Un sapin artificiel a un impact écologique moindre qu’un sapin naturel coupé pour l’occasion
La demande pour les sapins véritables est en baisse depuis plusieurs saisons festives. En cause, l’absence d’aiguilles à ramasser, mais aussi et surtout des préoccupations environnementales plus présentes. Mais le modèle artificiel est-il vraiment plus respectueux de la planète?
Katrijn Cierkens et Linde Raport, toutes deux bio-ingénieures en technologie environnementale et chargées de cours en gestion de l’environnement et de la durabilité (HOGENT), ont examiné cette épineuse question. Selon elles, pour vraiment diminuer son empreinte écologique, il s’agit d’enraciner son ersatz d’arbre dans les traditions hivernales. En effet, «des études menées aux Etats-Unis, au Canada et en Suisse ont cartographié l’impact environnemental d’un arbre de Noël, entre un naturel et un artificiel, principalement produit en Chine. Différents facteurs ont été pris en compte: combien de combustibles fossiles ont-ils été utilisés pour produire l’objet, combien de CO2 a-t-il été émis pendant le transport, qu’en est-il de la pollution de l’air, de la consommation d’eau…? Ces analyses montrent qu’en tenant compte de tous ces paramètres, il faut réutiliser une version artificielle pendant six à dix ans avant que son impact environnemental supérieur ne l’emporte sur celui d’un modèle réel. Les études de consommation révèlent que la plupart des sapins de Noël artificiels durent au moins aussi longtemps», soulignent nos expertes.
Rien à faire, vous restez team conifère? Optez pour un produit du pays, conseillent Katrijn et Linde. «La plupart des arbres vendus ici ont été cultivés en Belgique – la Wallonie est un important exportateur net – conformément à la réglementation environnementale belge: par exemple, en travaillant de moins en moins avec des pesticides. Ce que beaucoup oublient, selon les experts, c’est qu’ils ont eux-mêmes une influence majeure sur l’impact écologique de leur sapin naturel.» Notamment, en limitant le nombre de kilomètres parcourus jusqu’à votre jardinerie de choix, ce trajet d’apparence anodine pouvant représenter de cinq à cinquante pour cent de l’impact environnemental de votre arbre.
Afin de réduire le plus possible votre empreinte écologique, plantez un sapin dans votre jardin en prévision de la Noël plutôt que de l’acheter. Et évitez de le brûler une fois les fêtes passées car cela entraîne une production conséquente de particules fines. Déposez-le plutôt pour la collecte afin qu’il puisse être transformé en compost ou en copeaux de bois, ou apportez-le au centre de recyclage.
Finie la «honte de l’arbre de Noël», alors? Pour nos expertes, qu’il s’agisse d’un sapin réel ou artificiel, là n’est pas l’essentiel: «Si vous regardez l’image globale de l’impact des fêtes, cet arbre ne représente quasi rien. Mais le débat invite à observer de plus près votre comportement à cette période: mieux vaut un cadeau de qualité plutôt que de nombreux gadgets inutiles, et une tenue de fête n’a pas besoin d’être neuve chaque année. Réutilisez les décos et accrochez un éclairage LED, moins énergivore que les anciennes lumières. Mangez le moins possible de viande rouge et ne servez pas de fruits exotiques. Si vous voulez faire mieux, réfléchissez à vos choix.»
Conclusion
L’écart de l’impact environnemental entre arbres réel et artificiel est négligeable. Autrement dit, vous n’avez pas à vous sentir coupable lorsque vous faites entrer l’un des deux dans votre maison. Envie de faire la différence? Des cadeaux au menu en passant par la tenue, nombre des indissociables des fêtes invitent à changer d’approche pour offrir un peu de répit à la planète.
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