Le resto de la semaine: Partage, à Namur, où la sharing food (re)trouve ses lettres de noblesse
Restaurant - Partage
Où - 18, rue des Fossés Fleuris, à 5000 Namur.
Genre - Sharing food
Atmosphère - Bouillonnante
Addition - Plats entre 21 et 26 euros
Sur le web - restaurantpartage.be
Si l’on en croit la salle bondée, le Namurois est partageur. Et avisé, séduit par la réputation sans tache de Charles-Edouard Jeandrain, chef de l’étoilé Attablez-vous, logé sur les hauteurs du quartier de La Plante. Le passage du « fine dining » à une adresse axée sur le partage, Jeandrain l’accomplit avec fluidité. En témoigne un cadre juste, apaisant, sans fioritures, entre beau bar carrelé, quintet de luminaires Zettel’z 5 d’Ingo Maurer – une suspension beaucoup vue mais dont la frondaison de feuilles de papier japonais fait toujours effet – murs beiges et mobilier de bois.
Venu seul, et donc peu armé pour la mise en commun, on craint un peu de passer à côté de l’esprit du lieu. Il n’en sera rien. On s’inquiète aussi d’une carte des boissons basique en matière de propositions sans alcool. Heureusement, le cocktail maison – panachant eau, lavande, cardamome et citron vert – conjure les spectres effrayants de la Stella 0.0 ou du gin désalcoolisé.
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Un sans faute (ou presque) dans les assiettes
Usé par un ciel posé tel un couvercle au-dessus de nos têtes, on commande une entrée à rebours de la saison, comme une séance de banc solaire en plein hiver. Travaillé, le ceviche de daurade aligne pickles d’oignon rouge, feuilles de coriandre, graines de courge et jeunes oignons finement ciselés. Hélas, le goût de la mangue taillée en brunoise n’arrive pas jusqu’à nos papilles. Rien de grave, elle est allègrement compensée par un leche de tigre vif et acide.
Le plat, lui, invite à prendre son temps. Une saucisse «Champignons et Noisettes» qui raconte tout le talent d’un cador de la cuisine à propulser un mets banal, la saucisse-purée, dans une autre dimension. L’assiette «all over» se déguste avec les yeux comme un Pollock, avec son jus de cuisson, ses grenailles «mangez-moi» et ses échalotes caramélisées.
Le plat invite à prendre son temps.
Un condensé de chaleur que rafraîchit une frisée parfaitement assaisonnée et qu’encanaille une mayonnaise allégée. On plonge dans ce plat comme dans un souvenir d’enfance, un abri antiatomique. Et le dessert? Plus de place, mais deux petites tartelettes café-cassonade laissent présumer que le genre est pris ici très au sérieux.
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