Restaurant Matobar: comment ils sont passés de la mode à la gastronomie

De gauche à droite. Maaike, Tom et Bart, dont les premières lettres de leurs prénoms forment Matobar. © STANISLAS TABAS
Barbara Serulus Journaliste

Etonnamment, entre être à la tête d’un label de mode et diriger un restaurant, il n’y a qu’un pas. En témoigne l’équipe derrière la marque Les Hommes, qui aujourd’hui se lance dans la restauration en proposant à Anvers des plats emblématiques de la cuisine italienne traditionnelle.

Même si leur nom est moins connu de ce côté-ci de la frontière linguistique, Tom Notte et Bart Vandebosch ont dirigé une maison de mode à la réputation internationale, Les Hommes, pendant près de deux décennies.

Avec des boutiques à Milan, Anvers et Pékin, la marque comptait de nombreuses célébrités parmi ses fans. Mais après douze ans passés dans la Mecque italienne de la mode, les deux hommes sont revenus à Anvers, où ils avaient étudié à l’Académie, puis ont décidé de quitter leur entreprise et de changer de cap.

Ils ont ainsi ouvert un restaurant, le Matobar, avec Maaike Notte, la sœur de Tom, également figure de proue de leur label fashion. Tom est le cerveau créatif en cuisine, les deux autres larrons s’occupent de l’accueil. «C’est presque comme gérer une marque de mode, sauf qu’il y a des défilés tous les soirs», disent-ils en chœur.

C’est en réalité pendant le confinement qu’est née cette idée, le rythme effréné de leurs collections ayant été pour la première fois en près de vingt ans interrompu. «A Milan, nous avons vécu le confinement le plus strict du monde, raconte Bart. Les rues étaient désinfectées et les hôpitaux débordaient, certains lits étaient à l’extérieur. C’était un véritable drame. Pendant six mois, nous n’avons pas pu travailler et nous sommes à peine sortis. Par la force des choses, ces longs mois sont devenus un moment de réflexion.»

Un transition comme une évidence

Tout naturellement, ils se sont tournés vers l’horeca, un secteur qui les intéressait déjà. «Imaginer un plat, c’est aussi une question de composition, de présentation, d’assemblage d’éléments qui contrastent ou se marient parfaitement, poursuit Bart. Dans la mode, nous recherchions le bouton parfait et le cachemire le plus doux ; aujourd’hui, nous recherchons la tomate la plus sucrée et le veau le plus délicat.»

Dans la mode, nous recherchions le bouton parfait et le cachemire le plus doux ; aujourd’hui, nous recherchons la tomate la plus sucrée et le veau le plus délicat.

La cuisine est le territoire de Tom. Totalement autodidacte, il a perfectionné les classiques italiens découverts lors de son séjour là-bas. «Nous avons tellement mangé que j’ai assez d’idées pour remplir le menu pendant des années, plaisante-t-il. Toutes les régions de ce pays ont des plats caractéristiques et les saveurs sont à chaque fois différentes. Mais nous avons maintenant un certain nombre de classiques que nous ne pouvons plus retirer de la carte, sous peine de déclencher une révolte (rires). C’est notamment le cas des polpette alla napoletana, des boulettes de viande à base de black angus et de porc servies dans une sauce tomate et saupoudrées de parmesan 36 mois d’âge, ou de la cotoletta alla milanese, que nous préparons de manière traditionnelle avec une côte à l’os de veau copieuse au lieu de fines tranches de viande. De la comfort food de haut niveau!»

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Des moodboards de recettes

Chez lui, Tom s’est créé un moodboard de toutes les recettes à tester. «Pour l’automne, je rêve de tagliolini à la truffe fraîche et de spaghetti alla cacciatore. Nous ne travaillons qu’avec des ingrédients de premier choix que nous achetons directement en Italie. Toutes nos pâtes bio sont fabriquées artisanalement à partir de blé dur qui absorbe parfaitement la saveur des sauces. La mozzarella est encore malaxée à la main quelques jours avant d’arriver dans les assiettes. Je réserve la récolte de tomates de l’agriculteur un an à l’avance: elles sont pelées à la main et transformées en passata artisanale. La qualité des produits est notre valeur principale.»

Milan leur manque-t-il? «Pour nous, cette ville était surtout lié au travail, répond Tom. Ici, tout est beaucoup plus détendu. Avant, notre vie se résumait principalement à des avions et des hôtels. Aujourd’hui, nous sommes beaucoup moins stressés.» Le duo sait toutefois que son esprit d’entreprendre persiste et qu’ils n’en sont pas à leur dernier restaurant.

Découvrez les recettes du Matobar

Matobar, 10, Kelderstraat, à 2000 Anvers. @matobar.antwerp

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