Le grand guide pour les célibataires

© Illustraties Pieter Van Eenoge
Nathalie Le Blanc Journaliste

Vous êtes prêt(e) pour une relation, mais Cupidon vous ignore depuis trop longtemps ? Si vous n’avez pas envie d’ankyloser votre pouce à force de passer trop de temps sur Tinder, sachez qu’il existe d’autres options. En voici quelques-unes.

« Tu n’as pas encore trouvé de chéri(e) ? » Voilà une question qui revient régulièrement. Votre oncle, collègue ou ami vous la pose, un peu comme ça, en passant, mais pour vous, cela a l’effet d’une gifle. Tout vous rappelle que vous êtes célibataire et cela vous pèse. Cela va jusqu’aux filets de poulets qui sont emballés par paire au supermarché. Pourtant vous n’êtes pas seul, puisqu’en Belgique, environ un ménage sur trois est composé de célibataires. Et d’ici 2060, ce sera même le cas pour la moitié des ménages. Il y a donc de la marge. Quelles sont vos options si vous êtes à la recherche d’un bon partenaire et qu’il n’y a pas le moindre petit(e) ami(e) potentiel(le) dans votre environnement professionnel ou votre cercle d’amis ? Soit, qu’en gros, c’est la misère ?

Le grand guide pour les célibataires
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Voici quelques pistes qui peuvent donner un coup de pouce à l’amour. À vous de trouver celle qui vous convient. Vous préférez le croiser dans la vie réelle ou vous avez tout un arsenal de phrases d’accroche pour les conversations en ligne ? Êtes-vous introverti ou extraverti ? Avez-vous de l’argent à dépenser pour rajouter quelques nouvelles prises à votre tableau de chasse ? Voici une petite sélection parmi une offre pléthorique.

Par l’intermédiaire d’amis

15 % des gens rencontrent l’amour par l’intermédiaire d’amis. De quoi retenter cette filière que l’on avait quelque peu délaissée. Pourquoi ne pas leur demander d’organiser un rendez-vous avec une de leur connaissance ou organiser vous-même une fête où chacun doit venir avec une personne célibataire.

Trois applications de rencontre inventives avec une approche inattendue.

Happn

Le vrai amour peut désormais se croiser en rue grâce aux technologies numériques. Chaque fois que vous croisez quelqu’un dans la rue qui a installé la même application, son profil apparaît sur votre timeline. De cette façon, vous entrez en contact avec des gens qui vivent dans votre quartier ou qui ont les mêmes intérêts.

Once

Ne vous attendez pas à un tsunami de match sur cette application. Un seul vous sera présenté chaque jour, mais pas n’importe lequel puisqu’il aura été choisi par un entremetteur, en fonction de vos profils. Chaque après-midi, vous découvrez donc votre match, après quoi vous avez 24 heures pour vous liker et commencer à bavarder.

Bumble

À première vue, cette appli ne semble pas très différente de Tinder, sauf qu’avec Bumble, les femmes doivent toujours faire le premier pas pour pouvoir discuter. Ici aussi, un match disparaît impitoyablement après 24 heures. On ne lambine donc pas. Et s’il n’est pas ce que vous cherchez sans être complètement nul pour autant, vous pouvez forwarder ce profil à un de vos amis.

L’entremetteuse

Ni le temps, ni l’envie de farfouiller à travers les offres de partenaires (in)appropriés ? « Si vous en avez les moyens, une entremetteuse professionnelle pourrait peut-être vous aider », comme nous l’explique Myriam Dassonville de l’agence de rencontres de Berkeley.

« Nous travaillons très minutieusement. Nos entrevues ne sont pas bâclées en une heure. Elles durent une demi-journée environ. Nous ne soumettons pas à nos clients un questionnaire impersonnel qu’ils doivent remplir dans un certain délai. Nous essayons plutôt d’apprendre à connaître personnellement l’homme ou la femme en question. Qui est-elle? Que recherche-t-elle dans un partenaire ? Ce n’est qu’en écoutant attentivement et en dialoguant que l’on peut savoir comment fonctionne vraiment quelqu’un. Ce n’est pas comme vendre une voiture: nous tenons compte de l’individualité de chaque histoire. Trois choses sont nécessaires pour une relation durable. D’abord et avant tout, un bon screening est très important. Nous nous en occupons. Ensuite, il y a l’alchimie nécessaire à une rencontre qui est également essentielle pour obtenir des sentiments. Le temps qui passe est aussi un facteur important : ce n’est pas parce que vous êtes amoureux aujourd’hui que vous resterez ensemble. Il est important de savoir si vos vies s’emboîtent vraiment et sont compatibles.

