Le restaurant de la semaine: Avenue, cuisine mémorable

Logé dans une ancienne fabrique de cigares datant de 1935, Avenue impressionne par son cadre Art déco.

Deux colonnes soutiennent une entrée magistrale, tandis que la salle drapée dans le marron plante une atmosphère jazz feutrée.

Au mur, de belles images noir et blanc, notamment Gainsbourg dans son bain tel que l’a immortalisé Xavier Martin.

L’oeil s’arrête sur un détail émouvant, une vieille pendule où le temps s’est arrêté. Les aiguilles marquent 19 heures. On songe forcément à tous ces services qui ne sont plus assurés par Christophe Hebbelinck, chef talentueux parti trop vite, dont l’ombre plane. La vie continue néanmoins parce que Grazia Terlizzi a décidé de rester fidèle au rêve de l’homme qui partageait sa vie.

Pour ce faire, elle a engagé Laurent De Leener, cuisinier renouant avec l’esprit créatif de son prédécesseur. Travaillé avec minutie, le carpaccio de thon fumé (18 euros) réveille le genre grâce à des noix de macadamia brisées, des pousses de radis, des zestes, ainsi qu’un granité d’agrumes.

Le plat est aussi au diapason, soit un filet de veau bien tendre (23 euros), cuit à basse température, jus de viande et romarin. La purée de butternut infusée au gingembre est imparable, et quelques fèves des marais trahissent un chef désireux de printemps.