La Grande braderie de Lille est de retour, avec ses bonnes affaires, ses moules et son esprit festif

Braderie de Lille
© Belga Images

« Elle revient »: très attendue après deux ans d’absence dus au Covid-19, la braderie de Lille, considérée comme la plus grande d’Europe, redéploie ce week-end ses 80 kilomètres d’étals et quelque 8.000 exposants, pour « deux à trois millions de visiteurs ».

Pendant 34 heures, de samedi 8H à dimanche soir 18H, la ville se transforme en vide-grenier géant, avec des dizaines de milliers de places assises dans les restaurants, des terrasses élargies ouvertes jusqu’à 2H du matin, et des food-trucks, pour déguster une bière ou l’incontournable moules-frites. « On va pouvoir à nouveau chiner à volonté, déambuler, faire de bonnes affaires, consommer et se régaler », a résumé mercredi Jacques Richir, adjoint à la maire, lors d’une conférence de presse.

« Oui, ça va sentir la moule, la frite et le pipi (…) C’est ça, la braderie. Et que ceux qui ne l’aiment pas quittent la ville ou ferment leurs fenêtres »

Martine Aubry, maire de Lille

Répartis sur 180 hectares fermés à la circulation, des milliers riverains – habitants de Lille, Lomme et Hellemmes – commerçants, mais aussi 600 brocanteurs professionnels et antiquaires, proposeront antiquités, vêtements de seconde main, jouets et autres objets hétéroclites. 

À ses origines, qui remontent au Moyen Âge, la braderie permettait aux domestiques de vendre les vieilleries de leurs maîtres. Devenue internationale, elle est organisée chaque premier week-end de septembre. Après deux ans d’annulations, avec une ‘braderie des commerçants’ très réduite, « on s’attend à une grande édition », avec « deux à trois millions de visiteurs, Français, mais aussi Belges, Anglais, Néerlandais… », a estimé M. Richir. 

Hôtels et locations « sont pris d’assaut », « la SNCF dit que les trains seront pleins », et côté inscriptions, « on est full », ajoute-t-il. « L’évènement est à l’image de la ville »: « festif, bon enfant, sûr, accessible » avec son entrée gratuite, et « adapté à notre époque d’économie circulaire ». Seul bémol: des menaces de grève dans les transports en commun. La braderie se veut « écoresponsable »: depuis 2017, la vente d’objets neufs est interdite, sauf pour les commerçants sédentaires.

Braderie de Lille
Un employé du restaurant « La Chicorée » vide un seau de coquilles de moules vides sur un tas pendant la Braderie annuelle de Lille (marché aux puces de Lille) à Lille, dans le nord de la France. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Les coquilles des 500 tonnes de moules dévorées sont recyclées, notamment en dalles de carrelage et objets décoratifs. La ville « scrute » la météo depuis une semaine. « Le ciel semble se dégager. Il devrait faire bon, pas trop chaud », avance M. Richir. Blocs de béton, chicanes et barrières permettront « une fermeture parfaite » du périmètre, « entièrement vidé de ses voitures » dès vendredi soir. Les établissements pourront diffuser de la musique, mais pas organiser de concerts.

À ses origines, qui remontent au Moyen Âge, la braderie permettait aux domestiques de vendre les vieilleries de leurs maîtres.

En 2016, la braderie avait dû être annulée en raison de la menace terroriste. Elle était revenue en 2017 dans un périmètre réduit, agrandi en 2018, accompagné d’un large dispositif de sécurité comprenant 3.000 policiers, gendarmes et militaires, toujours reconduit depuis.

Ce retour « est bon pour l’économie et le moral », s’enthousiasme aussi Laurent Rigaud, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat. « On va retrouver ces grandes tablées », avec « produits régionaux et visiteurs internationaux, ce sera exceptionnel ».

L’évènement « a un impact dans toute la métropole », assure-t-il. « Beaucoup d’habitants invitent famille et amis », qui « sortent, consomment. En tant que boucher installé à 10 km, c’est 20% de plus de chiffre d’affaires ».

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