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En termes de groupe cible, nous visons un public avec un certain niveau de vie. Entrepreneurs, médecins, avocats, artistes et même politiciens : des gens qui jouissent d’un certain statut et d’un certain niveau socio-économique ou culturel, mais qui ne veulent pas être choisis uniquement pour cela. Souvent, ces personnes ne peuvent pas s’afficher sur les sites de rencontres. Dans un sens, cela peut être vu comme une externalisation: nous veillons à ce que leur recherche du partenaire idéal soit considérablement raccourcie.

La question de savoir si une agence matrimoniale est trop chère ou pas est un point dont on peut discuter pendant longtemps. En Belgique, le concept est encore peu développé, mais dans d’autres grandes villes il est pourtant répandu et on y pratique des prix encore beaucoup plus élevés. Nous avons un large catalogue de personnes potentielles, ce qui signifie que la probabilité que l’on vous trouve un partenaire est de 70 %. C’est un excellent investissement qui touche un aspect important de la vie d’une personne. Après tout, à quoi sert une belle voiture si personne ne s’assoit à côté de vous ?

La première année chez Berkeley coûte 8500 euros (hors TVA), berkeley-international.com/be

Flirter via Facebook

Il est aussi possible de rencontrer votre bien-aimé(e) par le biais des réseaux sociaux. Angelo Kostakis, coach rencontres, ne le sait que trop bien :  » Facebook et Instagram sortent du lot, mais on constate que LinkedIn progresse également « . Et il y a plusieurs raisons à cela.

1) Les gens sont moins enclins à s’adresser à quelqu’un dans la vie réelle. Sur les réseaux sociaux, le seuil est beaucoup plus bas, car un rejet potentiel est moins personnel et donc plus facile à surmonter.

2) De manière générale, on passe beaucoup plus de temps sur Facebook et Instagram que sur les applications de rencontres. Les gens réagissent aussi plus rapidement aux messages venus des médias sociaux et s’engagent souvent dans des conversations plus longues et plus profondes ».

Maarten (44 ans) est tombé amoureux d’Ingrid (46 ans) via Facebook Messenger

« Elle était malade et avait donc des billets pour un concert d’Elbow à revendre. Elle était l’amie d’un ami sur Facebook. Je les ai rachetés et Ingrid m’a demandé comment était le concert. Nous avons commencé à bavarder et nous nous sommes rencontrés pour la première fois quatre mois plus tard juste avant une représentation de Billy Bragg. Nous vivons ensemble depuis cet été et en avril nous allons voir Elbow, cette fois-ci ensemble. »

3) Sur les applications de rencontre, on met principalement l’accent sur l’apparence. Vous n’avez pas beaucoup de place pour vous présenter correctement, ce qui rend les choses un peu plus superficielles. Sur les médias sociaux, vous montrez beaucoup de votre vie personnelle et de vos intérêts, ce qui vous permet de voir plus facilement si on est sur la même longueur d’onde.

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Jasper (28 ans) a rencontré Matthias (29 ans) grâce à Twitter

J’étais bloqué avec une amie à Gand parce que nos trains avaient été supprimés. Elle a exprimé sa frustration par un tweet, auquel Matthias a répondu qu’il était lui aussi en ville. Il nous a rejoints et on est allés au café ensemble.

