Marre de l’avion? Pas envie de voiture? Bonne nouvelle: le train continue à accroître son offre, et de nombreuses contrées ne demandent qu’à être explorées près de chez vous. Voici sept idées d’escapades sur rails à vivre sur le Vieux Continent en 2024.
Sur les traces d’Harry Potter, en Ecosse
West Highland Line, Glasgow—Mallaig, 264 km, 5 heures
Lacs étincelants, forêts sombres, marais marécageux, rivières animées, nature sauvage des Highlands, châteaux médiévaux et paysages à couper le souffle: la West Highland Line a été plus d’une fois élue «plus beau chemin de fer du monde». Depuis Glasgow, la ligne à voie unique serpente à travers les recoins les plus reculés du pays en empruntant mille et une courbes jusqu’à la côte atlantique, s’arrêtant dans des hameaux qui ne sont parfois accessibles qu’en train. Le terminus: le petit village de pêcheurs de Mallaig, d’où part le ferry pour les îles de Skye, Muck, Egg et Rum. Si vous souhaitez descendre en cours de route − par exemple pour visiter le musée de la gare de Glenfinnan ou immortaliser le viaduc Harry Potter, vous devrez faire preuve d’organisation: seulement trois trains locaux circulent en semaine, et un seul le dimanche.
Ivresse le long du Douro, au Portugal
Linha do Douro, Porto-Pocinho, 170 km, 3 h 30
La vallée du Douro, au Portugal, a été inscrite au patrimoine mondial de l’humanité pour sa beauté naturelle et ses terrasses viticoles… entre autres. Des paysages à portée de train depuis Porto. La ligne a été construite il y a un siècle et demi comme une alternative plus sûre aux «barcos rabelos», ces petits bateaux transportant les barils de porto vers les maisons portuaires sur un fleuve alors très emprunté. Mais le chemin de fer s’arrêtait alors à Porto, tandis que le porto devait être acheminé à Vila Nova de Gaia, de l’autre côté du fleuve. Le transport en train s’est avéré désastreux… et aucun tonneau n’a emprunté ces voies ferrées qui, aujourd’hui, font le bonheur des touristes. Deux idées pour une nuitée: le Vintage House Hotel de Pinhão ou la Quinta de la Rosa, au cœur d’un vignoble. Le voyage en train est une expérience mémorable, entre tunnels, vallées, montagnes et beaux villages aux gares en tuiles bleues.
Une virée au paradis, en Pologne
Train 213, Gdynia-Hel, 74 km, 1 h 30
Comme son nom ne l’indique pas, Hel est un véritable éden. Située à l’extrémité nord de la Pologne, cette péninsule s’avance dans la mer Baltique, offrant une plage de sable de 25 km de longueur, des hôtels avec vue sur la mer, des restaurants de fruits de mer dans des cabanes en bois, des forêts de pins et des dunes, et du soleil presque tous les jours. La ligne ferroviaire commence en fait à Reda, mais la gare de Gdynia est plus pratique pour les touristes. Un train local part environ toutes les deux heures, fait un virage au niveau de la ville touristique de Wladyslawowo avant de remonter la péninsule sablonneuse. Chalupy, Kuznica, Jastarnia et Jurata sont de charmantes stations balnéaires, chacune ayant sa propre petite gare. Quant à Hel, elle s’avance comme un village de vacances bien équipé avec plages, musées, sentiers de promenade, port de pêche, tours de guet, restos et terrasses.
