, inspirées par le fitness boxing né de l’autre côté de l’Atlantique et popularisé par les people et les mannequins. Ainsi de ce cursus intitulé Train Like A Model, qui promet d’obtenir un corps de déesse en quelques séances, et que nous avons pu tester au même titre que plusieurs tendances, soins et crèmes sensés nous permettre de réussir haut la main l’épreuve du maillot. Un banc d’essai réalisé par les journalistes des deux sexes, faut-il le préciser.
DELPHINE KINDERMANS
On l’imagine plus spontanément monter sur ses pointes que sur un ring.
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