Review | Adresses

Le restaurant de la semaine: Vérigoud, le dépaysement opère ici à plein régime

satisfaction garantie
© MICHEL VERLINDEN
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Restaurant - Verigoud

- 85, rue Américaine, à 1050 Bruxelles

Genre - Fusion latino

Atmosphère - Cool et festive

Addition - Plats en 9 et 21 euros

Sur le web - verigoud.be/

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Il paraît que le sous-titre de Vérigoud aurait dû être «Agence de voyage». Bien vu: le dépaysement opère ici à plein régime.

A l’heure où les long-courriers sont suspects et où la situation internationale est plombée, on attend plus que jamais d’un restaurant qu’il réchauffe le cœur. Une des voies possibles est la régression à travers le gras et le sucre, un filon exploité par de nombreuses enseignes. C’est vrai de la cuisine mexicaine dont une flopée d’établissements ne laisse entrevoir que la facette street food. Vérigoud évite cette facilité. On doit le lieu à Lakhdar Hamina, éminence discrète connue pour plusieurs adresses bruxelloises emblématiques (Caffè al dente, Gazzetta…). En compagnie de deux associés, l’intéressé creuse un sillon gastronomique inédit logé dans un décor de grande sobriété – murs beiges, comptoir en tadelakt, cuisine ouverte… – où l’on reconnaît la pâte du studio graphique BOLD (Stromae, Angèle, Rambo…).

Mention pour le poisson travaillé avec deux marinades différentes

Le menu plutôt restreint joue la carte d’assiettes à partager dont les intitulés sortent du lot: salade de haricots rouges et pico de gallo, tostadas aubergines fumées et sauce cacahuète, rice and beans avec œuf à la planche, cochinita pibil (une sorte de taco au porc effiloché) servi avec de la tortilla… Le tout envoyé de manière assez inspirée par le chef thaï Alaang Wichaiphum, vu autrefois chez Old Boy. Outre le fait qu’il ait le goût des épices et le sens du piquant sur le fil, l’homme fait souffler un vent venu d’Asie sur la carte, en conviant par exemple la robata, ce grill japonais, pour signer une bavette sauce chimichuri. En entrée, on choisit le ceviche Acapulco à base de bar. D’une grande fraîcheur, la portion mêle tomate, coriandre, oignon, chips de banane, micropousses… Une véritable explosion en bouche. Le plat, lui, est d’une grande simplicité dans sa présentation. Du maquereau cuit sur peau accompagné d’haricots rouges et de rondelles de pickles d’oignon. Le tout est joyeux, festif et coloré – mention pour le poisson travaillé avec deux marinades différentes, une verte et une rouge. Les boissons? Des vins nature triés sur le volet, des bières artisanales, des cocktails et surtout des shots de tequila et de mezcal. Il paraît que le sous-titre de Vérigoud aurait dû être «Agence de voyage». Bien vu: le dépaysement opère ici à plein régime.

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