4) Lorsqu’on est sur les applications de rencontre, toutes les personnes impliquées savent qu’on est en chasse. Cela ne laisse guère de place au mystère, ce qui paradoxalement réduit vos chances de succès. Car ne pas savoir quelles sont les intentions d’une personne peuvent la rendre plus intéressante. »

Se lancer à l’eau avec des inconnus

Qui sait, peut-être que Cupidon frappera-t-il au rayon crèmerie du supermarché ou pendant votre contrôle auto annuel ? Voici trois amours nées d’une simple conversation…

… dans le train

Paulien, 22 ans :  » J’avais déjà remarqué Ewout sur le quai. Il n’y avait plus de places assises dans le train qui relie Bruges à Anvers, alors nous avons dû nous serrer comme des sardines dans ce train bondé. Parce que la situation était trop inconfortable, nous avons commencé à nous parler. Le voyage en train se termine et il me promet de se souvenir de mon numéro de portable, moi j’étais sûr que non. Une demi-heure après qu’on se soit quitté, je recevais un SMS : « veux-tu qu’on se revoie ? »

… avec le charpentier

Véronique, 36 ans : « Quand j’ai rencontré Vladimir, j’étais encore avec mon ancien copain. Pour rénover notre maison, nous avions besoin d’un charpentier. À en juger par son nom, je m’attendais à un vieux Russe, mais l’homme qui sonne à ma porte se trouve être très séduisant. Lorsque débutent les travaux, je préviens la femme de ménage de la venue d’un beau charpentier. Une chose qu’elle aura la délicatesse de lui confesser. Lorsque ma relation s’écroule, je décide d’envoyer un mail à Vladimir. On est aujourd’hui ensemble depuis cinq ans.

… dans l’avion

Michael, 40 ans — « Sur le tarmac de Zaventem, j’ai vu Anne-Catherine pour la première fois. Il faisait froid et elle marchait quelques mètres devant moi. J’ai accéléré mon pas pour me rapprocher. Dans l’avion, je parle à un couple qu’elle semble aussi connaître et nous engageons la conversation. Le hasard faisant bien les choses, nous nous rendons à la même bourse à Stockholm. Une fois sur place, je lui demande si je peux l’inviter à dîner. J’avais l’impression qu’on se connaissait depuis des années.

Love me Tinder

Vous pouvez compter vos matchs sur les doigts d’une seule main ? Elisabeth Timmermans, auteure du livre Love in Times of Tinder, vous donne trois conseils pour rendre votre profil plus attrayant. Mais attention, ce ne sont que des pistes puisqu’il n’existe pas de formule magique.

1. Mettez de l’information dans vos photos

Les recherches montrent que la plupart des gens fondent leur jugement principalement sur vos photos et essaient d’en extraire autant d’informations que possible. Les intérêts et les passe-temps peuvent être mieux exploités. Vous aimez le ski ? Utilisez une photo de votre dernier voyage. Vous jouez de la guitare ? Postez une photo de vous jouant de la guitare. Les recherches montrent en effet que les femmes trouvent les hommes avec une guitare plus attirants que ceux sans guitare. Assurez-vous que l’ensemble corresponde dans les grandes lignes à la réalité. Par exemple, ne mettez pas une photo de voyage si vous êtes plutôt un casanier.

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2. Méfiez-vous des autres personnes sur vos photos

La femme à côté de vous sur la photo : c’est votre soeur ou votre ex ? Soyez prudent avec les photos qui vous montrent en compagnie de quelqu’un d’autre. Les enquêtes montrent que lorsque les gens ont un doute, ils vous éjectent plus rapidement. Si une photo avec vos amis n’est pas interdite, elle ne doit en aucun cas être votre image d’accueil. Les gens auront tendance à croire que vous êtes le plus moche de la photo. Néanmoins, partager une belle photo de groupe peut être positif, car cela peut montrer que vous avez beaucoup d’amis. On évite par contre toute photo avec son ex, aussi flatteuse soit-elle.

3. Soyez honnête sur votre profil

Pour les plus de 50 ans, il faut parfois plus de temps pour avoir un match puisque le vivier de matchs potentiels sur Tinder y est plus réduit que pour ceux qui sont dans la vingtaine ou la trentaine. Du coup, afin d’augmenter leurs chances de succès, certains tentent parfois leur chance avec des images d’il y a dix ans. S’il est tentant de choisir une photo où l’on est plus jeune ou plus en forme, c’est souvent une mauvaise idée. La claque (et le rejet) peut être d’autant plus rude lorsqu’on rencontre l’autre en vrai.

La magie d’une rencontre

Ces trois amours sont nées d’une simple conversation….

