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Reconnaître la dépendance affective Getty Images

Amour ou dépendance affective? 8 signes pour reconnaître l’addiction

Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Si se consumer d’amour peut parfois occuper toutes les pensées, quand cela se transforme en dépendance affective, c’est tout sauf romantique. Mais comment faire la différence entre « amour fou » et aimer (littéralement) à la folie?

Certains signes ne trompent pas, et l’équipe du centre Delamere, dédié au traitement d’une variété d’addictions dont la dépendance affective, les a compilés pour permettre à ceux qui en souffrent de naviguer des sentiments compliqués. D’autant plus qu’ainsi que le souligne le fondateur de ce centre de réhabilitation multidisciplinaire, Martin Preston, le concept d’addiction à l’amour en lui-même est contesté au sein de la communauté médicale, et ce alors même qu’il s’agit selon lui d’un trouble similaire à l’addiction au sexe. « Dans les deux cas, on touche à l’obsession et à la compulsion, même si les comportements qui y sont associés diffèrent. Penser continuellement à quelqu’un qu’on aime n’est ni rare ni problématique en soi, mais là où cela devient pathologique, c’est quand les réactions chimiques qui se produisent dans notre cerveau quand on tombe amoureux deviennent addictives, et que la personne est inconsciemment obsédée par l’obtention de ‘shoots’ de sérotonine, dopamine ou encore oxytocine, obtenus en s’adonnant à des comportements dysfonctionnels associés à l’amour ».

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Les signes que vous souffrez peut-être de dépendance affective?

1. Fantasmer une relation imaginaire 

« La dépendance affective implique toujours une autre personne, même si cette dernière n’en a pas la moindre idée » explique Martin Preston. « Quelqu’un qui en souffre peut se construire une relation élaborée dans sa tête et tout mettre en oeuvre, qu’il s’agisse d’un changement d’apparence ou de personnalité, pour séduire l’objet de son obsession ».

2. Chercher constamment l’amour

« La plupart des dépendants affectifs sautent d’une relation à l’autre parce qu’ils sont littéralement accros au sentiment d’être amoureux, sans même réaliser que c’est un problème. Ils ont une peur maladive d’être seuls et enchainent les relations, qu’elles soient saines ou non ».

3. Prendre des décisions impulsives et dangereuses 

« Qu’importent les conséquences potentielles, tout ce qui compte, c’est de tenter de séduire la personne qui nous obsède. Et tant pis si cela implique de plonger dans une relation toxique ».

4. Être toujours en demande 

Plus d’amour, plus d’attention, plus de présence… « Les dépendants affectifs vont souvent bombarder leur moitié ou l’objet de leur attention de signes d’affection, parce qu’ils sont eux-même en demande de ce genre de ‘preuves d’amour' ».

5. Idéaliser les relations amoureuses  

« Quand on souffre de dépendance affective, on ne se sent jamais assez aimé, donc on a tendance à se lasser des relations dès qu’elles sortent du stade de la lune de miel. Cela empêche de construire des relations saines et durables puisqu’on est perpétuellement en quête de « l’amour parfait » qui résoudra tous les problèmes ».

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6. Souffrir de codépendance  

Jalousie, possessivité… « Les dépendants affectifs sont extrêmement codépendants de leur partenaire, et paradoxalement, ils se concentrent sur leurs moindres failles réelles ou perçues, parce qu’ils en attendent toujours plus de la relation ».

7. Jalouser le cercle proche

« Les relations amoureuses des autres sont idéalisées et perçues comme parfaites, ce qui crée de la jalousie et du ressentiment. Les amis et la famille peuvent eux aussi en vouloir à la personne qui se débat avec une addiction affective, parce qu’ils ont l’impression qu’elle ne se tourne vers eux que quand il y a des problèmes dans sa relation, tandis qu’elle les ignore au profit de son couple le reste du temps ».

8. Manipuler sa moitié 

Avec le risque de causer douleur mentale voire même physique à l’être (obsessionnellement) aimé s’il ne répond pas aux attentes, met encore en garde Martin Preston.

Pour lequel toute personne qui se reconnaîtrait dans les huit critères épinglés ne peut que bénéficier d’un suivi, parce que « les réactions chimiques qui se produisent dans le cerveau quand on est amoureux sont similaires à la stimulation offerte par l’alcool ou les drogues », et qu’il est donc possible (et sain) de traiter cette addiction comme on le ferait pour une autre. « La dépendance affective ne peut pas plus être guérie que l’alcoolisme, qui est une maladie chronique, mais on peut agir sur les causes et les symptômes pour en libérer les personnes » assure encore Martin Preston. Aimer « à perdre la raison »? Sans façons!

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