Bienvenue dans les plus beaux clubs de jazz du monde

Clubs jazz
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Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Alors que le jazz est en train de vivre une nouvelle jeunesse dans les bars belges et les bacs à vinyles, voici un petit panorama des plus beaux clubs de jazz… du monde. « Hé gus, tu connais Charlie Mingus ? »

Il y a quelques mois, Bruxelles accueillait un tout nouveau club de jazz baptisé Toots, hommage au plus célèbre des jazzmen belges, alias Jean-Baptiste « Toots » Thielemans. Un lieu qui, enrobé de boiseries rustiques, de rideaux verts et d’éclairage intimiste, diffuse de la musique jusqu’aux petites heures, le temps de concerts ou de jam sessions chargés de ressusciter (un peu) l’ambiance de la vibrante ­Nouvelle-Orléans.

Ce que les gens viennent chercher dans ce genre d’endroits ? Une parenthèse hors du temps dans une atmosphère speakeasy qui adoucit les humeurs. D’autres adresses renommées déploient les mêmes appâts : L’Archiduc, The Music Village ou Sounds (Bruxelles), De Muze (Anvers), le Jacques Pelzer (Liège) ou le Missy Sippy Blues & Roots Club (Gand). Quant au mythique Hnita, à Heist-op-den-Berg, il fête cette année ses 70 ans et il reste le plus ancien club de jazz en activité en Belgique.

Autre signe qui ne trompe pas: les bars et les restaurants qui, profitant de ce «jazz revival» revigorant, organisent leurs propres soirées en combinant les dîners raffinés et les cocktails signatures sur fond de concerts jazzy. Rien que dans notre capitale, on peut citer The Poet ou Lily’s, ce dernier allant jusqu’à imposer à ses hôtes une « tenue élégante exigée » afin de mieux épouser le décor raffiné de son club.

Au-delà de nos frontières, le jazz enchante les noctambules dans des lieux où la convivialité est le seul mot d’ordre. Des lieux à l’âme festive et soyeuse, qui n’ont pas fini de sublimer cette musique née dans le sud des états-Unis vers la fin des années 1910 au sein de la communauté afro-américaine, avant d’influencer le rock, le blues ou le rap. Petit tour d’horizon des clubs les plus stylés du globe. 

Café Carlyle, à New York

Le décor est celui d’un cabaret confidentiel, embelli par les peintures murales de l’artiste franco-hongrois Marcel Vertès, mais aussi par le superbe piano Steinway & Sons qui surplombe les tablées. Une atmosphère inspirée de celles des fameux « supper clubs » des années 1930 qui ont affolé les états-Unis dès l’abrogation de la Prohibition. C’est néanmoins en 1955 que le Café Carlyle a vu le jour à New York, propulsé par les spectacles d’un premier locataire de renom, alias Richard Rodgers, compositeur d’innombrables comédies musicales faisant scintiller Broadway.

Café Carlyle

Niché derrière une porte de Madison Avenue, cet établissement lié à l’hôtel de luxe éponyme n’a jamais cessé d’attirer les artistes de jazz les plus célèbres, de Bobby Short à Eartha Kitt, en passant par Peter Cincotti. Et quand le jazz s’y met en pause, le club adore surprendre les clients de ses dîners-spectacles en conviant des stars comme Debbie Harry ou Rufus Wainwright à se produire… en version intimiste, of course.

rosewoodhotels.com/en/the-carlylenew-york

Ronnie Scott’s Jazz Club, à Londres

C’est en 1959 que les saxophonistes Ronnie Scott et Pete King ouvrent les portes d’un petit club de jazz londonien qui, à l’époque, ne paie pas de mine. Très vite, la sauce prend grâce aux nombreux artistes britanniques qui s’y succèdent, mais aussi aux jam sessions en compagnie de stars venues d’Amérique. A la fin des années 1960, face au succès, le club déménage dans un endroit plus grand au cœur du quartier de Soho. Les musiciens en résidence y font des étincelles, alors que Ronnie Scott enchaîne les blagues et les jeux de mots entre les prestations, ce qui a le don de ravir les foules. Le décor s’occupe du reste, avec ses sièges en velours et ses petites tables rouges disséminées dans un espace orné de photos en noir et blanc à l’effigie des grands noms de la discipline. Une institution, dont le somptueux bar mérite à lui seul l’escapade…

