A la maison avec Musketon
Musketon, alias Bert Dries, affiche déjà dix ans de carrière au compteur. Il se lance quand il a à peine dix-sept ans, entreprend un bachelor en graphisme rien que pour s’amuser, mais ne pousse pas jusqu’au master. À 28 ans à peine, il a déjà une floppée de grandes marques à son actif. D’aucuns l’appellent un illustrateur, même si sa vision à long terme en diffère. » Répétez souvent aux gens que vous êtes artiste, et ils finissent par le croire. «
Musketon, comme maints esprits de la sorte, a le sens de la créativité de souche. » Petit déjà, je dessinais. C’était pendant longtemps un loisir mais à un moment donné, j’ai compris que le dessin offrait également des débouchés professionnels. Pour le reste, je n’y ai accordé qu’une maigre réflexion. » Musketon est le produit de son époque et il le sait très bien. » Il y a vingt ans, cela ne se serait jamais passé ainsi et je n’en serais pas là où j’en suis aujourd’hui. Une approche sérieuse aidant, les médias sociaux permettent actuellement de toucher un vaste public en toute facilité. » Même si les médias sociaux constituent un tremplin, la taille ‘physique’ de la Belgique présente selon Musketon quelques avantages. » La Belgique est idéale, de par sa petite taille. Si vous voulez travailler pour Mazda, il vous suffit d’aller à Willebroek, au siège de la marque. C’est si simple que ça. Bien évidemment, il faut être au bon endroit au bon moment, et il faut se décarcasser. «
GÉNÉRATION Y
Musketon fait partie de la génération Y, de pure souche. Ce qu’il peut affirmer, vu qu’il est né en 1989. Qu’il est touchant, cet esprit jeune et mature, quand il parle des ‘plus jeunes’. » Ma copine est un peu plus jeune. C’est elle qui fait que je reste jeune d’esprit. » Sa copine fera plusieurs fois encore irruption dans la conversation. » Les très jeunes parmi nous ne connaissent que le numérique. Moi, j’ai pour ainsi dire dû m’y instruire – je jouais tout simplement dehors quand j’étais gamin. Impossible d’ailleurs aujourd’hui de rester au fait de toutes ces nouveautés. L’on finit tout simplement par se rendre à l’évidence : j’ai quelques années de plus, et puis je mets l’accent sur autre chose. Je suis obligé de produire des oeuvres. «
Je me reconnais bien dans la collection Dansaert – elle rejoint ma personnalité, elle respire la passion et le savoir-faire.
Ces oeuvres, il ne les produit plus chez lui depuis deux ans environ. » J’ai arrêté de travailler ‘chez moi’ à cette époque. D’accord, c’était gai et relax, mais avec un côté désagréable aussi. Ma copine travaille pour la ville de Gand. Elle quittait et quitte donc encore la maison pour travailler. Elle était contente de rentrer à la maison le soir, tandis que moi, j’avais envie de prendre l’air. C’est pourquoi maintenant, je loue un atelier en colocation avec quelques personnes. J’adore pouvoir à nouveau ‘rentrer chez moi’ et me détendre sur mon canapé. Je me reconnais bien dans la collection Dansaert – elle rejoint ma personnalité, elle respire la passion et le savoir-faire. Sans oublier toutes les couleurs. «
OUST LE BRIC-À-BRAC !
Son chez-soi a d’ailleurs changé d’apparence au fil des années. » Jusqu’il y a deux ans, je vivais à proximité de la Glazen Straatje, le quartier rouge de Gand. Pour un célibataire, ça passe. Or, quand ma copine a emménagé chez moi, il s’est rapidement avéré que le quartier n’est peut-être pas propice à la gente féminine. » Son ancien domicile était très chaotique. L’on imagine qu’il s’agissait d’un véritable capharnaüm. » Lorsqu’à l’époque j’ai visionné le documentaire The Minimalists sur Netflix, j’ai compris que ma vie et ma maison étaient un véritable merdier. Ce film explique, entre autres, qu’il faut se débarrasser de tout ce dont on n’a pas besoin, parce que cela vous stresse. C’est ce que j’ai fait. » Leur nouveau nid à la Brugse Poort est bien rangé. » Actuellement, un début de désordre me rend déjà nerveux. «
Le déménagement a apporté son lot de bienfaits à Bert. » Lorsque je vivais dans le quartier Zuid, il m’arrivait de bosser jusqu’à 5 heures du matin et de dormir jusque dans l’après-midi, voire plus tard même. À l’époque, je n’y voyais aucun inconvénient. Aujourd’hui, chaque jour se ressemble. Je me lève à six heures et demie, bois mon café et me dirige vers mon studio. Métro, boulot, dodo, pour ainsi dire. Le tout dans le calme. Ça me fait du bien ; je parviens à mieux me concentrer. En soi, c’est assez fade. » Il rigole. » C’est dingue comment ma vie a été chamboulée en deux ans de temps. » Un grand merci à sa copine. N’est-ce pas ?
CARRIÈRE INTERNATIONALE
» Ces dernières années, j’ai beaucoup travaillé à l’étranger. Le luxe : je conférence sur mon oeuvre, peins des fresques, et cetera. Je dois pour ainsi dire tout simplement aller à Zaventem et à partir de là, tout est réglé. Génial. Peu importe que je ne sois pas chez moi. C’est embêtant pendant quelques heures mais je me remets facilement. «
» La semaine prochaine, je pars en vacances. Parce que l’on m’y oblige quelque peu. Sinon, je continuerais à travailler. Récemment, nous en avons encore parlé. Ma copine m’a demandé ce que je ferais pendant les vacances, car normalement, je publie chaque semaine. Mais j’accepte de relever le défi : dix jours sans médias sociaux. Cela me fera du bien de laisser ce téléphone portable de côté quelque temps. J’ai fait l’exercice : un quart d’heure à la toilette, un quart d’heure par-ci, un quart d’heure par-là. Ça fait vite plusieurs heures scotché à l’écran, pour découvrir des choses qui n’intéressent personne. Je préfèrerais plutôt lire des livres pendant toutes ces heures. «
ARTISTE
» Je veux de plus en plus réaliser mes propres projets, à travers le site de crowdfunding Kickstarter. Il y a deux ans, je finançais mon premier projet de cette façon : Vector City. Les premiers cent financiers se sont vu offrir un dessin de leur maison. C’est ainsi qu’a vu le jour un ouvrage de cent maisons, une ville imaginaire, qui a fait l’objet de plusieurs expositions aussi. » Le projet kickstarter auquel il travaille aujourd’hui est un jeu de cartes. » J’ai réalisé des projets pour MTV et tout un éventail d’autres grandes marques, mais au bout du compte, seuls mes projets à moi me rendront fier. Parce que je suis artiste avant tout. «
Cette année, j’ai eu l’opportunité d’embellir visuellement un sofa de la collection Dansaert pour Pukkelpop. Une collaboration chouette!
» Si Coca-Cola me passe un coup de fil d’ici dix ans, je veux pouvoir refuser en tout confiance, rien que pour pouvoir faire ce que je veux, moi, quel que soit le montant qu’ils me proposent. Ce sera beaucoup plus clair d’ailleurs. Aujourd’hui, la situation prête à confusion : suis-je une agence ou suis-je artiste ? Il me reste du pain sur la planche certes, mais je pense qu’une vie en tant qu’artiste est à portée de main. Répétez souvent aux gens que vous êtes artiste, et ils finissent par le croire. «
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