Le restaurant de la semaine: Amor Amor, petit par la salle mais grand par la cuisine

Trente mètres carrés et pas un pouce de plus pour cette enseigne atypique et intimiste de la rue du Trône, à Bruxelles.

Avis aux impérialistes et autres esclavagistes des rapports tarifés : ici, l’argent ne fait pas de vous un roi. Explications. Si, par hasard, vous deviez arriver en retard chez Amor Amor, on ne vous en tiendra pas rigueur. Au téléphone, on vous dira même « prenez tout votre temps, roulez prudemment ». Du jamais entendu…

En revanche, une fois sur place, ce sera à vous de faire preuve de patience. Tout seul pour une quinzaine de couverts, le chef, un amour d’homme, n’a forcément que deux mains. On réapprend la lenteur, donc. La bonne nouvelle, c’est qu’au bout de votre attente et de ces dix doigts agiles, vous goûterez à la plénitude d’une cuisine modeste et géniale. Charcuteries coupées minute, excellentes lamelles de courgette cuites à l’estragon qui accompagnent la burrata (9,50 euros), vins redoutablement bien glanés aux terroirs espagnols – Rias Baixas 2014 des Bodegas Terras Cauda – et italiens – SP 68 de chez Ariana Occhipinti. Le jeu en vaut la chandelle.

Quand vient le plat, des paccheri aux saucisses toscanes (19,50 euros), on se surprend à trouver de la vitesse à la lenteur. Car devant cette poêle déposée à même la table, on souhaite carrément que le temps s’arrête.