Le resto de la semaine: Quel Bon Vin t’Amène, cave à manger gastronomique
Dans cette cave à manger gastronomique, les vins embrassent les préparations du chef Arnold Godin à la perfection.
– Genre? Cave à manger gastronomique
– Atmosphère? Propice aux échanges entre les tables
– Addition? Assiettes à partager entre 13 et 18 euros
Quand elle a vu son restaurant, feu Gustave, submergé par les flots, Isabelle Bervoets l’avait promis: pas question de reconstruire à l’identique. Si une page devait se tourner, autant que la suivante s’écrive sur une trame de nouveauté, celle-là même qui traverse l’époque en déjouant les atavismes gourmands. Sur place, force est de constater que la transformation est de taille. D’un concept de restaurant, Quel Bon Vin t’Amène a glissé vers une approche de cave à manger gastronomique.
Dans les faits, cela donne des assiettes à partager ciselées qui, au lieu de céder à la facilité du produit brut, laissent éclater tout le talent d’harmonie du chef Arnold Godin, associé dans l’affaire. Bien sûr, on pourrait parler d’un restaurant à proprement parler… mais cela ne dirait pas la place centrale qui est ici attribuée aux flacons (Domaine Belluard, Bobinet, Ganevat, Fuori Mondo…). Choisis par la sommelière – le bon plan consiste à lui laisser carte blanche –, les vins embrassent les préparations à la perfection.
Côté décor, le lieu s’apparente à une sorte de chalet boisé dans lequel on se sent à l’abri. De gros luminaires industriels, un comptoir minéral (où l’on peut s’accouder) et un pan de mur sombre qui étale les références œnologiques achèvent de placer dans de bonnes conditions. Pas envie de s’installer sur l’une des petites tables rondes qui s’étalent en longueur autant qu’elles invitent à adresser la parole à ses voisins? Pas de souci, il est possible de réserver une alcôve matelassée pour les face-à-face amoureux ou une table d’hôtes pour les configurations plus familiales.
De l’impressionnante série de propositions, on retient en particulier une crème de noisettes du Piémont et anchois en forme de révélation tapissant le palais: l’accord torréfie-iodé fonctionne à merveille. Mais Godin envoie d’autres merveilles, ainsi de ces ravioles aux artichauts soulignées par une crème au lard fumé. Là aussi, l’harmonie est idéale. Idem pour le Vitello tonnato roquette, interprété dans le sens de la légèreté. Bien vu: le choix est fait de ne pas donner uniquement dans les rondeurs mondaines, à l’instar des notes rustiques d’un pâté en croûte au piment d’Espelette ou de ce chou pointu croisant le fer avec de la purée de panais et du canard confit.
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