Pride Week | Organiser la première Pride de Gembloux: c’est le défi que s’est lancée Lisa Di Maggio
Du haut de ses 23 ans, Lisa a mis sur pied la toute première Pride de Gembloux. Étudiante en sciences et technologies de l’environnement, elle nous raconte comment est né le projet d’un évènement queer dans sa fac d’agro-bio.
Chargé de lutter contre les discriminations sur le campus, le collectif Zhérot dont Lisa fait partie organise des activités tout le long du mois de mai à l’occasion du Pride Month ou mois des fiertés. Au programme: une exposition sur la communauté LGBTQIA+ dans la cantine de la faculté, un spectacle d’impro avec La compagnie qui pétille et un apéro queer en collaboration avec la ville.
« Dans les premières discussions, on se disait qu’on allait juste organiser un petit verre, puis je me suis dit que ça valait la peine d’essayer de faire quelque chose de plus gros pour cette première pride. Alors niveau logistique j’ai géré toute seule, j’ai appelé des copains pour venir faire de la musique et puis ça s’est construit au fur et à mesure » raconte Lisa.
« C’est un peu mon militantisme à moi » nous confie-t-elle encore. « Je n’ai jamais été très proche de la communauté, je me suis toujours demandée pourquoi je devrais être militante parce que mon orientation sexuelle est différente de la norme ». Créer cette pride, c’est pour elle l’occasion d’organiser un évènement queer dans un environnement qu’elle connait. « Avec des gens en qui j’ai confiance et avec qui je peux avoir un dialogue parce qu’ils me connaissent déjà, mais ne connaissent pas seulement cet aspect-là de moi, je ne voudrais pas juste avoir l’étiquette de la lesbienne»
Sensibiliser le monde universitaire
Cette pride, Lisa l’envisage avant tout comme un moment d’échange et de sensibilisation. « Le but c’est de se poser et de passer un bon moment ensemble, mais c’est aussi une manière de rencontrer la communauté, et de sensibiliser. » En plus des festivités prévues, scène ouverte, concerts et show de drag, des stands de sensibilisation seront éparpillés sur le campus.
« Le monde scientifique, ça reste un monde d’homme » déclare la jeune femme. Si la commune et les instances universitaires se sont montrées plutôt favorables à l’organisation d’une pride dans la fac, la mise en place du projet ne fut pas de tout repos. « On ne voulait pas que ce soit trop choc, surtout que c’est un lieu où il reste encore pas mal de misogynie et peu d’acceptation de la communauté. Donc on fait un petit évènement, on essaye de pas trop se faire voir et on prend des pincettes avec les responsables des infrastructures. »
Gembloux, deuxième plus grande pride de Belgique ?
Mais si cette première édition se passe bien, l’objectif est de pouvoir continuer à l’organiser chaque année et de mettre en place une pride qui s’étend sur toute la ville. « Ça serait chouette que notre évènement devienne la deuxième plus grosse pride du pays. En plus, comme on l’organise plus tôt pendant le mois de mai, les étudiants peuvent y participer plus facilement que celle de Bruxelles qui tombe en plein blocus. »
L’année prochaine, Lisa sera diplômée, mais pas question d’abandonner le projet. « Je vais prendre un an pour faire de la musique, qui est le plan A, et puis si on a encore besoin de moi je reviendrai. »
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