Visite d’un appartement bruxellois historique transformé en logement ultra coloré
Du haut de leur vingtaine, Loredana et Eliot ont tout des grands. Passionné de design et de déco, ce couple a transformé un appartement bruxellois de la fin du XIXe siècle en nid d’amour énergisant. Visite des lieux, comme une invitation à la joie.
On est loin d’imaginer autant d’originalité derrière cette façade traditionnelle d’une grande artère d’Ixelles. En entrant chez Loredana (25 ans) et Eliot (28 ans), il semble loin le temps des intérieurs blancs au design épuré. Place à l’audace et à la couleur! Celle-ci prend tout son sens en s’exprimant dans toute sa palette, du sol aux murs, et parfois même jusqu’au plafond, à travers les multiples objets, meubles et mobiles qui ornent les lieux.
«Les murs bleus et verts de l’appartement étaient comme cela à notre arrivée. Le propriétaire nous a avoué qu’il avait du mal à le louer à cause des couleurs, mais c’est justement ce qu’on adorait!» se souvient Loredana, qui occupe les lieux depuis quatre ans. Elle a tout d’abord emménagé avec son meilleur ami, avant qu’Eliot prenne sa place il y a deux ans, lui qui habitait juste en face, de l’autre côté de la rue. «On se faisait coucou par la fenêtre, et un jour on s’est rencontrés en vrai», sourit le couple.
Passion commune
Une histoire d’amour comme dans les films, qui se poursuit jusqu’à une passion commune pour le design d’intérieur. «Mes grands-parents avaient un magasin pour listes de mariage, avec des objets Kartell, Alessi, etc. On faisait aussi beaucoup de brocantes», raconte Eliot.
S’il a reçu le goût de l’objet dès l’enfance, ce n’est pas le cas de sa compagne qui avoue tout de même avoir toujours voulu faire du design. Originaire de Lorraine, Loredana s’est installée à Bruxelles pour étudier la gravure aux beaux-arts, après cinq ans de design et de design graphique en France.
Eliot, qui vient d’Arlon, continue d’entretenir sa passion pour l’aménagement intérieur malgré une formation en commerce et relations internationales. Tous deux partagent les mêmes références de design plutôt seventies et eighties, et un amour inconditionnel pour la couleur et les objets évolutifs, comme l’ingénieux Componibili de Kartell, créé en 1967.
Plastique éclectique
La pièce maîtresse de l’appartement de 100 m2 est sans conteste le spacieux salon-salle à manger, éclairé par les multiples fenêtres en enfilade. Parquet chevron au sol, moulures au plafond et fragments de cheminées rappellent les origines fin XIXe de l’immeuble classique.
Le contraste est d’autant plus franc avec les objets et les meubles multicolores datant essentiellement des années 70 à 90.
«On adore chiner, chercher, faire les brocantes, presque tous les jours, racontent les occupants. Le dimanche, on se lève tôt vers 6h30, on prend le train pour faire des brocantes en dehors de Bruxelles. Et l’hiver ou quand il pleut, on chine sur Internet.»
Si au départ il achetait vintage, le duo avance petit à petit dans le temps et amasse de plus en plus d’objets. «Quand Eliot est arrivé, il faut dire que ça a un peu explosé…» s’amuse Loredana.
Si l’on retrouve de nombreuses pièces datant de la fin du XXe siècle, l’appartement comporte aussi quelques beaux objets contemporains, comme un étonnant tapis multicolore percé d’alvéoles. «Il nous a été offert par le créateur japonais Keisuke Shoda, du studio The Blue Boy, suite à une collaboration que nous avions faite pour l’une de ses pièces. Il s’agit d’un prototype non commercialisé, qu’il nous a donné car il l’imaginait bien chez nous.» Un cadeau presque tombé du ciel, tant il semble avoir été conçu pour les lieux, s’accordant parfaitement avec les couleurs en présence.
Le tandem travaille parfois avec des marques sur leur compte Instagram, en créant du contenu photo ou vidéo: «On aime beaucoup faire des collaborations, mais en très petite quantité, pour promouvoir des artistes ou designers qui nous inspirent. Cela nous permet aussi d’obtenir des objets et des meubles qu’on ne pourrait pas s’offrir.»
Décorer au feeling
On l’a compris, les vingtenaires partagent un goût certain pour le design, mais pas que: ils ont en effet plusieurs cordes à leur arc, qui nourrissent leur sens de la créativité. Eliot est photographe et travaille dans une agence de podcasts, tandis que Loredana a tout d’abord officié comme tatoueuse avant de travailler dans une boutique de design vintage (Trésor, à Saint-Gilles) et de reprendre une formation de fleuriste, en parallèle. «J’aime les univers très colorés, très formels, déjà dans le tatouage et dans ma pratique de gravure. Il y a beaucoup de liens entre ces disciplines», confie-t-elle.
Deux profils multi-talentueux qui exercent une bonne partie de leurs activités à domicile, dans leur bureau lumineux et tout aussi coloré et joyeux que le salon. «On switche souvent la chambre et le bureau, on aime bien changer les espaces!» explique le couple, avant d’avouer marcher au coup de cœur, ne jamais rechercher une pièce spécifique mais plutôt suivre leur instinct pour agencer leur domicile.
Beaucoup de liberté et de feeling en résumé, pour un espace éclectique, inspirant et fun, empli de douceur et de bienveillance, à leur image: «On n’essaie pas de suivre les modes, on ose et on s’autorise tout!» concluent Loredana et Eliot.
Peut-être là une clé du bonheur, qui sait
Loredana Gengler et Eliot Dickinson en bref
-Loredana est née en 1998 au Luxembourg et Eliot en 1995 à Arlon. Après des études de design en France, Loredana fait les beaux-arts à Bruxelles, se spécialisant en gravure.
-Eliot étudie les relations internationales à Bruxelles, en parallèle
il est photographe.
-Il se sont rencontrés il y a deux ans et développent depuis leur passion commune pour le design.
-Loredana travaille chez Trésor, une enseigne de design vintage à Saint-Gilles, et suit une formation de fleuriste.
-Une série de photos d’Eliot est reprise pour le Brussels Street Photography Festival, du 30 mai au 02 juin prochain à Reset.
reset.brussels
@wellhomed
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