On a testé trois chambres d’hôtes belges à l’étranger
Certains d’entre nous évitent soigneusement les autres Belges quand ils voyagent. D’autres adorent pouvoir papoter avec des compatriotes, et c’est pour eux que nous avons testé trois maisons d’hôtes récemment ouvertes – ou rénovées – par des expatriés au cœur noir-jaune-rouge.
On part où ?
- Chez Yves et Bart au Hektor, à Los Valles dans le Lanzarote
- Chez Veerle au Mima, au Sénégal
- Chez Valérie au Dark Kawa, à Marrakech
Hektor à Los Valles, Lanzarote —Testé par Ruth Goossens
Les fondateurs
Originaires de Flandre, Yves Drieghe et Bert Pieters ont vendu tous leurs biens pour aller s’installer sur l’île volcanique de Lanzarote. Objectif atteint: ils ont troqué leur agence de création contre une ferme en permaculture avec chambres d’hôtes.
L’atmosphère
Nous garons notre voiture de location à côté d’un âne, deux moutons et un canard. Quand Yves s’avance vers nous, sa décontraction, sa peau bronzée et son large sourire montrent qu’il ne regrette pas une seconde sa nouvelle vie dans cette vallée entourée de collines et picorée de maisons blanches aux fenêtres vertes. Leur finca, qui brille au soleil, vient tout juste d’être transformée en ferme avec chambres d’hôtes. Bert nous salue depuis une terrasse supérieure où il s’occupe du maïs qui vient d’être planté. Ces Belges-là ont déjà tout compris au mode de vie des Canariens…
L’intérieur et les services
Yves et Bert collectionnent les œuvres d’art et de design. Aussi, les cinq suites sont décorées avec un mélange coloré d’objets excentriques, fruits de leur collection ou de leurs trouvailles locales. Les nouvelles œuvres proviennent d’artistes en résidence: en plus des vacanciers, Hektor propose un hébergement temporaire aux artistes.
Nous séjournons dans la suite El Granjero, qui dispose d’une chambre à coucher, d’une salle de bains rose avec douche et d’un salon avec une petite kitchenette. Le décor est un brin vintage, orné d’objets provenant de leur ferme ou parfois de leurs propres grands-parents.
Le petit-déjeuner
Il est servi à l’arrière de la finca, sur une petite terrasse (par temps frisquet, on le prend dans sa chambre). Un lieu joliment ombragé. On n’est pas là pour la vue (pas de panique, on en prendra plein les yeux tout au long de la journée), mais pour profiter d’un agréable buffet végétalien et des plats à la carte concoctés par Bert. Si l’homme décidait d’écrire un livre de cuisine, on l’achèterait immédiatement!
La situation
On est ici dans le nord de l’île, à l’écart des stations balnéaires. Bien sûr, on ne séjourne pas chez Hektor pour passer des journées entières au bord de la belle piscine à débordement – même si elle est précieuse quand le soleil tape. Non, l’endroit est surtout un point de départ idéal pour explorer cette île magnifique qui, vu sa taille, se visite facilement de bout en bout…
Dans les parages
Les hôtes ont accès à une page secrète du site Web où ils trouveront des conseils personnalisés pour arpenter l’île. Plus qu’il n’en faut pour une semaine, même si Bert et Yves précisent qu’il faut absolument se laisser surprendre par les environs. Les musts? Les sites de l’architecte et héros national César Manrique, des randonnées le long de la côte ou dans les montagnes, le parc volcanique national Timanfaya ou une longue parenthèse à la plage. Il va sans dire qu’une voiture de location s’impose tout au long du séjour.
Dès 187 euros la nuit en chambre double. hektor.es
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Beachhouse Mima, au Sénégal — Testé par Christine Van Laer
Les fondateurs
Veerle Van Schoor est tombée amoureuse de la joie de vivre sénégalaise lorsqu’elle a travaillé comme architecte sur un projet là-bas pour un couple belge. Elle a donc fini par y acheter un terrain, sur la plage blanche de La Petite Côte, où elle gère aujourd’hui une maison d’hôtes en osmose avec les habitants.