Un bain de pure détente en Provence
Train des Pignes, Nice-Digne-les-Bains, 151 km, 3 h 30
Le Train des Pignes reliant Nice à Digne est des plus pittoresques. Chaque hameau a son propre arrêt, sa petite gare dotée d’un bâtiment fin de siècle et son chef de gare qui semble posté là depuis des décennies, avec sa moustache et sa coiffe typique. Le train circule quatre fois par jour, il est donc essentiel de se lever tôt – du moins, si vous voulez descendre en cours de route. Parmi les étapes incontournables: Entrevaux, l’un des plus beaux villages de France, avec ses maisons médiévales serrées à l’intérieur des remparts, surplombées par une citadelle de Vauban. Au terminus, sur le toit de la Haute Provence à Digne-les-Bains, se trouvent les tout aussi charmants thermes à l’ancienne alimentés par la rivière des Eaux-Chaudes…
Au fil du Rhin, en Allemagne
Linke Rheinstrecke, Cologne-Mayence, 185 km, 3 heures
Forteresses médiévales, ruines romantiques et châteaux de contes de fées, vieilles villes aux maisons à colombages et aux rues sinueuses, vignobles vallonnés et bars à vin avec vue sur le fleuve, le Drakenfels et le rocher de la Lorelei, le tout au rythme de l’eau… La vallée du Rhin entre Cologne et Mayence, également appelée le Rhin romantique, a été immortalisée par d’innombrables peintres, a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et s’impose comme une destination phare depuis trois siècles. On peut la parcourir en bateau, bien sûr. Mais le train ajoute une touche plus fun et une liberté sans égale au niveau des escales, circulant sur les rives gauche et droite… dans les deux sens. Côté gauche, les vues les plus féeriques. Côté droit, de belles surprises éparpillées dans des paysages ondulés qui sont clairement parmi les plus beaux d’Europe.
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Avec Hergé à travers le Jura, en Suisse
NStCM, Nyon-La Cure, 27 km, 1 heure
Nyon connut son ère de gloire quand Hergé utilisa cette petite ville du lac Léman comme cadre de L’affaire Tournesol. On y retrouve le Quai des Alpes où Tintin, Haddock et Milou se promènent, la fontaine avec la statue de Maître Jacques, ainsi que la maison du professeur Topolino qui explose dans la bande dessinée. Hergé a visité la région au début des années 50, enchaînant les randonnées dans les montagnes. Ce n’est pas tout à fait certain, mais il est probable qu’avant de descendre à pied, il soit monté en train. Depuis Nyon, des wagons panoramiques serpentent parmi les sommets du Jura, via le col de la Givrine à 1228 mètres, jusqu’au village de montagne de La Cure, où la frontière franco-suisse traverse le village… et un hôtel. Autres points forts: un arrêt dans la ville thermale de Saint-Cergue et une pause lunch à l’hôtel de la Poste.
Épopée bucolique dans le Benelux
Ligne42/CFL1, Liège-Luxembourg, 160 km, 2 heures
Inutile de traverser la moitié de l’Europe pour vivre un formidable voyage en train. Depuis 1867, une ligne ferroviaire s’échappe à travers les vallées de l’Amblève, de la Clerve, de la Wiltz, de la Sûre et de l’Alzette, via des dizaines de tunnels et de ponts, jusqu’à la ville de Luxembourg. La ligne est en partie à voie unique et, sur certains tronçons, le train ne roule pas à plus de 40 km/h, mais cela n’a pas d’importance: la vue est canon. Au menu? Des prairies où paissent des vaches, de mystérieuses forêts de pins, des parois en granit et de paisibles villages ardennais aux maisons en pierre naturelle. N’hésitez pas à vous autoriser des escales: 34 stations intermédiaires offrent un choix de grottes, cascades, musées, châteaux, réserves naturelles et chemins de randonnées. A noter: en raison d’un glissement de terrain, aucun train ne circule entre Clervaux et Ettelbruck jusqu’en avril, mais des bus assurent la transition.
Les trains à suivre
— L’été dernier, l’Allemagne lançait son fameux ticket à 9 euros, devenu populaire. Celui-ci a désormais son successeur: dès le 1er avril, pour 49 euros par mois, on pourra voyager dans tout le pays en illimité, en trains, mais aussi bus, trams et métros.
— Une nouvelle liaison ferroviaire quotidienne existe entre la Pologne et la Lituanie: de Cracovie et Varsovie, avec changement à Mockava vers Kaunas et Vilnius.
— Davantage de trains circulent désormais entre Stockholm et Oslo… pour une belle épopée suédoise printanière?
— De nouveaux trains-couchettes − ou des versions améliorées – sont nées: de Stuttgart à Venise, Vienne, Budapest, Ljubljana et Zagreb, de Zurich à Dresde et Prague via Bâle, Karlsruhe et Francfort, et de Munich et Vienne à Gênes et La Spezia – pratique pour des virées dans les Cinque Terre.
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