Les touristes ne sont plus les bienvenus dans ces 13 destinations ultra fréquentées

Majorque fait partie des destinations où les touristes ne sont plus les bienvenus - Unsplash (Oscar Nord)
Majorque fait partie des destinations où les touristes ne sont plus les bienvenus - Unsplash (Oscar Nord)
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Alors que Portofino a instauré une amende pour endiguer l’afflux de touristes qui la visitent et que Venise fait désormais payer les visiteurs à la journée, toujours plus de destinations pourtant ô combien populaires adoptent des mesures similaires. Circulez, y’a rien à voir?

C’est que tout le paradoxe du voyage tient là: ces destinations sont belles, authentiques ou insolites, donc elles plaisent et attirent les touristes, lesquels, à force de s’y presser toujours plus nombreux, finissent non seulement par leur ôter quelque peu de leur beauté (difficile d’admirer Santorin au-dessus de milliers de têtes agglutinées face au coucher de soleil) mais aussi, par les rendre tout bonnement invivables pour celles et ceux qui ont la chance d’y habiter.

Raison pour laquelle de plus en plus de mesures sont prises pour tenter d’endiguer le flot.

Les destinations qui font de la résistance aux touristes?

Majorque

Après Barcelone et Formentera, la colère gronde aussi dans les Baléares. Le printemps 2024 a ainsi été le théâtre d’une série de manifestations de locaux qui en ont marre des touristes et tiennent à le faire savoir. Bannières, invectives, altercations en terrasse… Et même, à la mi-juin, une blocade.

Une poignée de Majorquais remontés ont en effet investi la plage pittoresque (et photogénique à souhait) de Caló des Moro, invitant les vacanciers qui s’y trouvaient déjà à la quitter et empêchant les autres de s’y rendre, au prétexte que cette crique paradisiaque leur avait été « volée » et qu’ils avaient bien le droit d’en profiter durant toute une journée. Affublés de t-shirts proclamant ATAB, variante du slogan anti-police sur le thème All Tourists Are Bastards, voire plus direct encore, « eat the tourists », les habitants du cru ont tenu à manifester leur mécontentement… Et à défendre une île toujours plus menacée par le tourisme de masse: rien qu’à Caló des Moro, le tourisme de masse serait à l’origine de la disparition de 70 kilos de sable chaque jour, ce qui représente pas moins de 2 tonnes disséminées dans les essuies et les sandales tous les mois – et présente une grave menace pour l’écosystème local.

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Le Mont Fuji

Victimes de leur popularité sur les réseaux sociaux, une série de localités offrant des points de vue spectaculaires sur le Mont Fuji ont décidé de prendre des mesures pour tenter d’endiguer les flots de touristes. Une barrière de 2,5 m de haut et de 20 mètres de large a ainsi été érigée sur le toit de la supérette Lawson, à Fujikawaguchiko, après que de trop nombreux voyageurs en quête de la « photo parfaite » aient fait preuve d’incivilité pour obtenir leurs clichés.

Dès le 1er juillet 2024, il sera également interdit de grimper jusqu’au sommet du Mont Fuji durant certaines plages horaires, tandis que sur le sentier principal Yoshida, une taxe de 2000 yens (12 €) et une limite de 4000 visiteurs par jour vont être mises en place.

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Portofino

Cela semble incroyable, et pourtant, à Portofino, Matteo Viacava, le maire, a décidé d’interdire… la flânerie. Pour rendre les ruelles de sa ville idyllique à nouveau praticables, et minimiser les dangers liés à une trop grande concentration de personnes « par rapport à la surface disponible », l’Italien vient en effet d’instaurer une zone où il est interdit de s’arrêter de marcher, moyennement une amende de 275 euros tout de même. Ça fait cher le selfie, même s’il est joli…

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Lanzarote

Afin de « garantir la viabilité de l’île pour les générations futures », la perle des Canaries a décidé de prendre des mesures. C’est qu’avec 151 000 habitants seulement et 2.5 millions de touristes rien que pour l’année 2022, l’équilibre est clairement bousculé, et la présidente de l’île, Dolores Corujo, a fait part de sa volonté de la déclarer « zone saturée de touristes » afin de pouvoir mieux la préserver. Et d’en profiter d’annoncer vouloir réduire la proportion de Britanniques qui la visitent pour attirer plutôt « moins de touristes, mais avec un pouvoir d’achat plus élevé, pour contribuer à l’économie locale ».