ronniescotts.co.uk/

The Blue Note, à Tokyo

On connaît le célèbre label Blue Note. Un peu moins les clubs de jazz… qui n’ont aucun lien avec le label, si ce n’est la fameuse « note bleue » dont les jazzmen et les bluesmen pourraient vous parler pendant des heures. Le premier club a ouvert à New York en 1981 et a très vite connu la gloire grâce à des habitués portant le nom de Dizzy Gillespie ou Bobby McFerrin. Puis c’est à Tokyo que Blue Note s’est transformé en franchise, avec l’ouverture en 1988 d’une succursale tout aussi élégante que son cousin d’Amérique. Au programme : des artistes venus des quatre coins du monde, qui dégainent leurs rythmes frénétiques dans une ambiance – forcément – bleutée. Et des plats directement servis à votre table. Un peu loin, le Japon ? Aucune excuse : ­Blue Note possède également un club à Milan… entre autres.

bluenotejazz.com

Bimhuis, à Amsterdam

Attenant à la célèbre salle de concert Muziekgebouw, le club de jazz Bimhus est reconnaissable à sa façade entièrement façonnée de verre et de fer. Un lieu insolite qui abrite un superbe amphithéâtre à l’acoustique remarquable, et où toutes les formes de jazz sont chaleureusement les bienvenues… depuis 1974. Quelques maîtres qui s’y sont produits? Chet Baker, Charlie Mingus ou Branford Marsalis – excusez du peu. Encore aujourd’hui, qu’il accueille des stars internationales ou des jeunes talents, ce joyau d’Amsterdam offre une vue imprenable sur le joli musée Nemo conçu par Renzo Piano – il suffit d’attendre que le concert commence que s’ouvrent les rideaux pour apprécier le(s) spectacle(s)…

bimhuis.nl

The Whiskey Library & Jazz club, à Singapour

Ne cherchez pas la carte de whiskys la plus dingue d’Asie : c’est ici, dans le somptueux boutique-hôtel The Vagabond Club, qu’elle fait le bonheur de ses clients aussi privilégiés qu’exigeants. La promesse ? Plus de 1.000 bouteilles issues des meilleures distilleries d’Écosse, du Japon ou des USA – généralement des éditions limitées et primées qui font de chacune d’elles une œuvre d’art. Autant dire que dans ce club unique au monde, on prend le temps de se détendre et de dompter la nuit. Le reste coule de source : quelle autre musique que le jazz peut-elle mieux accompagner une expérience aussi enivrante ? Les résidents : le groupe Nicole Duffelle Quartet, emmené par une saxophoniste australienne qui connaît ses classiques sur le bout des doigts…

whiskeylibraryandjazzclub.sg

Preservation Hall, à La Nouvelle-Orléans

Impossible de faire un tour du monde des clubs de jazz les plus prestigieux sans faire une escale à La Nouvelle-Orléans. Il va sans dire que le berceau du jazz regorge d’adresses mythiques, à l’instar du Spotted Cat Music Club, du Fritzel’s, du Snug Harbor Jazz Bistro et ou encore de la Maison Bourbon. Qu’on y entre pour se détendre ou se dandiner, l’ambiance y est toujours enivrante. C’est particulièrement vrai au Preservation Hall qui, dans le quartier français du Vieux Carré, incarne à lui seul tout l’esprit du jazz afro-américain. Créé en 1961 derrière une façade de style colonial typique de la ville, il possède une particularité : on n’y sert ni à boire ni à manger. Seule la musique est à l’honneur, mais pas n’importe laquelle : du New Orleans jazz et rien d’autre – on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

preservationhall.com

Bar Joséphine, à Paris

Ce n’est évidemment pas un hasard si le bar est baptisé Joséphine : c’est pour mieux y faire planer l’ombre d’une certaine Joséphine Baker, qui incarne mieux que personne le Paris des Années folles. Niché au sein de l’hôtel Mandarin Oriental Lutetia, ce cocon Art déco est orné de grandes fresques qui en font clairement le bar le plus élégant de la Rive Gauche. Surtout que ses cocktails sophistiqués, élaborés par le maestro Angelo Forte, ont l’art de rendre l’escapade inoubliable. Bien entendu, l’esprit créatif de Saint-Germain-des-Prés y occupe une place de choix, avec des concerts live proposés les jeudi, vendredi et samedi, et une musique jazz qui convoque joyeusement le temps où Paris était une fête.

mandarinoriental.com/fr/paris/lutetia/dine/bar-josephine

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