Les lieux insolites de Wallonie: le totem canadien, à Virton
Comment diable un totem canadien a-t-il pu atterrir dans nos contrées ? Réponse dans notre série d’été qui dégaine des extraits de l’ouvrage 111 lieux à ne pas manquer en Wallonie. Un must pour frimer lors de vos balades estivales.
En 1848, les habitants de Virton furent les seuls Belges à participer à la Révolution française. On pouvait même voir le drapeau bleu blanc rouge hissé sur le clocher de l’église du village ! Une autre histoire est encore plus étonnante. Au centre-ville de Virton, se trouve un totem canadien d’inspiration autochtone. Bien sûr, il n’est pas arrivé là par hasard.
En 1955, commençait la Guerre froide qui opposa les États-Unis au bloc de l’Est. Des aviateurs militaires canadiens, membres d’une unité de l’OTAN, débarquèrent à Marville, en Lorraine. La ville était alors équipée de pistes d’aviation datant de la Première Guerre mondiale et se trouvait à un emplacement tout à fait stratégique, situé près de trois autres frontières.
Marville leur offrant peu de possibilités d’habitation, les Canadiens et leurs familles cherchèrent à se loger dans les environs : certains choisirent la ville française de Longuyon, quand d’autres se rendirent jusqu’à Virton, à quelques kilomètres.
En mars 1967, le président de Gaulle décida de quitter l’OTAN : la base des Canadiens fut alors déplacée en Allemagne. À l’occasion de leur départ, une fête fut organisée à Virton. En signe de reconnaissance, les aviateurs canadiens du 1er Wing offrirent un cadeau très particulier afin de remercier la population de leur accueil chaleureux : un totem tout droit venu du Canada.
Les deux communes de Virton et de Longuyon reçurent chacune le leur. Les totems lieraient ainsi à tout jamais le souvenir des deux nations. Le don d’un tel totem coloré signifie beaucoup pour les Canadiens : c’est une façon de garder à jamais le passé vivant. Celui exposé à Virton est de type Thunderbird (« oiseau tonnerre »), nom utilisé pour leurs avions de chasse.
L’info en plus
Comme le totem se détériora au fil du temps, un nouveau fut sculpté à l’identique par Claude Goffinet en 1992. Il faut dire qu’aujourd’hui encore, les liens d’amitié entre les deux nations n’ont pas disparu.
C’est où ?
Rue des Grasses-Oies 2, à 6760 Virton.
111 lieux en Wallonie à ne pas manquer, par Jérôme Derèze, emons.
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