Walter Van Beirendonck: en 5 mots
Le créateur belge, connu pour son style humoristique et parfois sombre, signe une nouvelle collection pour enfants, engagée et plus adulte.
Masques
Ils seront omniprésents dans l’exposition que Walter Van Beirendonck a mise sur pied avec le Wereldmuseum de Rotterdam. Titrée Power Mask : The Power of Masks (1), l’installation se compose d’une majorité d’oeuvres appartenant au musée même, principalement des masques folkloriques venant d’Afrique ou d’Océanie. Plusieurs couturiers, artistes et photographes ont également prêté leurs créations. « J’ai aussi commandé trois masques spécialement pour l’événement », raconte-t-il.
Trump
La situation en Amérique, celle en Turquie ou, plus globalement dans le monde, préoccupe le Belge qui est assez pessimiste concernant l’avenir : « Ce n’est pas vraiment une évolution à laquelle je m’attendais. J’ai grandi dans les années 1970 et même s’il y avait également des moments de crise, il y avait énormément de liberté. » C’est de là que découle son désir d’engagement. Il commence à s’intéresser à d’autres thèmes comme la culture, le social ou la nature et cela se traduit dans ses propres collections.
Liberté
Celui qui est aussi professeur à l’Académie d’Anvers se considère comme un outsider de la sphère fashion : « Je suis dans la mode, mais, par moment je me tiens à l’écart. » C’est que Walter Van Beirendonck aime son indépendance. Il ne travaille pas avec des investisseurs et n’a pas d’emprunt en cours. « Si soudainement 50 magasins s’ajoutent, ça change toute la structure de l’entreprise et il faut produire autrement », observe-t-il. Et ce n’est pas ce qu’il souhaite, lui qui écoule ses pièces auprès de 35 à 40 points de vente en tout.
Unisexe
« Les filles sont des garçons manqués et les garçons portent du vernis à ongles », s’exclame Walter Van Beirendonck en regardant les photos de sa nouvelle collection ZulupaPuwa (2), la ligne de vêtements Enfant qu’il a lancée pour JBC il y a treize ans. Le créateur a voulu véhiculer un message fort : nous sommes tous égaux, mais différents – « Ma collection se veut plus forte et essentiellement sans genre défini. »
Magie
Les défilés sont des moments magiques pour un créateur. Et Walter Van Beirendonck n’échappe pas à la règle. Pour lui, un show représente quinze minutes de pure magie : la musique, les modèles, l’ambiance, tout va ensemble. « C’est l’instant où l’on peut exposer ses créations au monde entier et aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, ça va beaucoup plus vite. »
(1) Power Mask : The Power of Masks, Wereldmuseum à Rotterdam, wereldmuseum.nl. Jusqu’au 7 janvier 2018.
(2) La nouvelle collection ZulupaPuwa sera disponible à partir du 11 novembre prochain.
Jesse Brouns et Mathilde Mettens
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici