A Vienne, pas de pause pour les chevaux et les fiacres, même en pleine canicule
Seaux d’eau, repos à l’ombre et des cochers aux petits soins mais pas de pause estivale pour les fameux fiacres de Vienne, malgré la canicule et la pression des défenseurs des animaux.
Les chevaux battent actuellement les pavés de la capitale autrichienne pour le plus grand plaisir des touristes flâneurs, même par températures élevées. Ce n’est qu’à 35 degrés qu’ils ont droit à un répit.
« Descendre au-dessous de ce seuil n’est bon ni pour les chevaux », qui ont besoin d’exercice, « ni pour les affaires », assure Marco Pollandt, employé de l’une des plus importantes entreprises de calèches de Vienne.
Le débat revient régulièrement sur la table mais il a pris cette année une nouvelle dimension sur fond de multiplication des épisodes de chaleur intense en Europe, conséquence directe de la crise climatique selon les scientifiques.
« Le climat change, il fait de plus en plus chaud », et si les règles sont modifiées, « on va se retrouver confinés dans les écuries 30 jours par an! », s’inquiète M. Pollandt auprès de l’AFP.
La perte de revenus serait énorme pour les quelque 300 attelages viennois, attraction très prisée des visiteurs, et les milliers d’emplois associés, plaide-t-il, au moment où l’activité reprend après deux années assombries par la pandémie de Covid-19.
Souffrance animale
Le cocher de 28 ans, qui travaillait à l’origine dans la gastronomie avant de se tourner vers le secteur des calèches où il balade touristes et leur propose des repas à bord, a lancé un site internet et des visites guidées pour sensibiliser le public à un métier méconnu.
« Je me suis rendu compte qu’en réalité, personne n’explique comment cela fonctionne », dit-il, mettant en avant les règles strictes de la profession et les examens médicaux visant à s’assurer du bien-être des chevaux.
Des garanties qui ne suffisent pas, selon David Fenzl, représentant de l’Association VGT militant pour les droits des animaux.
« Ce travail repose vraiment sur la souffrance animale », dénonce-t-il. « Les chevaux sont exposés au soleil, mais aussi au bruit, à la circulation, aux fumées des pots d’échappement et bien sûr au stress », ajoute ce partisan d’une interdiction des fiacres au-delà de 30 degrés.
Un peu plus tôt cette année, les autorités ont évoqué un tel abaissement du seuil mais la municipalité de Vienne a finalement renoncé, reportant sa décision dans l’attente des résultats d’une étude qui sera menée l’an prochain.
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