Votre psy est-il fiable? Voici 21 signaux d’alerte auxquels faire attention

psy psychanalyse
© Getty Images
Aylin Koksal
Aylin Koksal Journaliste

Les thérapies alternatives et pseudo-thérapeutes autoproclamés semblent fleurir plus que jamais, réseaux sociaux aidant, et les coachs en tout genre poussent comme des champignons. Mais comment séparer le bon grain de l’ivraie? Kaatje Vandevelde, psychologue clinicienne, thérapeute EFT et EMDR au cabinet Agapei nous aide à y voir plus clair en nous donnant conseils et 21 red flags qui doivent alerter.

« Suivez votre intuition », nous avons tous entendu ces mots. Pourtant, quand les choses ne tournent pas vraiment rond, on n’y prête pas toujours attention. Un thérapeute qui arrive souvent en retard, essaie de vous vendre des choses que vous ne voulez pas, vous critique sans détour ou encore vous impose des méthodes thérapeutiques douteuses: il est parfois difficile de distinguer ce qui est acceptable de ce qui est le signe que votre psy n’est pas fiable.

« Sans parler de la prolifération de coachs douteux – et même de charlatans – qui cherchent à arnaquer les gens », explique Kaatje Vandevelde. C’est la raison pour laquelle la psychologue clinicienne a rédigé un article présentant 21 red flags pour vous éviter de perdre votre temps, votre argent voire pire, dans une mauvaise thérapie. Attention, ça n’est pas parce que votre psy a les paupières lourdes ou ne semble pas dans son assiette lors d’une séance que c’est un mauvais thérapeute. Mais des signaux qui se répètent et un sentiment de malaise de votre part doivent vous mettre la puce à l’oreille.

Un code (pas si) déontologique

« En tant que psychologues, nous sommes tenus de respecter scrupuleusement les codes de conduite énoncés dans notre code déontologique », explique Kaatje Vandevelde. « Grâce à ces règles de conduite ou code de déontologie, les patients des psychologues sont mieux protégés contre les actions qui n’ont pas lieu d’être dans le cadre d’une relation thérapeutique. L’une de ces règles très évidentes est que les psychologues sont tenus au secret professionnel.

Pourtant, il arrive que certains psys ne respectent pas cette règle. Récemment, une personne a témoigné que son thérapeute avait décroché son téléphone portable au beau milieu d’une séance et qu’après la conversation, il lui avait parlé d’un autre patient. Bien sûr, c’est mauvais signe: ça n’a rien d’une attitude professionnelle et il ne s’agit pas d’une, mais de plusieurs fautes professionnelles graves ».

Les psychologues qui font ces erreurs peuvent subir de lourdes conséquences (et même, dans le pire des cas, perdre leur numéro d’enregistrement). Ce n’est pas le cas des pseudo coachs. Ils ne sont pas tenus de respecter de code déontologique et ne peuvent être réprimandés s’ils enfreignent les règles.

Dans notre pays, le nombre de personnes qui se disent « coachs » a doublé en deux ans. « Je constate avec tristesse la prolifération de thérapies bidon sur les réseaux sociaux, et ces thérapies sont souvent proposées par des « coachs », se désole la psychologue. Par exemple, le Biotensor, un instrument de mesure qui ressemble à une baguette magique, est très à la mode. Sur les réseaux sociaux, des thérapeutes auto-proclamés prétendent pouvoir atteindre votre subconscient grâce aux vibrations de ces baguettes. « Il s’agit bien sûr d’un pur non-sens », affirme Kaatje Vandevelde. « C’est du charlatanisme pur et simple. Il en va de même pour les coachs qui travaillent avec des cartes de tarot ou des pendules, aucune de ces méthodes n’est scientifiquement fondée. »

Lire aussi: Santé mentale: les différentes thérapies et comment choisir celle qui vous convient

Des conseillers en matière de deuil aux constellations familiales

Même les méthodes thérapeutiques à la réputation moins vague ne sont pas aussi innocentes qu’elles peuvent en avoir l’air, notamment pour des personnes vulnérables. La psychologue met donc en garde: « L’importance des experts ne doit pas être sous-estimée, mais les gens doivent savoir jusqu’où s’étend leur expertise et, par conséquent, qui ils ne peuvent pas aider davantage. »

Le problème est que de nombreux coachs suivent une formation de trois jours et s’autoproclament ensuite experts. Ce n’est pas comme ça que ça marche. La formation d’un psychologue clinicien dure cinq ans et il faut encore quelques années pour se spécialiser ».

Les soi-disant « experts en deuil » en sont un exemple typique: il s’agit souvent de personnes qui ont elles-mêmes vécu un processus de deuil, mais qui n’ont pas de formation solide en psychologie. Souvent, elles ne parviennent même pas faire la distinction entre le deuil et le traumatisme. Si elles adoptent une mauvaise approche ou si elles évaluent mal la situation de leur client, elles risquent d’aggraver le processus de deuil de ce dernier.

« Écoutez votre intuition. Si vous avez des doutes sur le thérapeute, parlez-en. Et si nécessaire, cherchez un autre psychologue »

Même si vous êtes curieux de thérapies séduisantes comme les constellations familiales, qui consistent à recréer symboliquement sa famille, vous devez savoir que cette méthode n’est pas recommandée par la communauté scientifique qui ne prétend pas avoir réponse à tout mais permet de poser des jalons et d’éviter les abus.

« Avant de faire appel à un thérapeute, à un coach ou à un psychologue, il est donc judicieux de vérifier s’il dispose de la formation adéquate, conclut la thérapeute. Faites particulièrement attention aux personnes qui prétendent un peu trop être des « expertes » sur Instagram ou ailleurs après avoir suivi des cours brefs et peu ou pas sérieux. Ce genre d’affirmation est souvent un signe révélateur qu’il vaut mieux choisir une autre voie.

Et méfiez-vous des « instituts de formation » qui vendent aussi tout et n’importe quoi. S’il s’agit d’un diplôme de troisième cycle d’une université de notre pays, il est déjà plus probable que vous soyez au bon endroit ».

Lire aussi: Les thérapies en ligne: la révolution du self-care?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content