Cinq raisons de visiter les Açores alias les îles Hawaï de l’Europe
Au large de l’Europe, un voyage dans l’archipel des Açores déborde d’appâts, entre végétation luxuriante, gastronomie atypique et vagues qui ne demandent qu’à être surfées. A São Miguel, l’île principale, le dépaysement est total.
«On disait qu’on jouait à être à l’autre bout du monde.» Adulte, les opportunités de s’amuser à faire semblant sont clairsemées, mais une fois le pied posé sur São Miguel, ce n’est pas tant l’impression de se mentir à soi-même que celle d’avoir magiquement atterri à des milliers de kilomètres de l’Europe qui envahit le visiteur. Lequel, malgré une visibilité croissante de l’archipel des Açores ces dernières années, peut encore s’offrir le temps d’un voyage le luxe de s’y prendre pour Robinson, en ce compris sur l’île principale, la plus aisée d’accès depuis le continent.
Un drôle d’atoll au large de l’Europe, suffisamment proche pour être exploré en quelques jours seulement, mais assez lointain du quotidien pour donner l’illusion d’avoir fait le tour du globe. Le dépaysement est garanti, mais parce que la promesse d’ailleurs ne suffit pas à justifier un voyage, ces cinq raisons de découvrir l’île de Sao Miguel devraient achever de tropiquer votre curiosité.
1) Pour nager en eaux cool
Si vous appartenez aux millions d’internautes qui cliquent «like» à chaque apparition de la photogénique piscine australienne Icebergs sur les réseaux, vous êtes en veine: il vous suffit de mettre le cap sur le Portugal, et non en Océanie, pour vivre une expérience similaire. São Miguel regorge en effet de piscines à flanc de ressac, certaines d’entre elles étant même arrosées de déferlantes à intervalles réguliers, pour le plus grand plaisir de ceux qui s’y baignent. A commencer par la piscina Boca Da Ribeira, cachée au creux d’une falaise verdoyante et protégée ainsi des afflux de baigneurs. Y nager se mérite, et nécessite de s’aventurer sur une route à une bande étroite et escarpée qui testera les nerfs de tout pilote en herbe. Mais une fois sur place, l’enchantement est total. Entre murs de chaux rehaussés de galets, cabines color block et balustrade en métal rouge vif qui descend de la piscine droit dans les vagues, le lieu évoque celui du tournage d’un film de Wes Anderson et invite à y passer de délicieuses heures iodées.
Terre de baignade par excellence, São Miguel s’enorgueillit également de posséder nombre de plages de sable noir et de criques isolées, mais aussi des piscines naturelles, comme celles de la zone balnéaire de Lagoa, ou encore l’anse de Porto da Caloura, dont l’eau est si limpide qu’elle en ferait presque oublier à quel point elle est fraîche. Vous préférez vos baignades plus tempérées? Dans une odeur de soufre prononcée, qui nourrit plusieurs légendes locales, les Caldeiras da Furnas accueillent les curistes dans leurs sources thermales. A moins d’opter plutôt pour la cascade bouillonnante de Caldeira Velha (littéralement «vieille bouilloire») ou la fraîcheur vivifiante de celle d’Achadinha, accessible après une balade dénivelée qui ne donne qu’une envie: plonger tête la première. Douce ou iodée, brûlante ou glacée: aux Açores, le règne de l’eau invite à multiplier les baignades.
2) Pour surfer sur la vague
Plébiscité par les mordus de glisse du Vieux Continent pour sa proximité et son coût de la vie relativement accessible, l’archipel figure en bonne place au classement des destinations de surf les plus populaires d’Europe. Et si nombre de curieux profitent de leur visite pour décider de s’initier à la discipline, il s’agit toutefois de bien choisir son spot. C’est que l’océan Atlantique n’est pas tendre, et certains lieux pourtant prisés des surfeurs n’offriront aux novices que l’expérience d’un cycle de lavage particulièrement vigoureux dans les vagues. Purifiant pour les sinus, certes, et assez insolite en soi («C’est donc ça que vivent les vêtements dans le tambour de la machine!»), mais pour une introduction plus accessible aux joies de la discipline, cap sur les plages de Santa Barbara et Populo.
Les surfeurs plus confirmés, eux, leur préféreront Ribeira Quente, Praia do Monte Verde, et pour en prendre vraiment plein la vue, Vila Franca, où les vagues s’enchaînent avec une vue imprenable sur la pittoresque Ilhéu de Vila Franca do Campo. Décrites alternativement comme le «Hawaï d’Europe» ou «le paradis des surfeurs», les Açores n’usurpent pas ces qualificatifs, au contraire. Et même sans grimper sur une planche, la surf culture, omniprésente dans les coins où la houle ne demande qu’à être ridée, contribue aux joies du voyage. Pensez hôtels et restaurants à la décoration tropicale, bars de plage à l’ambiance décontractée ou boutiques de vêtements et petits objets déco qui ne dépareraient pas à Malibu ou à Maui. Et ce, à moins de cinq heures de vol de Bruxelles.