L’atmosphère
Laye vient nous chercher à l’aéroport. Avec sa femme Ami, il gère la vie quotidienne à Mima. Il nous conduit à travers la ville côtière agréablement animée de Saly, une station touristique bien connue en Afrique de l’Ouest.
Soudainement, au coin d’une rue, nous bifurquons vers une route sablonneuse, et tout s’apaise comme par magie. Devant nous, la plage, la mer et des palmiers. Nous entrons dans la maison par une porte qui s’ouvre sur la terrasse, où l’eau gazouillante d’une fontaine, une piscine chauffée et des terrasses avec vue donnent immédiatement une impression de vacances.
L’intérieur et les services
La maison dispose de cinq chambres. Veerle, la propriétaire, insiste: tout, ici, a été construit et meublé par des artisans sénégalais. Les céramiques ont été façonnées par un couple de sourds du quartier. Les magnifiques masques africains accrochés aux murs proviennent de commerces environnants. Et c’est un fabricant de meubles du coin qui a conçu la grande table à manger du salon en «dimb», un bois du Sénégal.
Nous logeons au premier étage, dans une chambre avec vue sur la mer et décorée avec goût dans des tons sobres. Au même étage, nous découvrons une terrasse couverte où, au petit matin, nous observons les pêcheurs remonter leurs filets de la mer. Les offres, elles, sont à la hauteur du décor. Envie d’un massage en chambre? D’un délicieux ragoût de poulet? D’un conseil pour dégotter les meilleures huîtres fraîches? Il faut savoir qu’ici, le personnel est en permanence aux petits soins…
Le petit-déjeuner
Il est servi sur la grande terrasse du rez-de-chaussée, avec vue sur la mer. Au menu: des savoureux plats frais préparés dans la cuisine extérieure, des yaourts aux fruits, des œufs, des crêpes et ou des jus de fruits pressés. Nous descendons ensuite quelques marches jusqu’à une plage privée avec des chaises longues, où les enfants du quartier jouent au football…
La situation
Le village de Niakh Niakhal est situé à côté de Saly, ville touristique du Sénégal. Aussi, la maison d’hôtes permet de profiter des charmes d’un authentique village côtier et d’une ville plus animée… accessible à pied.
Selon Veerle, le Sénégal est le pays idéal pour un premier séjour en Afrique noire: c’est un pays stable, paisible et doté de bonnes infrastructures médicales. Les Sénégalais, eux, sont à la fois hyper-accueillants et très tolérants, aussi bien d’un point de vue religieux que vestimentaire. «On se sent très vite chez soi, explique Veerle. D’ailleurs, je prépare toujours trop de nourriture pour les visiteurs inattendus. N’importe qui peut débarquer à l’improviste ou loger dans la chambre d’amis. C’est la mentalité locale.»
Dans les parages
Bien que la plupart des Sénégalais parlent le français, Veerle a appris la langue locale, le wolof. Cela lui a permis de mieux apprivoiser la région… et elle en connaît un rayon.
Elle est tout aussi ravie de vous faire rencontrer des férus de randonnées cyclistes sur gravier, de vous montrer des zèbres, des girafes, de baobabs géants ou des villages authentiques. Autres recommandations dans la région: l’île aux coquillages de Joal Fadiouth ou l’île aux esclaves de Gorée, la visite d’un parc animalier, des promenades à cheval sur la plage et divers sports nautiques…
Dès 100 euros la nuit en chambre double, petit-déjeuner inclus. mima-senegal.com
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Dar Kawa, à Marrakech, Maroc —Testé par Jacinthe Gigou
La fondatrice
Valérie Barkowski, directrice artistique, styliste et décoratrice née à la côte belge, découvre le Maroc dans les années 90 et tombe sous le charme de sa culture et de son artisanat. Elle s’installe à Dar Kawa pour y vivre, avant de partir travailler quelque temps en Inde.
Pour ne pas laisser la maison sans vie, elle décide d’y louer des chambres d’hôtes. L’année dernière, le toit-terrasse et le patio, qui constituent le cœur du riad, ont été entièrement rénovés.
L’atmosphère
C’est probablement l’un des secrets les mieux gardés de la ville rouge: aucune mention n’indique la présence de Dar Kawa sur la porte ou dans la ruelle, située au cœur de la médina. Derrière la lourde porte en bois du XVIIe siècle, on découvre un havre de tranquillité qui contraste avec l’animation urbaine.
Ici, seuls les oiseaux et les appels à la prière des muezzins rompent le silence des lieux. Un calme olympien, et pour cause, il s’agit d’une ancienne médersa, une école coranique. Abdel, le gérant, nous accueille autour d’un thé à la menthe et de délicats biscuits faits maison. Nous nous sentons à la fois chez nous et très dépaysés, divinement bien.
«A home away from home», comme le dit si bien Valérie. Une équipe de six personnes s’occupe du riad, mais toujours dans la discrétion. Abdel nous transmet une sélection de bonnes adresses culturelles et gourmandes. Pour avoir testé quelques tables, on ne peut que valider.
L’intérieur et les services
Le riad s’articule autour de son patio central qui dessert les différents espaces. Des arbres et du jasmin grimpant jusqu’au sommet des lieux apportent une canopée bienfaisante dans la chaleur marocaine. Un profond canapé et ses nombreux coussins d’une blancheur immaculée nous invitent à nous étendre pour boire le thé ou lire un livre.
Notre regard est tout de suite apaisé par les couleurs douces et claires des lieux, dominées par le blanc et le gris. Les cinq chambres et suites sont toutes équipées avec goût, avec des matières naturelles. Tout le linge de maison est signé Valérie Barkowski, qui a créé sa marque et ouvert une boutique non loin de là. Draps brodés main, serviettes à pompons, jusqu’aux sets de table et serviettes du petit-déjeuner.
Envie d’un petit massage? Direction le spa avec des baumes 100% organiques confectionnés par un professeur en physiologie, uniquement avec des ingrédients locaux. Sur le toit, une terrasse avec vue sur la ville et sur les montagnes de l’Atlas est l’endroit parfait pour boire un verre à l’heure de l’apéritif, et observer les hirondelles.
Le petit-déjeuner
La cuisine est au cœur du riad, et tous les repas sont faits maison: pains et crêpes, confitures, granola et muesli. Le miel vient de coopératives locales, les jus sont pressés à la minute et varient en fonction des saisons. Le petit-déjeuner se prend sur la terrasse, à l’ombre ou au soleil, toujours dans la quiétude. Si les lieux ne proposent pas véritablement de table d’hôte, vous ne devez pas manquer de déguster le délicieux couscous de la cuisinière Saïda, qui le roule à la main, à l’ancienne.
La situation
Entre tradition et modernité, la troisième ville du Maroc est une promesse de dépaysement. Ces dernières années, mondialisation oblige, les Marrakchis ont vu leur ville beaucoup évoluer, accueillant des boutiques et cafés plus trendy. Mais l’âme de la médina se poursuit à l’intérieur des remparts, où l’on déambule parmi les couleurs chatoyantes des souks, dans une atmosphère toujours chaleureuse. Si vous êtes en quête de modernité, le Guéliz et l’Hivernage vous offrent l’accès aux infrastructures contemporaines et boutiques de luxe.
Dans les parages
Si les jardins et la Villa Majorelle sont immanquables à Marrakech, depuis quelques années, la ville rouge accueille la Foire d’art contemporain africain 1-54. Suite à cela, plusieurs galeries ont ouvert leurs portes, apportant une nouvelle corde culturelle à la ville.
Dès 180 euros la nuit en chambre double. darkawa.net
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