Depuis 60 ans, la Crème de la Mer reste l’archétype même de la crème de luxe qui ne cesse d’inspirer de nouvelles générations de soins premium. Adulée des stars, elle cultive le mystère autour de son ingrédient principal: un « bouillon miraculeux » obtenu à partir de la fermentation d’algues géantes du Pacifique.
A l’origine, rien ne prédestinait Max Huber, un physicien travaillant pour la Nasa, à devenir le père de l’une des crèmes les plus ésotériques de l’histoire de la cosmétique. Tout commence dans les années 1950 : suite à une explosion dans son laboratoire, le chercheur, gravement brûlé, se lance dans des recherches pour développer un onguent cicatrisant.

Il vit alors à proximité de San Diego. Et remarque que les pêcheurs ont coutume de se frotter les mains avec des morceaux d’algues géantes présentes dans la baie pour panser leurs plaies et guérir leurs gerçures.

Il décide donc de percer le mystère du pouvoir régénérant de ces organismes marins capables de grandir de deux mètres chaque jour. Il met au point un procédé complexe de bio-fermentation pour récupérer les actifs contenu dans la plante aquatique. Mais il ne se contente pas d’utiliser des levures ou des micro-organismes pour transformer sa matière première.

Les larges éprouvettes contenant le liquide en cours de fermentation – une étape qui dure entre trois et quatre mois – sont placées dans une sorte d’aquarium pour y être soumises à des vibrations, des ondes électromagnétiques mais aussi à des… sons provenant des profondeurs marines et joués sur un enregistreur à bandes.
Chaque pot de crème contient un fraction du concentré original mis au point par Max Huber
Après douze années de recherche et pas moins de 6.000 essais, Max Huber obtient sont fameux « miracle broth » – littéralement bouillon magique – qui entre encore toujours dans la formulation de chacun des produits de la marque La Mer.
Symphonie magique
Peu après le décès de l’astrophysicien, le groupe Estée Lauder rachète la marque Crème de la Mer en 1995. Les chercheurs se mettent au travail, nantis des notes décrivant scrupuleusement la fabrication de son élixir. Dans un premier temps, ils se contentent de reproduire les étapes « rationnelles » de l’élaboration du complexe d’actifs composé d’algues, de vitamines C, E et B12 et de plusieurs huiles essentielles.
Les hommes de science ne voient alors pas vraiment d’intérêt à « faire écouter de la musique » à un bouillon de culture… Pourtant, force leur sera de constater que sans ces étapes un brin mystiques, la crème qu’ils obtiennent ne fournit pas de résultat aussi satisfaisant que celle fabriquée par Max Huber.

Aujourd’hui, le « miracle broth » est donc toujours fabriqué selon la recette originale de Max Huber. Chaque lot de bouillon contient ainsi un échantillon du précédent. Ce qui permet de dire qu’il s’y retrouve finalement une microfraction du premier concentré obtenu par Max Huber. Le premier pot de Crème de la Mer, sous-titrée « régénération intense », tel que nous le connaissons sort des laboratoires Lauder en 1996.
Une gamme complète
De nombreuses stars en deviennent accros. Aujourd’hui encore, Jessica Alba, Selena Gomez et Sandrine Kimberlain, entre autres, avouent ne pas pouvoir s’en passer. La Crème « de base » se décline maintenant dans quatre textures différentes. D’autres produits – lotion démaquillante et même baume à lèvre teinté – ont été développés, ainsi que des gammes encore plus exclusives comme la Concentrate Collection. Longtemps considérée comme l’une des crèmes les plus chères du monde – d’autres marques l’ont largement rattrapée depuis -, elle a inspiré toute l’industrie. En donnant naissance à ce que l’on appelle aujourd’hui la cosmétique premium.
Prix : à partir de 115 euros les 15 ml.
Crème de la Mer en bref
Nom : Crème de la Mer
Créateur : Max Huber
Premier pot : 1965
Lieu de création : San Diego