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Barcelone

Dès 2015, la mairie de la capitale catalane a mené la chasse aux logements Airbnb, afin d’éviter que la ville ne se transforme en gigantesque dortoir à touristes où les locaux ne pourraient plus se loger. Dans un entretien accordé récemment à El Paìs, la maire de Barcelone, Ada Colau, a rappelé la nécessité de « mettre des limites » au tourisme pour que celui-ci reste « une activité durable ».

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Florence

À l’approche de la saison estivale, qui voit des centaines de milliers de visiteurs poser leurs valises à Florence, les autorités de la ville ont lancé la campagne « Enjoy, respect Firenze », qui rappelle que la ville est une entité vivante, et invite à la traiter avec la délicatesse que cela implique.

Dans un communiqué diffusé à l’occasion du lancement de la campagne en mai 2024, il est ainsi rappelé que le centre historique de la ville a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et doit donc être préservé, ce qui implique la tenue d’un « pacte d’hospitalité » entre résidents et touristes, ces derniers étant appelés à faire preuve du respect que la riche histoire et l’architecture ouvragée de la belle toscane méritent.

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Amsterdam

Le 28 mars 2023, la ville a lancé une campagne communication en ligne visant à décourager les touristes de s’y rendre uniquement pour faire la fête, consommer de l’alcool et des drogues ou encore visiter le quartier rouge. Une manière d’endiguer une tendance qui a vu la belle batave devenir progressivement une des destinations européennes les plus prisées pour un enterrement de vie de garçon ou de jeune fille, avec tous les débordements potentiels que ça implique. Désormais, qui tapera une variation de « tournée des bars Amsterdam » ou « hôtel bon marché Amsterdam » dans un moteur de recherche recevra un avertissement quant aux conséquences (amende inclue) d’un « comportement antisocial » sur place.

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Venise

Habituée à accueillir entre 25 et 30 millions de touristes annuellement pour 50 000 habitants seulement, le coeur historique doit donc faire face à une proportion de 1 habitant pour 570 touristes, sans compter la pollution engendrée par les bateaux qui les déversent chaque jour dans la jolie cité portuaire. Raison pour laquelle, après avoir interdit les bateaux de plus de 25.000 tonnes dans son centre historique, la Cité des Doges a décidé d’instaurer une taxe pour les visiteurs à la journée, allant de  3 à 10 € selon la période de l’année et la fréquentation de la Sérénissime au moment de votre visite. 

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Iriomote

Célébrée tant pour sa nature préservée que pour le terrain de jeu idéal qu’elle présente pour les fans de plongée, cette île japonaise appartenant à la préfecture d’Okinawa vient d’instaurer un quota quotidien de un quota de 1 200 visiteurs maximum après avoir enregistré la venue de jusqu’à 300 000 voyageurs par an. Une manière pour les autorités locales de préserver la beauté naturelle de l’île, mais aussi une espèce de chat sauvage protégée qui l’habite.

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Marseille

Face à des pics de fréquentation allant jusqu’à 2 500 visiteurs par jour, Marseille a décidé de conditionner l’accès aux calanques de Sugiton et des Pierres Tombées à des réservations lors des périodes d’affluence, pour protéger la faune et la flore locale, mais aussi, préserver autant que faire se peut les locaux des nuisances engendrées par le tourisme de masse, entre insécurité et embouteillages.

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Cinque Terre

Si Cinque Terre a finalement abandonné (pour l’instant) son idée d’instaurer un quota quotidien de visiteurs, la pittoresque destination italienne a tout de même mis en place la Cinque Terre Card, accordant aux touristes l’accès à la totalité du parc national moyennant 7,50 € par jour. En outre, afin de limiter les accidents éventuels sur ses routes et chemins escarpés, la municipalité a mis en place un système d’amendes allant de 50 à 2500 € pour les touristes qui la visitent « des chaussures ouvertes et/ou pourvues d’une semelle lisse ». Ciao, les tongs!

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L’île de Komodo

Habitat naturel du dragon (protégé) qui porte son nom, l’île indonésienne a récemment multiplié par 18 le prix de son droit d’entrée, qui s’élève désormais à environ 250 euros. Une mesure pensée pour préserver la biodiversité, mais pas les intérêts des commerçants locaux, qui se sont offusqués contre cette hausse de prix, argumentant que leur quotidien dépendant grandement des recettes du tourisme.

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Le Machu Picchu

Victime de sa surfréquentation, celui qui compte parmi les 7 Merveilles du Monde est désormais lui aussi soumis à un quota quotidien de visiteurs, lesquels ne peuvent pas être plus de 2 500 par jour. Une manière de protéger de l’érosion une merveille millénaire qui, au sommet de sa popularité, accueillait plus de 1.5 millions de curieux chaque année.

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