Le restaurant de la semaine: Lily’s, brasserie ostentatoire à Bruxelles
Restaurant - Lily's
Où - 1, avenue Emile De Mot, à 1000 Bruxelles.
Genre - Brasserie ostentatoire
Atmosphère - Festive
Addition - Plats entre 22 et 42 euros
Téléphone - 02 647 66 69
Sur le web - www.lilys.be/
La crise sanitaire et d’autres déboires commentés à longueur d’actu ont porté un coup sévère au divertissement. «Tôt au dodo», tel est le nouveau mot d’ordre. Les clubs en payent le prix fort et peinent à survivre.
Face à leur disparition progressive et à la frilosité d’une clientèle que le confinement a habitué à rester chez elle, les restaurants se reconfigurent pour profiter de cette nouvelle donne réduisant les déplacements. Le pitch? Une formule de repas suivi d’un warm-up endiablé… dont la fureur retombe comme un soufflé aux alentours de 2 heures du matin.
A Bruxelles, plusieurs adresses s’engouffrent dans cette brèche. Lily’s, dernier-né de l’empire Litvine (La Villa Lorraine, Lola, Variétés…), s’y colle. Clairement positionné haut de gamme avec ses drapés et son décor feutré, l’enseigne rappelle les établissements des frères Costes à Paris.
Du jeudi au samedi, la fête bat ici son plein. Volume sonore élevé et clientèle debout sur les chaises progressivement invitée à rejoindre un speakeasy où l’on danse. L’exercice est périlleux, car restaurer et ambiancer ne sont pas le même métier. C’est donc à froid, le temps d’un déjeuner, que l’on a voulu tester une cuisine à laquelle on demande de vendre du rêve, de sortir de l’ordinaire – ce qui s’accompagne forcément de tarifs dissuasifs.
Sacrifiée sur l’autel de ce programme impossible, l’équipe fait ce qu’elle peut. En entrée, le carpaccio tire son épingle du jeu. Arrivant sous la forme d’une sorte de gigot allongé décoré d’une feuille de câpre, la préparation fait place à une quinzaine de tranches de bœuf maturé enrobant de la roquette, de la salade trévise et, c’est malin, un gressin croquant. Un peu – trop peu? – de parmesan et une sauce façon Harry’s Bar signent une proposition convaincante malgré tout.
Le plat, un filet de veau «comme une Milanaise», fait flop. Si, coincée entre une fine couche de sauce tomate et de la stracciatella rehaussées de roquette, de parmesan et de fraîches lamelles de fenouil, la viande panée fait le job, il reste que l’ensemble de la composition souffre d’un déséquilibre marquant provoqué par des protéines animales omniprésentes qui écrasent une verdure anecdotique. Et saturent totalement le palais.
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