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Le resto de la semaine: Raki, à Bruxelles, où l’on est bluffé par une carte libérée

on y retourne
on y retourne

Restaurant - Raki

- 10, place Albert Leemans, à 1050 Bruxelles

Genre - Fancy bar à vin

Atmosphère - Feutrée

Addition - Plats entre 9 et 30 euros

Téléphone - Pas de réservation

Sur le web - raki-winebar.com

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

La fermeture d’Ötap avait laissé plus d’un Bruxellois orphelin. Des nuages sombres dissipés par la réouverture, rapide, d’un autre établissement en lieu et place : Raki, du nom de cette eau-de-vie populaire en Turquie.

Pour Paul-Antoine Bertin, le propriétaire, cette mue était revendiquée comme une occasion de « se réinventer de façon décoincée ». A nos yeux, passer d’un restaurant à un bar à vin – en réalité, ce n’est pas vraiment un bar à vin, l’étiquette sert à mettre les clients dans une autre disposition d’esprit – tintait plutôt comme une opportunité de se simplifier la vie en contexte horeca difficile. Une visite s’imposait pour se faire une idée.

Dans la mesure où le lieu ne joue plus le jeu des réservations, on craignait le parcours du combattant pour obtenir une table de quatre un vendredi soir. Ça n’a pas été le cas. Sans doute grâce à une arrivée précoce (19 heures).

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D’emblée, le décor séduit. Sans être radicalement différent, il s’est épuré, faisant place à une sorte de chapelle minérale minimaliste dont l’éclairage mériterait d’être retravaillé en certains endroits. Du côté de l’assiette, on est bluffé par une carte que l’on sent libérée (mais pas des contraintes économiques puisque le bon pain, servi avec un beurre monté, est facturé 4 euros… il va falloir s’y habituer).

Petits plats gourmands à partager

On imaginait des produits servis bruts et c’est tout le contraire qui arrive sous forme de portions à partager. La créativité est au programme, celle de Bertin épaulé par Géry Van Peteghem (repéré chez Nénu et St Kilda), et Josselin Remy (chef venu de Paris). Des exemples ? Une trop bonne mousse de foie de volaille adoucie par de la cannelle, rafraîchie par deux cornichons et enflammée par de gros toasts frottés au piment. Il y a aussi ces poireaux vinaigrette revisités avec de la noisette ou encore une excellente croquette gavée de crevettes grises.

On pointe également cette croquante galette de rösti garnie de caille désossée et de champignons. En dessert, la ganache de chocolat est audacieusement servie avec de fins copeaux de poutargue, un effet iodé qui explose en bouche. Côté vins, la sélection de Raphaëlle Boiron est courte – dix références de blanc, dix références de rouge – mais imparable.

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