Féministe et engagée | Maïté Meeûs: « Plus tu fais face à l’injustice, plus tu développes cette envie d’agir » (5/8)

Maïté Meeûs

Elle est à l’origine du compte Instagram « Balance ton Bar » qui a libéré la parole de jeunes femmes victimes d’agressions sexuelles dans des lieux de fêtes. Récompensée du Prix Amnesty Jeune en 2022, la jeune activiste continue de se battre contre les injustices.

Après avoir étudié l’économie, elle a fini par choisir le social. Aujourd’hui, Maïté Meeûs, 24 ans, lutte contre la soumission chimique, à savoir l’administration à des fins criminelles ou délictueuses de substances psychoactives à l’insu de la victime. Pour ce faire, elle a créé le compte Instagram Balance ton bar, qui recueille les témoignages des victimes, et ainsi dénonce les agressions sexuelles.

«Plus tu fais face à l’injustice, plus tu développes cette envie d’agir». Cette prise de conscience Maïté l’a eue dès l’enfance, au contact de son entourage. « J’observais comment les femmes étaient traitées autour de moi et je commençais à me poser des questions, à me dire que ce n’était pas normal. »

En octobre 2021, plusieurs témoignages circulaient sur les réseaux sociaux. De plus en plus de plaintes concernant les serveurs d’un café du quartier étudiant de Bruxelles: plusieurs jeunes femmes y auraient été droguées. Un mouvement se crée alors et une manifestation s’organise pour dénoncer les faits.

Un véritable tsunami de témoignages

Maïté décide alors de lancer un appel à témoignages, de le recenser et le rendre public via un compte Instagram qu’elle baptise Balance ton bar, en écho au Balance ton porc apparu quelques années plus tôt en France. Il n’aura suffi que de quelques heures pour cela prenne. Et les messages d’affluer.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

« Mon compte je le vois comme une manière de libérer la parole. Le but est de relayer un maximum d’informations sur les aides et assistances qui existent. »

Un point compliqué car « bien souvent, les personnes ne savent pas si elles peuvent porter plainte, où elles peuvent se diriger, ne savent pas ce qu’est un CPVS – Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles. Il est important de réduire cette détresse-là ».

« Quand je me retrouve face à la souffrance, à la détresse, je ne peux pas rester sans agir »

La jeune femme constate aussi que le grand public commence à prendre vraiment conscience du phénomène de soumission chimique, mais aussi des violences sexuelle et sexistes. Et le nombre de témoignages provenant d’autres villes, à l’instar de Liège ou Marseille par exemple, d’augmenter. « Je ne pouvais pas tout centraliser moi-même. C’est mieux que chaque ville ait son propre compte Balance ton bar, afin qu’il y ait un suivi efficace et rapide ».

Il existe actuellement pas moins de 60 de ces pages qui agrègent les témoignages pour le territoire belge bien sûr, mais aussi pour la France, l’Espagne et la Tunisie. « Il est important de bien s’accrocher et de continuer de se battre » répète Maïté, « même si ces sujets sont durs, quand j’aide ces personnes, je me sens bien et alignée avec moi-même. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content