Comme nombre de femmes, notre journaliste Kathleen Wuyard-Jadot ne se prive pas de taquiner sa moitié, ni de lui faire part de son opinion sans filtre sur son apparence. Mais si c’était inversé, est-ce que ça ne passerait pas plutôt… mâle?
«Tu veux faire quoi?! Non, hors de question!» me suis-je surprise à glapir, avec une virulence qui pouvait laisser penser que mon intégrité physique était menacée. Sauf qu’en l’occurrence, c’était de la tête de ma tendre moitié qu’il s’agissait, et plus précisément de sa crinière. Après avoir laissé pousser ses cheveux tout l’été, mon mari avait en effet manifesté l’envie de couper (très) court.
Mais si la situation était inversée, et que c’était lui qui s’opposait à mon changement de tête, ne serais-je pas la première à m’en offusquer?
Et à l’accuser, légitimement, d’adopter une posture franchement dépassée, mais en prime carrément sexiste?
« Oh ça va, c’est pour rire… »
Pourtant, si je regarde autour de moi, il semble persister au sein de la gent féminine une propension décomplexée à donner son avis sur le physique des hommes qui partagent leur vie.
L’une n’hésitera pas à rire de la garde-robe de son compagnon, l’autre, à pointer «gentiment» que son début de bedaine menace de déborder de son pantalon… Et ne me lancez pas sur celles qui s’arrogent le droit de décider de la longueur des cheveux de leur moitié!
Les hommes seraient-ils victimes d’une discrimination d’autant plus insidieuse qu’elle est souvent camouflée par un ton blagueur ou affectueux?
Disons qu’avant d’épingler Chéri, il serait prudent de se demander comment on réagirait si lui osait. Et si, vraiment, sa garde-robe est une catastrophe, il suffit de lui glisser notre numéro Gentlemen’s Style ultrastylé entre les mains.