3) Pour l’ambiance Nature & Découvertes
Caldeiras, Pico, Salto, Atalho… Nul besoin de parler le portugais pour très vite comprendre que l’île possède tout un vocabulaire dédié aux merveilles naturelles qu’elle abrite. S’il est tout à fait possible de s’y offrir des vacances détente ou un citytrip de quelques jours dans sa capitale, il serait dommage de ne pas profiter de votre venue pour explorer ses paysages variés.
Les incontournables? Les 18 km de sentiers qui serpentent autour de l’incroyable Caldeira das Sete Cidades, et qui permettent d’admirer le berceau légendaire de l’Atlandide sans les flots de touristes qui se pressent au Miradouro Vista do Rei. Plus confidentiel que d’autres points d’eau, le Lagoa do Congro se découvre après une brève randonnée en forêt, tandis que Furnas invite à explorer ses paysages détonants, entre végétation verdoyante et bâtiments anciens semblant sortis d’un décor de Tim Burton. Le Salto da Farinha offre, lui, une vue imprenable sur la plage en contrebas, à examiner de plus près après une balade escarpée, tandis que le Miradouro Ponta do Sossego bénéficie d’un panorama époustouflant sur la nature avoisinante. Traduction: n’oubliez pas de glisser une paire de chaussures confortables dans votre valise…
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4) Pour goûter au faim du fin
Toutes ces aventures donnent faim, et ça tombe bien, aux Açores, la gourmandise est tout sauf un vilain défaut. Et si on y savoure aussi les spécialités iodées auxquelles on peut raisonnablement s’attendre lorsqu’on visite une île, ici, la star, c’est le bœuf. La carne dos Açores est en effet réputée pour sa chair tendre et parfumée, qu’on déguste accompagnée de hordes de locaux sur leur trente-et-un au Restaurante da Associacao Agricola de São Miguel, où le «farm to table» n’est pas qu’un simple concept marketing.
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Autre délice local à croquer sans se priver: l’ananas, incroyablement juteux, goûteux et virtuellement disponible à chaque coin de rue. Parmi les autres spécialités du cru à goûter absolument, on notera encore les pataniscas de bacalhau, version fraîche et herbée de la croquette de morue portugaise, les ovos de cebolada com tomate, variation autour de l’œuf cocotte avec une savoureuse sauce à la tomate et aux oignons confits, sans oublier les coques, charnues à souhait et servies la plupart du temps noyées de beurre et d’ail. En dessert? Les becs sucrés se régaleront de malasadas, la réponse locale aux croustillons.
5) Pour l’art de vivre
Si c’est avant tout par leur nature préservée que les Açores séduisent ses visiteurs, il ne s’agirait pas de les prendre pour des paysannes pour autant. Au contraire: leur cadre unique attire nombre d’artistes qui y établissent ateliers, colonies et autres retraites où s’initier à leur discipline. Célébré pour sa maîtrise de la céramique et de la poterie, l’archipel ne manque pas d’adresses où dénicher des trésors à ramener, Lagoa et Vila Franco do Campo étant particulièrement réputées en la matière.
Surplombant la campagne avoisinante, Pico do Refugio organise des résidences artistiques renommées, et est aussi ouvert aux touristes qui voudraient se rêver artistes le temps d’une ou plusieurs nuits. Entre boutiques de design, de vinyles ou encore de vêtements de créateurs locaux, Ponta Delgada n’a rien à envier aux plus branchées des villes portugaises et mérite elle aussi qu’on y pose ses valises entre deux aventures en pleine nature.
Maritime, végétale, volcanique, urbaine: cette bande de terre de 744,6 km2 en plein océan Atlantique a bien des visages, qui se superposent ou se dévoilent les uns après les autres suivant l’endroit de l’île où l’on se promène. Pas étonnant qu’on lui prête l’emplacement de l’Atlantide – avec ou sans Cité engloutie, ses attraits sont mythiques.
Y aller
Le plus rapide. Compter un peu moins de 5 h d’avion depuis Bruxelles, à condition d’opter pour une des rares compagnies, TUI Fly en tête, qui proposent des vols sans escale.
Le plus écologique. Diverses compagnies maritimes, dont NavioAzul, proposent des traversées entre Lisbonne et Ponta Delgada. Comptez 36 h de navigation environ… et plus d’un jour de voyage en train depuis Bruxelles pour la jouer vraiment (très) slow.
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