… en voyage organisé

Sonja, 46 ans —  » J’avais déjà remarqué Lia lors de la réunion de départ, mais tomber amoureuse lors d’un voyage en groupe me semblait tellement cliché. Pourtant, c’est ce qui est arrivé. En Corse, il s’est avéré que nous marchions au même rythme. Nous cherchions la compagnie de l’autre, mais je n’osais prendre l’initiative par peur de me faire rejeter. Le dernier soir, je l’ai tout de même invitée à faire une promenade et je lui ai demandé si on pouvait se revoir. Lors de notre premier rendez-vous, trois jours après le voyage, nous nous sommes embrassés et trois mois plus tard, nous vivions ensemble. Et oui, nous partons toujours en voyage de groupe, la prochaine destination est l’Argentine.

…avec l’agent immobilier

Ramona, 38 ans –‘Après une longue recherche pour trouver l’appartement idéal, je suis tombé sur un loft à Wilrijk. Parce que c’était un achat important, j’ai voulu aller faire plusieurs visites. Pour la quatrième et dernière visite, je devais être accompagnée d’une de mes meilleures amies, mais cette dernière a annulé à la dernière minute. J’ai dit à l’agent immobilier qu’on avait prévu un restaurant après. « Moi aussi, il faut que je mange », m’a-t-il dit. « Tu veux qu’on y aille ensemble ? » J’ai finalement acheté l’appartement, mais je l’ai vite revendu. Et c’est Marino qui s’en est chargé pour qu’on puisse chercher une maison ensemble.

… à un festival

Ben, 25 ans — « Rock Werchter, dimanche soir. Mes amis et moi étions tranquillement en train de boire un verre parce que c’était un peu calme niveau concert. Soudain, un groupe de filles s’est approché de nous et a fait semblant de nous connaître du club de minigolf. À Werchter, de telles conversations absurdes ont souvent lieu. Une fille m’a tout de suite sauté aux yeux. Quand nos chemins se sont séparés, j’ai réalisé que je n’avais pas son numéro. Heureusement, je l’ai revue aux toilettes. Mais ce n’est qu’un an plus tard, quand je l’ai revue à Werchter, qu’il y a vraiment eu l’étincelle.

Le speed date

Après avoir organisé une soirée speed dating réussie pour ses amies de célibataires, Heleen Van Oost a décidé d’en faire sa profession. Il y a deux ans, elle a fondé la société Dare to Date.

De plus en plus de gens ont de la difficulté à aborder quelqu’un avec l’arrivée des médias sociaux. Alors qu’avant il était plus facile de bavarder avec quelqu’un à l’arrêt de bus, aujourd’hui nous avons tous le nez sur notre téléphone portable. Pendant un speed date, vous êtes obligé de parler à l’autre. Ce qui fait qu’il est plus facile de rentrer en contact avec quelqu’un. De plus, c’est très efficace : vous apprenez à connaître une quinzaine de célibataires en peu de temps et vous savez immédiatement quel genre de personne vous avez en face de vous.

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© Illustraties Pieter Van Eenoge

Sur notre site Web, vous pouvez choisir entre neuf villes différentes. De cette façon, vous apprenez à connaître des gens qui vivent dans la même région. Nous avons également sept groupes d’âge, les plus jeunes de 18 à 24 ans et les plus âgés de 52 à 65 ans. Vous seriez surpris de voir à quel point le speed date est populaire dans cette dernière catégorie. Pour les personnes LGBT, nous organisons également un événement mensuel.

Pourquoi le speed dating ? Vous savez que tout le monde ici est célibataire, ce qui vous met immédiatement à l’aise. Il est également idéal pour les personnes qui n’ont pas envie d’avoir un profil en ligne. Après le rendez-vous, il est possible de recevoir un email avec les données de vos matchs. 82 pour cent des participants ont au moins un match.

Il y a encore beaucoup de préjugés au sujet du speed dating : que c’est un peu embarrassant ou que c’est quelque chose de réservé aux gens bizarres. Je peux vous le garantir : les participants sont un mélange de personnes que vous croiseriez dans la rue. Entretemps, nous avons aidé différents participants à trouver un amoureux. Et si on n’y trouve pas l’amour, on peut se faire de nouveaux amis.

24 euros (deux boissons incluses), 19 euros pour les étudiants, daretodate.eu

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