On a testé : Manger en pleine conscience

manger repas pleine conscience

Trois repas par jour, matin, midi et soir. Souvent sur le pouce, vite avalés, presque de manière mécanique. Nous avons essayé de sortir de nos schémas habituels et de tester le mindful eating ou manger en pleine conscience avec Rani Valérie Chatel.

Pour être tout à fait honnête, pandémie et télétravail aidants, on se rend compte que le temps du repas est souvent vite expédié. On mange, rapidement, sans vraiment prendre conscience de ce qu’on avale. Vite fait, mal fait, avant de continuer nos journées.

Dans ce contexte, l’art de manger en pleine conscience nous apparait comme un moyen supplémentaire de nous connecter à l’ici et le maintenant. De nous connecter à nous-même et d’être au plus près de nos sensations.

Spécialiste de l’alimentation en pleine conscience, Valérie Chatel a accepté de nous guider dans cette découverte. Elle définit le mindful eating assez simplement ; « En fait, je ne m’intéresse pas tant à ce que l’on mange. Ce qui m’importe, c’est comment on mange ! » A travers des séances de coaching et des programmes d’accompagnement, Valérie aide « les personnes à faire la paix avec leur rapport à la nourriture. »

Manger en pleine conscience, kezako ?

Très concrètement, le mindful eating est une manière de manger responsable puisqu’elle repose sur le maintien de la connexion entre le corps et l’esprit au moment des repas. Ainsi, manger met les sens en éveil et ne devient plus automatique. « Il s’agit vraiment de sortir du pilote automatique et se reconnecter à soi » nous explique Valérie. « C’est un processus, cela ne se fait pas en un seul jour. C’est déconstruire son corps et l’oublier pour le redécouvrir et l’apprendre à nouveau. Comme une sorte de programmation en soit. »

Il parait cependant pertinent de rappeler que la pratique se situe aux antipodes des régimes. « Une perte de poids peut effectivement arriver, explique Valérie Chatel, mais ce n’est pas l’objectif premier. Et si ça l’est, alors vous vous trompez totalement de cap. » Loin des privations, du calcul de calories et des restrictions, le fait de manger en pleine conscience met vraiment le plaisir des sens au centre de nos préoccupations.

Et en pratique, ça donne quoi ?

Après un rapide échange téléphonique avec Valérie Chatel, le rendez-vous était fixé au Sanzaru, à Woluwe-Saint-Lambert, dans un écrin de verdure et au calme. Le but de ce lunch ? Découvrir l’art de manger en pleine conscience, et se reconnecter à nos sensations. Au cours d’un menu trois services, on emprunte ce long parcours de découverte.

Premier obstacle, le choix du vin. Le premier ne nous convient pas tant. Mais Valérie n’a pas peur de le renvoyer pour tester un autre, qui sera au plus près de ses envies. « Je ne vais quand même pas payer pour un vin qui ne m’apporte aucun plaisir, nous dit-elle en rigolant. Mais plus sérieusement, sans le savoir, nous venons de peut-être faire face au plus gros obstacle de la pratique : les injonctions.

« Finis ton assiette, mange tes légumes, termine les petits pois… Toutes ces injonctions nous bercent et font qu’on s’éloigne des choses qui nous plaise vraiment, nous éloigne de l’écoute de nos corps » explique Valérie. « Et c’est peut-être ce qui prend le plus de temps dans la pratique. Réussir à se libérer de ces injonctions et de vraiment réussir à se connecter à soi. Mais ça se travaille, heureusement. »

Les sens en alerte

Alors ni d’une, ni deux, un nouveau vin fait son entrée et on peut commencer l’expérience. Le premier amuse-bouche arrive, et c’est parti. Pendant plus de deux heures, au fil des services, on touche, goute, sent. On s’écoute aussi. Beaucoup. On prend le temps. Les sensations paraissent presque plus fortes, plus pleines. La satiété arrive, et on s’arrête de manger, nul besoin de se gaver. Cela n’empêche pas une dernière gourmandise cependant.

C’est très personnel aussi comme expérience. « Le fait de manger en pleine conscience, il touche presque à de l’intime » nous glisse Valérie « Chacun a ses pratiques, ses sensations, ses envies. Et c’est très personnel ».

Au final, pas de « ohm » a tout va, ni d’encens à bruler. Pas de prières ou de réflexions farfelues. Pas de show. Le mindful eating est surprenant de simplicité et de sens. Pas d’esbrouffe ni de superflu. Juste un moment dans l’ici et le maintenant. Un moment avec soi, pour soi.

Trois conseils pour adopter le mindful eating depuis chez soi

Bien sûr, tout repas pris en pleine conscience ne doit pas signifier un moment à rallonge, dans un cadre exceptionnel. Cela peut se faire très simplement (et rapidement), depuis chez soi et sans chichis.

Avant de nous quitter, Valérie nous glisse trois conseils tout simples afin de pouvoir manger en pleine conscience de chez nous et à notre rythme.

  1. Identifier les 10 types de faim (faim des yeux, du toucher, du nez, …), les connaitre et apprendre à les naviguer. S’y connecter pour pouvoir y répondre de manière plus consciente.
  2. Ralentir ! Prendre le temps. Mais comme c’est plus facile à dire qu’à faire, la spécialiste propose de poser ses couverts entre deux bouchées. Histoire de ralentir le rythme.
  3. Mâcher, mâcher, mâcher ! Déjà parce que cela permet de recevoir et d’absorber un maximum de nutriments. Ensuite, parce qu’il faut environ 20 minutes pour que la sensation de satiété fasse son chemin jusqu’au cerveau. Et dans cette idée de se connecter à soi et ses sensations, le temps est d’une importance capitale.

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